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Aménagement du territoire |

L'agrivoltaïsme au service des cultures

Mis à jour le 23 mars 2023

De drôles d’arbres ont poussé ces derniers mois sur les parcelles du Lycée agricole Louis Giraud à Carpentras. 1,55 hectares de plantation de cerisiers sont désormais abrités par des persiennes agrivoltaïques. Un première dans un établissement scolaire en France.

Depuis quelques années, la production de cerises est durement touchée par la multiplication d’aléas climatiques en région Sud : gels printaniers, canicule, sécheresse, tant de facteurs mettant à mal la production de la filière arboricole. L’enjeu du maintien des territoires agricoles et l’attractivité de ces métiers est un enjeu majeur. C’est pour cela que l’entreprise Sun’Agri a choisi le lycée agricole carpentrassien comme premier établissement en France pour l’installation de parcelles agrivoltaïques.

Double utilité

Cette technologie de pointe est constituée de persiennes solaires mobiles placées au-dessus des plantations, à 5 mètres de hauteur. Pilotées par des algorithmes sur-mesure, programmées en amont selon la météo, les parcelles s’inclinent en fonction du besoin d’ensoleillement ou d’ombrage, et permettent de protéger les cultures.

Les bénéfices de l’agrivoltaïsme sont :

  • La baisse des pics de chaleurs (jusqu’à -5°C en canicule)
  • La diminution des risques de gel printanier (+2°C en moyenne)
  • La mutualisation de la structure pour d’autres usages (palissage, irrigation, filets anti-pluie)
  • Le maintien qualitatif des productions
  • Le maintien du confort hydrique par la réduction des pertes en eau par évaporation et la diminution de l’irrigation

C’est un dispositif 100% favorable à l’environnement, parce qu’en plus de protéger les parcelles agricoles, les panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité. 

Nous finançons une partie des installations par la revente de l’électricité. Celle-ci est notamment revendue par la société Volterres aux lycées de la région, c’est une manière de boucler la boucle » explique Cécile Magherini, directrice de Sun’Agri.

Le changement climatique, une réalité

«Face aux changements climatiques, nous devons adapter la façon de conduire la culture. L’objectif est d’accompagner la filière arboricole de la région Sud dans ses stratégies de résilience à long terme », poursuit Cécile Magherini.

L’implantation des persiennes permet de sensibiliser et de former les élèves aux conséquences du dérèglement climatique sur les cultures et sur leur futur métier. L’agriculture est en changement permanent, ce projet a pour rôle d’expérimenter et de chercher des solutions face aux défis agronomiques de demain.

Le projet agrivoltaïque de Carpentras est issu d’un partenariat entre la Région Sud, le Lycée agricole Louis Giraud et Sun’Agri. L’exploitant agricole est au cœur de la démarche en se fixant des objectifs, la production annuelle prévisionnelle est de 15 tonnes de cerises par hectare. Certifiée HVE (haute valeur environnementale), la parcelle s’intégrera dans le réseau des 70 producteurs de l’IGP « Cerises des Côteaux du Ventoux »

Des résultats visibles

Les résultats sont probants. En effet entre la zone témoin, exposée aux variations climatiques, et la zone agrivoltaïque, plus aucun doute ne plane sur l’utilité de la protection des cultures.

  1. Canopée au moment de la véraison : La zone témoin a subi un stress hydrique important alors que la zone agrivoltaïque en a été protégée, limitant l’évapotranspiration de la plante
  2. Grappes au moment de la véraison : Suite aux fortes chaleurs, les grappes ont subi un arrêt de croissance prématuré, ainsi que des brûlures
  3. Grappes avant la récolte : Les vagues de chaleur et la sécheresse des sols a créé un flétrissement des raisins pour la zone témoin tandis que dans la zone agrivoltaïque les raisins, sont dans un confort hydrique optimal.

Dans le cadre de notre Plan Climat « Gardons une COP d’avance », nous avons fait des lycées un terrain d’actions prioritaires et exemplaires en matière de qualité environnementales et de développement durable. En est la preuve l’installation de ce premier site agrivoltaïque déployé dans un établissement scolaire agricole comme outil pédagogique pour les étudiants et futures générations d’agriculteurs qui feront face, nous le savons, à une nouvelle donne climatique. Il n’y a pas de plus grande fierté, ni de plus grand plaisir que celui de penser, de participer et de réaliser des lieux d’éducation au service de notre jeunesse »,
Renaud Muselier, Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président délégué de régions de France

Mis à jour le 20 novembre 2024