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Économie-Entreprise, Particulier

Inclusive Brains rend les machines plus humaines

Mis à jour le 29 mai 2024

L’intelligence artificielle (IA) peut désormais interpréter et reproduire le langage humain. Mais cela ne suffit pas pour que les machines puissent vraiment comprendre ce qui fait de chacun d’entre nous un être unique et optimiser les interfaces humain-machine. La solution ? Combiner IA générative et neurosciences. C’est ce que fait la startup marseillaise Inclusive Brains fondée par Olivier Oullier et Paul Barbaste. Leur but est que nos ordinateurs, téléphones, véhicules et stations de travail soient accessibles à tous et s’adaptent aux différents états physiologiques et psychologiques par lesquels nous passons chaque jour. Ainsi les machines pourront nous assister au mieux tout en protégeant notre santé physique comme mentale. Et pour que tout le monde, sans exception, puisse bénéficier de leur innovation, ils permettent aussi aux objets connectés d’être contrôlés par la pensée. Rencontre avec Paul et Olivier.

Formé à la faculté des sciences du sport de Marseille, Olivier Oullier partage son temps entre le Sud et Cincinnati pendant son doctorat, puis reste aux Etats-Unis pour mener des recherches en imagerie cérébrale fonctionnelle. Il revient une première fois en Provence et devient enseignant-chercheur à Aix-Marseille Université, avant de diriger le programme « Neurosciences et politiques publiques » du Premier Ministre, puis de prendre la direction de la santé au Forum économique mondial de Davos. Il devient ensuite Président d’EMOTIV, entreprise californienne leader mondial des interfaces cerveau-machine commerciales. Un tremplin vers un deuxième retour en Région Sud pour fonder Inclusive Brains avec Paul Barbaste et diriger l’Institut d’intelligence artificielle du groupe Biotech Dental.

Paul Barbaste a fait la première partie de ses études à Sciences-Po. Après avoir été attaché parlementaire chargé des questions de technologie et d’IA, il travaille comme analyste data science et cybersécurité tout en se formant à l’IA. Il développe sa propre interface-cerveau machine ce qui lui permet de brillamment réussir son master à HEC et à l’Ecole Polytechnique où il est désormais responsable de la filière neurotechnologies.

Qu’est-ce que Barack Obama, Led Zeppelin et Rodrigo Hübner Mendes ont à voir avec la naissance d’Inclusive Brains ? 

Olivier : En 2012 alors Professeur des universités, j’ai eu la chance d’avoir une réunion de travail à la Maison Blanche. Mais on nous a demandé de quitter les lieux plus tôt que prévu, parce que Led Zeppelin recevait une récompense des mains de Barack Obama ! En partant, je pensais avoir passé la journée la plus folle de ma vie professionnelle. Mais le meilleur restait à venir. Le soir-même, j’ai rencontré Rodrigo et ma vie perso et professionnelle a été bouleversée. Rodrigo est devenu tétraplégique par suite d’une attaque par balle pour lui voler sa voiture alors qu’il voulait se rendre à un match de foot à Sao Paulo au Brésil. Lors de notre première conversation, nous nous chauffons sur le foot et la Formule 1, normal entre un Français et un Brésilien. Ce jour-là, je suis loin de me douter à quel point notre discussion sur la F1 est prémonitoire.

Paul : La technologie d’EMOTIV, la société dont Olivier était Président, a permis quelques années après leur rencontre à Rodrigo de piloter une vraie voiture de Formule 1 par la pensée sur un vrai circuit, puis de défier Lewis Hamilton ! C’est en voyant la vidéo de ce défi que j’ai contacté Olivier qui vivait encore aux États-Unis. Sans l’exploit de Rodrigo avec la F1, nous ne nous serions jamais rencontrés. Olivier et moi partageons la même passion pour les interfaces cerveau-machine et l’IA, mais surtout les mêmes valeurs : on peut être entrepreneurs en tech tout en innovant pour le bien commun, en commençant par aider les personnes les plus vulnérables. Voilà comment Inclusive Brains a démarré : une aventure entrepreneuriale autant humaine que technologique.

Pour la plupart des gens, déplacer des objets par la pensée, c’est de la science-fiction.

Paul : L’analogie avec les Jedi de la saga Star Wars est un boulet que l’on traîne parce que le grand public pense que nos interfaces sont un truc du futur. Or cela fait presque 20 ans qu’Olivier fait des interfaces cerveau-machine, et 7 ans que Rodrigo a contrôlé la F1 par la pensée ! De mon côté, j’ai développé mes propres interfaces tout seul dans ma chambre pendant mes études. Mais nous sommes conscients que pour le grand public c’est quelque chose que l’on ne voit que dans les films, pas chez soi ou sur son lieu de travail. C’est ce que nous voulons changer en rendant les interfaces cerveau-machine accessibles à tout le monde. Pas seulement aux personnes en situation de handicap. Nous avons développé un système qui permet de calibrer plus rapidement ces interfaces neurales avec de l’IA générative et surtout grâce à l’entraînement de nos modèles avec plusieurs types de données : cerveau, cœur, muscles faciaux, mouvements des yeux. Nous pouvons ainsi détecter en temps réel les niveaux de stress, d’attention et la charge mentale des gens et faire en sorte que les machines s’y adaptent.

Olivier : Prenez les voitures qui sont équipées de capteurs et d’IA pour nous aider à faire un créneau, pour éviter les accidents et pour détecter si l’on s’endort au volant. L’ensemble des innovations embarquées dans les véhicules sont là pour nous servir et nous protéger. Comment se fait-il que nos stations de travail ne soient pas elles aussi équipées d’IA pour nous faciliter la vie au boulot, rendre nos journées au bureau moins stressantes tout en nous aidant à être plus productive et à prévenir les risques professionnels ? Aujourd’hui ce sont les employés qui doivent s’adapter à leurs stations de travail alors que cela devrait être l’inverse. Avec Paul et nos équipes, nous travaillons à ce que cela devienne une réalité.

Mais pour que les machines protègent notre santé physique et mentale, au travail comme en dehors, il faut que l’IA fasse plus que comprendre notre langage. ChatGPT c’est sympa, mais il y a tellement plus que les mots quand on interagit avec une machine ou des gens. Apple, Amazon, Microsoft, Google ou Meta l’ont bien compris, en insérant des capteurs dans nombre d’objets connectés comme les montres ou les assistants vocaux. L’étape en cours, c’est l’ajout de capteurs de mouvement des yeux dans les téléphones et les dispositifs de réalité augmentée ou virtuelle. L’étape suivante sera celle des capteurs cérébraux intégrés dans des écouteurs, des casques de moto ou de chantier. Et là, avec Inclusive Brains avons un peu d’avance donc un bon coup à jouer.

Comment ça marche ? 

Paul : L’IA nous permet de comprendre un petit peu mieux les messages nerveux très complexes qui circulent dans le cerveau qui est en fait un courant électrique très faible. Mais l’activité cérébrale n’est pas la seule information que nous analysons. Ce qui fait la force de nos modèles d’IA générative est que nous utilisons plusieurs types de données (cœur, eye-tracking, muscles faciaux) et pas uniquement avec du texte et des images comme la plupart des produits disponibles sur le marché aujourd’hui comme ChatGPT.

Nos modèles intègrent et donnent du sens à ces différents signaux comportementaux et neurophysiologiques pour mesurer le stress et l’attention mais aussi pour permettre ces fameuses « commandes mentales », silencieuses, sans qu’il n’y ait besoin de toucher ou de bouger les mains, qui peuvent émaner du cerveau, des muscles faciaux, ou des mouvements des yeux. Le contrôle par la pensée peut changer la vie de personnes isolées à cause de leur handicap parce qu’elles ne peuvent pas utiliser leurs mains ou leur voix.

Un point important est que tout ceci se fait de manière non-invasive, c’est-à-dire sans implants. Donc pas besoin de chirurgie crânienne. Nous travaillons à ce que notre solution soit la plus “grand public” possible. Faire bouger un objet par la pensée n’est pas très difficile aujourd’hui quand on fait des projets sur mesure. Mais le faire de manière précise et sous forme de produit grand public que tout le monde peut utiliser au quotidien est un tout autre challenge.

Vous faites partie des inventeurs IA de l’année. Mais quelles sont les applications concrètes des solutions que vous développez ?

Paul : Des dizaines de millions de personnes sont complètement exclues du monde éducatif et du monde du travail à cause d’accidents de la vie ou de maladies neurodégénératives. Les aider est la motivation première que nous avions en créant Inclusive Brains, tout en étant conscients qu’il y a un grand public pour ce que nous développons. Nous avons eu la chance d’être accompagnés par le TechLab de l’Association des paralysés de France (APF), pour rencontrer des personnes qui sont en syndrome d’enfermement, et ne peuvent communiquer qu’en clignant les yeux. Dire que c’est limitant est un euphémisme. Avec les neurosciences et l’IA générative, nous pouvons leur donner un peu plus d’autonomie en contrôlant un clavier par la pensée pour envoyer des messages par exemple, voire être entendus grâce à un système qui convertit le texte en voix. Ne pas pouvoir communiquer est le premier obstacle à l’éducation et à l’emploi.

Olivier : À l’instar de la télécommande qui a été inventée pour aider les personnes en situation de handicap avant de devenir un succès commercial, nos solutions vont également bénéficier au grand public et à de nombreux secteurs. Investir dans les handitechs, c’est aider bien au-delà des personnes en situation de handicap. Nous travaillons avec des entreprises locales et internationales pour améliorer la sécurité et le bien-être au travail. Au sein du groupe Biotech Dental, avec la Docteure Olivia Veran, nous développons des solutions pour améliorer la qualité des soins en mesurant en temps réel les niveaux de stress et d’attention des patients mais également des chirurgiens dentaires, ce qui est crucial. Avec le Professeur Sébastien Parratte, un Marseillais qui officie désormais à l’International Knee & Joint Centre d’Abou Dhabi, nous avons réalisé une première mondiale : enregistrer le cerveau de deux chirurgiens pendant plusieurs opérations pour optimiser leurs périodes de récupération et donc leurs performances. Là encore, le but est d’utiliser l’IA et les neurosciences pour préserver la santé physique et mentale des soignants et donc améliorer la qualité des soins prodigués aux patients.

Fin mai nous donnerons une conférence plénière aux Nations Unies au cours de son sommet ‘AI for Good’ mais avant cela nous faisons partie des 10 sociétés sélectionnées pour le sommet Choose France organisé par le Président de la République à Versailles le 13 mai prochain. De belles opportunités pour présenter nos cas d’usage.

Depuis près de 2 ans, vous portez la technologie Prometheus BCI, un exosquelette de bras commandé par la pensée et des muscles faciaux grâce à votre IA qui équipe notamment Nathalie Labregere, une personne en situation de handicap qui a été choisie par la Région Sud pour porter la flamme Olympique à Marseille. Comment avez-vous eu cette idée ?

Paul : L’idée est venue d’une discussion avec Rodrigo qui a été porteur de flamme à Rio en 2016. Sa tétraplégie ne lui a pas permis de le faire de manière autonome. On s’est dit, à tort, que si on avait réussi à contrôler une Formule 1 par la pensée, cela ne serait pas trop compliqué de faire de même avec un exosquelette. Nous avions tort. Pendant des mois nous avons développé l’interface, le modèle d’IA, puis un jeu vidéo pour l’entraîner les volontaires et nos modèles. Lorsque nous avons été récompensés au Handitech Trophy de la BPI en fin d’année dernière par la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, nous avons fait la connaissance d’un autre lauréat, David Gouaillier, dont la société, Orthopus, fabrique des exosquelettes pour les personnes en situation de handicap. Le courant avec David est passé tout de suite, nous avons les mêmes valeurs et la même mission. Nous sommes ravis que notre IA et nos interfaces cerveau-machine aient pu aider Nathalie et son frère Denis à réaliser leur rêve devant des milliers de spectateurs et les médias du monde entier.

Olivier : Et ce n’est qu’un début, Prometheus va aider un très grand nombre de personnes grâce à notre partenariat sur l’IA et l’inclusion avec Allianz Trade, avec qui nous travaillons désormais, qui nous apporte un soutien logistique et financier essentiel. Grâce à ce partenariat, nous pouvons continuer à améliorer nos modèles d’IA, contribuer à l’intégration professionnelle de personnes en situation de handicap, ainsi qu’à la sécurité et au bien-être de tous les employés. Cela va aussi nous permettre de faire don d'exosquelettes à des organisations caritatives œuvrant pour les personnes en situation de handicap. Nous mettrons le modèle IA de commande mentale en accès open source pour que tous les projets à but non-lucratif aidant les personnes en situation de handicap puissent en bénéficier gratuitement. Le cœur de ce partenariat d’innovation avec Allianz Trade est de montrer à quel point l’IA générative et les neurotechnologies peuvent avoir un impact social positif pour les personnes en situation de handicap bien évidemment, mais également bénéficier à tout le monde. C’est très important de le préciser. L’innovation au service de l’inclusion, c’est une valeur forte que nous partageons avec Allianz Trade et nous sommes heureux de porter ce projet ensemble.

Comment la région a-t-elle accompagné cette aventure ?

Paul : En tant que startup, nous avons été soutenus dès le début par la Région Sud et la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence (CCIAMP), qui travaillent en synergie. Quand Olivier est rentré des Etats-Unis, nous avons fait la tournée des régions pour voir ce qu’on nous offrait. C’est vraiment ici qu'on nous a proposé les meilleures conditions, avec beaucoup d’écoute dès le départ. Cela nous a, par exemple, ouvert les portes d’un partenariat scientifique avec IBM pour bénéficier de leurs ordinateurs quantiques les plus puissants pour entraîner les modèles d’IA de Prometheus.

Olivier : Le rayonnement de la Région Sud à l’international est aussi un gros plus. Être allé à Davos en début d’année avec le Président de la Région Sud Renaud Muselier, qui faisait partie de la délégation officielle du Président de la République, nous a offert de belles opportunités.

J’imagine qu’au départ à la Région Sud comme à la CCIAMP ils ont dû se dire que notre projet était fou. Et puis on a montré que non seulement la technologie fonctionnait mais que l’on pouvait combiner impact social fort et ambitions commerciales. Donc nous avons pu bénéficier de l’accompagnement et du soutien de l’écosystème local avec risingSUD, la CCIAMP, Eurobiomed, La French Tech, la Fondation CMA-CGM et, bien évidemment, la Région Sud. Ce qui est plus qu’appréciable pour la partie juridique comme la partie financement de l’innovation. Quand vous avez la tête dans le guidon avec votre start-up, c’est très compliqué de se poser pour monter des dossiers. Comme nombre de sociétés de la région, bénéficier d’un accompagnement de qualité nous a fait gagner un temps fou, et quelques heures de sommeil ce qui est très important pour notre cerveau ! Donc un grand merci d’avoir cru en nous avant même que notre startup n’existe et pour le soutien depuis plus de deux ans.

HUMANE MACHINES – An Interview with Inclusive Brains Founders

Generative artificial intelligence (AI) models can now understand and reproduce human language like never before. But this is not enough for machines to truly get what makes each of us unique and to achieve optimal human-machine interactions. The solution, according to the founders of Marseille-based startup Inclusive Brains is to combine multimodal generative AI with neuroscience. Their goal is for connected devices to sense and to adapt in real time to the various physiological and psychological states their users experience throughout the day. This way, machines can assist us as best as possible, while looking after our physical and mental health. Inclusive Brains also wants to make computers, phones, vehicles, workstations and digital environments fully accessible. And to ensure that everybody can benefit from their innovation, including those who lost the ability to move and to speak, they have developed hardware agnostic cognitive AI that enables connected devices and digital environments to be mind-controlled.

Meet Prof. Olivier Oullier and Paul Barbaste, the founders of Inclusive Brains, a startup “made in Région Sud” that many experts consider very likely to become the European Neuralink.

1. Paul Barbaste, Olivier Oullier, Nathalie and Denis Labrégère together with Région Sud Président Dr. Renaud Muselier (Marseille, France)

During his PhD, Olivier shared his time between the South of France and the University of Cincinnati. He then stayed in the United States as a researcher in functional brain imaging. He first returned to Provence to become a Full Professor of Behavioral and Brains Sciences at Aix-Marseille University, while also heading the French Prime Minister’s Neurosciences and Public Policy’ program. Olivier left Région Provence-Alps-French Riviera a second time to become a member of the Executive Committee of the World Economic Forum, where he led the Global Strategy in Health and Healthcare Industries. He crossed the ocean once more to serve as President of EMOTIV, the California-based world leader in commercial brain-sensing technologies. When he returned a second time to Marseille, it was to found Inclusive Brains with Paul Barbaste and to become the founding chair of the Institute for Artificial Intelligence by Biotech Dental.

Paul Barbaste graduated from Sciences-Po, HEC and École Polytechnique. After working as the assistant to a Parliament Member, in charge of tech policy and AI matters, he became a data scientist and cybersecurity analyst while fine-tuning his AI skills. He created Gotham, a dark web search engine for data leak detections, and devised Project Richelieu, a cyber-security penetration testing platform that referenced the most common French passwords. Paul also developed his own Brain-Computer Interface (BCI), which enabled him to graduate from the master's program at HEC and École Polytechnique, where he is now in charge of the “Neuroscience & Neurotechnologies” track.

– What do Barack Obama, Led Zeppelin, and Rodrigo Hübner Mendes have to do with the birth of Inclusive Brains?

Olivier: In 2012, I was still a full-time academic and I had the opportunity to have a meeting at the White House to learn more about applied behavioral sciences in political campaigns. We were asked to leave earlier than expected because Led Zeppelin was receiving an award from President Obama that same afternoon! As I was leaving, I thought I had just experienced the craziest day of my professional life. Little did I know that the best was yet to come. That very evening, I met Rodrigo, and my personal and professional lives changed forever. Rodrigo became a quadriplegic after being shot in the spine as someone tried to steal his car in Sao Paulo, Brazil. During our first conversation, we bonded over soccer and Formula 1, as one would expect between a Frenchman and a Brazilian. That day, as we argued over who, between Ayrton Senna and Alain Prost,  was the best driver, none of us had the slightest idea of how prophetic our conversation about F1 would be.

Paul: A few years after Rodrigo and Olivier became friends, neurotech from EMOTIV, the company Olivier was the President of, allowed Rodrigo to mind-control a real Formula 1 race car on a real track! As if this was not crazy enough, a few months later, the two of them challenged none other than F1 legend Lewis Hamilton! It was after seeing the video of them with Lewis that I contacted Olivier, who was still living in the United States at that time. Without Rodrigo's F1 feat, we would most certainly have never met, and there would have been no Inclusive Brains. Obviously, Olivier and I share the same passion for brain-machine interfaces and AI. But above all, we share the same values. We believe it is possible to be successful tech entrepreneurs while innovating for the better good. And this can be achieved with our inclusive brain-machine interfaces and AI. That's how Inclusive Brains began: an entrepreneurial journey as much human as technological.

– For most people, moving objects with their mind is pure science fiction.

Paul: The comparison with the Jedis from the Star Wars movies is a blessing and a curse. The general public thinks our interfaces are something from the future. But Olivier has been working on brain-machine interfaces for almost 20 years, and it's been 7 years since Rodrigo mind-controlled the F1! As for me, I developed my own BCI alone in my student room. Guess what it was? None other than a mind-controlled BB8 drone from the Star War franchise! So I guess I somewhat contributed to us being always compared to Jedis right? But we are aware that, for most people, moving things with your mind is something you only see in movies, not at home or at work. We want to change this perception by making brain-machine interfaces accessible to everyone, not just people with disabilities. We have developed a system that allows faster calibration of neural interfaces thanks to our proprietary generative AI. What makes our cognitive AI agents special is that they are multimodal. This means that they were trained with various types of behavioral and neurophysiological data: brainwaves, heartbeats, facial muscle activity, eye movements, or prosody, our voice intonations. We can therefore monitor levels of stress, attention, cognitive load and fatigue with high accuracy to help machines adapt to how people feel in real time, and therefore to preserve users’ physical and mental health.

Olivier: Take cars for example. They have a lot of sensors and AI on board to help us with tedious tasks such as parallel parking, to detect drowsiness, to avoid collisions and to assist us in many other ways when we are behind the wheel. All the innovations embarked in vehicles are there to serve and protect us. How come our workstations are not doing the same? How come they are not also equipped with AI to make our workdays less stressful, to help us be more productive and, above all, to prevent occupational risks and health issues, be them physical or mental? Today, employees have to adapt to their work environments when it should be the other way around. With Paul and our teams, we have worked hard to make this a reality.

But for machines to improve our physical and mental health, at work and elsewhere, AI must do more than understanding language. ChatGPT, even the latest Omni version released recently is great tech, but there's so much more to words when interacting with a machine, or people for that matter. Apple, Amazon, Microsoft, Google, Tencent, Meta… They have all understood this need for multimodal AI very well, as illustrated by these big tech companies embedding sensors into many connected devices like phones, watches and voice assistants. The current trend is to add eye-tracking in phones and augmented or virtual reality devices. Their next step, according to recent patents by Apple and Meta, will be to integrate brain sensors into headphones, eyewear, or even motorcycle and construction helmets. With Inclusive Brains, we have a head start since we have been training our cognitive AI agents with multimodal neurophysiological data from the get go.

– How does it work?

Paul: AI allows us to better understand a part of the very complex way information circulates inside the brain and between the brain and the body. We focus essentially on a very weak electric signal in the brain that we can pick up non-invasively. But brain activity is not the only information we analyze. The strength of our generative AI models lies in us leveraging several other types of data in addition to brainwaves: Heartbeat, eye-tracking, facial muscles, skin conductance. Not just text and images like most gen AI products available on the market today.

Our models integrate and make sense of these multimodal behavioral and neurophysiological signals to monitor stress, attention and cognitive load in real time. But also for "mental commands" to be a reality. Mental commands mean that one can control connected devices and digital environments in silence, without the need to touch or to move limbs. Our proprietary gen AI uses information which can come from the brain, facial muscles, or eye movements so far to achieve “mind control”. Mental commands can change the lives of people isolated because of their reduced mobility, as they cannot use their hands or speak for some of them. As I already mentioned, all of this is being achieved in a  non-invasive fashion, without implants and intracranial surgery. We are not excluding this option in the future. For that matter, one of the world’s top experts in intracranial brain recording, Dr. Anaïs Llorens, just joined our team recently. But, as of today, we are working to make our solution as "mainstream" as possible hence the focus on hardware-agnostic and non-invasive solutions. Moving a connected object with your mind is not very difficult today, many one-off research projects have achieved it, which is great. But doing it precisely and in a way that it can be a mainstream feature of a product that everyone can use daily is quite another challenge.

– You two were named among the 2024 AI inventors of the year. Beyond your invention, what are the concrete applications of the solutions you develop?

Paul: Tens of millions of people are completely excluded from the educational and professional world due to life accidents or neurodegenerative diseases. Helping them was our primary motivation for creating Inclusive Brains. We were fortunate to receive the help of the French Association of Paralyzed Persons’  TechLab (APF). We met and worked with people who have a locked-in syndrome and can only communicate with eye blinks. Saying that this is limiting when it comes to communicating to others is quite an understatement. With neuroscience and generative AI, we can give back a little bit of autonomy such as mind-controlling a keyboard to send messages, for example, or even the possibility to be heard through a system that converts text to voice. The impossibility to communicate is the first obstacle to education and employment, and it is a priority to find solutions to address it.
 

2. Dr. Olivia Veran’s and her patient’s attention and stress levels monitored in real time (Salon de Provence, France)

Olivier: Just as the remote control was invented to help people with disabilities change channels on their TVs, before becoming a commercial success that changed the way billions of people interact with technology, our solutions will also benefit the general public in many sectors. Investing in assistive technologies – ‘handitech’ as they are referred to in France – helps far beyond people with disabilities. We work with local and international companies to improve safety and well-being at work. At the Biotech Dental group, with Dr. Olivia Veran, we are developing solutions to improve the quality of care delivery by measuring in real-time the stress and attention levels of patients and dental surgeons. This is very useful to best prepare patients pre-surgery and therefore to get the best outcomes.
 

3. Monitoring in real time stress, attention and cognitive load levels in the brains of two surgeons at the International Knee & Joint Center (Abu Dhabi, UAE)

With Prof. Sébastien Parratte, a fellow Marseillais who is now a lead surgeon at the International Knee & Joint Centre in Abu Dhabi. With him, we achieved a world first: recording the brain activity of two surgeons working together during a series of surgeries performed the same day. Our goal was to identify their peak performance cycles, optimize their recovery time, and therefore make sure these top healthcare professionals get the amount of rest they need, at the right time. In both cases, our end goal is always to use our unique blend of gen AI and neuroscience to preserve the physical and mental health of caregivers, and improve the quality of care provided to patients. This is something that I have been working on since I devised the Global Coalition on Value-Based Healthcare almost a decade ago during my time at the World Economic Forum.

4. Team Inclusive Brains demonstrating Prometheus BCI to French Prime Minister Gabriel Attal (Versailles, France)

It might be difficult for some to get what we are doing. Hence it is key for us to showcase our tech “live” in order for people to experience our real-time cognitive detections and mind-control features by themselves. This way they can see how real they are, and how well they function. At the end of May, we will give a keynote speech at the United Nations during its 'AI for Good' summit, but before that, we were among the 10 companies selected for the Choose France summit organized by President Macron in Versailles on May 13. All of these are also great learning opportunities.

– For nearly 2 years, you have been developing the Prometheus BCI technology relentlessly. It is a mind-controlled exoskeleton arm that also uses facial muscles and expressions to be controlled with more accuracy. Your cognitive AI helped Nathalie Labrégère, a person with a physical and a cognitive disability who was chosen by Région Sud, with her Olympic Torch Relay which took place in Marseille. How did you come up with this idea?

Paul: The idea came after a conversation with Rodrigo Hübner Mendes, who carried the torch in Rio in 2016. His quadriplegia did not allow him to do it autonomously. We mistakenly thought that, after the mind-controlled Formula 1, it would not be too difficult to develop a similar solution. with an exoskeleton. Especially since Olivier and Mark Pollock started working on combining neurotech and exoskeleton ten years ago at UCLA. We were so wrong. For months, we developed the interface, the AI agents, and then a video game to train volunteers and our models. When we were awarded the Public Bank of Investment (BPI) Handitech Trophy at the end of last year by the Minister of Higher Education and Research, Sylvie Retailleau, we met another awardee, David Gouaillier. His company, Orthopus, develops cost-effective exoskeletons for people with disabilities. We immediately clicked as we share the same values and mission. We demonstrated Prometheus BCI live for the first time at Fortune’s flagship event Brainstorm AI and the response was overwhelming. We are thrilled that our AI and brain-machine interface helped Nathalie and her twin brother Denis achieve their dream in front of thousands of people in the streets of Marseille and tens of millions of people on TV and on social media. Denis, who was in charge of his sister’s Permobile wheelchair, is a person with autism who volunteers at LADAPT, an org that helps people with disability on a daily basis. LADAPT introduced us and Région Sud to Nathalie and her family. Denis is not very comfortable in a crowded environment to say the least. We therefore used MN8, the world’s first commercial brain-sensing earbuds – released back in 2019 when Olivier was President of EMOTIV – to monitor in real time his stress level with our multimodal cognitive AI agent and assist him throughout this unique experience. Olivier and I were not allowed to be with Denis and Nathalie in the security zone hence, this way we could monitor how Denis was feeling. Our neurotech and AI therefore assisted on two fronts: mind control and real-time monitoring of cognitive functions, the latter being a game changer in the workplace.

5. David Schajer (CHRO at CMA CGM) during the “torch kiss” with Nathalie and Denis Labrégère (Marseille, France)

Olivier: We have to acknowledge the significant role played by a special initiative to help us  get Project Prometheus off the ground at the end of 2022. It’s called the ‘Assistive Tech & AI for Inclusion YGL Impact Initiative’ (AT4i). I launched it together with other Young Global Leaders (YGL) of the World Economic Forum. These included Rodrigo Hübner Mendes of course, but also Paralympic Gold medalist Susie Rodgers, explorer and technologist Mark Pollock, robotics wizard Dr. Corina Lathan, former head of inclusion at the 2012 Olympics Stephen Frost, remote work expert Sara Sutton, former Minister of Education and Sports of Argentina Esteban Bullrich, human rights lawyer Simone George and, of course, the amazing Brooke Ellison who sadly passed earlier this year and whom we miss so very much. Let’s not forget the support of The Valuable 500 founded by another YGL, my friend Caroline Casey who has helped us a lot. We are also grateful to the many people at the Paris 2024 organizing committee, especially Grégory Murac and Coline Guillou at the helm of the Olympic Torch Relay, who have been guiding and supporting us for more than a year now.

6. Aylin Somersan Coqui (CEO, Allianz Trade) with Olivier Oullier and Paul Barbaste (Founders, Inclusive Brains) (Paris, France)

But a plan, as well intended as it is, cannot be executed without the right partner. And Prometheus BCI would not have been achieved without the AI and inclusion partnership with Allianz Trade we signed earlier this month. Since the day I met CEO Aylin Somersan Coqui last year, she has been championing Prometheus BCI. We will never thank her enough for helping turn our project into a reality. This unique partnership now provides us with essential logistical and financial support to deploy and have impact beyond the torch relay. It allows us to continue improving our AI models, contribute to the professional integration of people with disabilities, and improve the safety and well-being of all employees, with no discrimination whatsoever. This is a concrete and scalable use case of AI (and neurotech) for Good! As part of this partnership, we committed to donate exoskeletons to organizations helping people with disabilities. Moreover, we will make the mental command AI model open source for all non-for-profit projects helping people with disabilities to benefit from our R&D effort for free. The core of this innovation partnership with Allianz Trade is to show how generative AI and neurotechnologies can have a positive social impact not only for people with disabilities, but also how it benefits everybody regardless of their physicality, abilities and needs, however special they might be. It is crucial to emphasize this again and again. Innovation for inclusion is a strong value we share with Allianz Trade, and we are happy to run this project together.

7. Nathalie and Denis Labrégère

– How has Région Sud supported you?

Paul: Regarding Prometheus BCI, nothing would have happened without Région Sud selecting Nathalie Labrégère amongst its official torch bearers after we got introduced to her by LADAPT. 

As a startup, we have been supported from the beginning by Région Sud and the Aix-Marseille Provence Chamber of Commerce and Industry (CCIAMP), which both work in synergy. When Olivier returned from the United States, we toured the various french regions to see what was offered to us. It was here, in region Provence-Alps-French Riviera (Provence-Alpes-Côte d’Azur) that we were offered the best conditions, with a lot of understanding and support from the get go. This, for example, opened the doors to a scientific partnership with IBM to benefit from their most powerful quantum computers that helped train the AI models at the core of Prometheus BCI.

Olivier: The international reach and attractivity of Région Sud is also a big plus. For example, going to Davos at the beginning of the year with Région Sud President Renaud Muselier, who was part of President Macron’s official delegation, offered us great opportunities. In June, thanks to risingSUD, our region’s economic agency, we’ll proudly represent the AI effort of our region at Vision Gulf, the main business event between France and Gulf countries. Another opportunity for us to meet international investors and clients.

Back to Prometheus BCI, and Inclusive Brains overall, I imagine that at the beginning, both the Région Sud and the CCIAMP teams must have thought our vision was a bit crazy. And then we showed that not only did the technology work, but that we could combine strong social impact with generating revenue. So we were able to benefit from the support and backing of the rich local ecosystem that, in addition to Région Sud, risingSUD and the CCIAMP includes Eurobiomed, La French Tech Aix-Marseille, Club Top 20, the CMA-CGM Foundation and its social incubator ‘Le Phare’. The partnership with Aix-Marseille University and the support of its President Prof. Eric Berton was also key. This multi-stakeholder support is more than appreciated at various levels including legal work and fundraising. When one is under the water, working around the clock for a startup to take off, French admin can be a bit overwhelming, and sort of an unknown territory especially for me as my entrepreneurial experience was exclusively abroad before Inclusive Brains. Like many startups in the region, benefiting from quality support and assistance from Région Sud and its partners saved us a lot of time … And many hours of sleep. Which is very important for our brains! So a big thank you for believing in us before our startup even existed and for the support since then.

Additional information:

🇫🇷 This interview in French here.

🇬🇧 Inclusive Brains x Allianz Trade partnership press release here.

🇫🇷 Partenariat Inclusive Brains x Allianz Trade communiqué de presse ici.

🇬🇧 Région Sud’s press release + pictures (English) here

🇫🇷 Région Sud’s Press release + pictures (French) here

Mis à jour le 20 novembre 2024