Bruno Arfib est géologue de formation, maître de conférences à l’Université Aix-Marseille, chercheur au laboratoire CEREGE. Sa passion et son expertise sur la ressource en eau et la configuration très particulière des roches calcaires l’ont naturellement désigné pour faire partie de l’aventure Cosquer.
En quoi consiste l’hydrogéologie ? et en quoi consiste vos études sur la grotte Cosquer ?
Bruno Arfib : L’hydrogéologie consiste à étudier les écoulements d’eau souterraine au sein des minéraux. Les roches calcaires ont la particularité de contenir des grands vides (par exemple les grottes), que les scientifiques nomment « le karst », les écoulements d’eau et d’air deviennent alors difficile à prévoir. En 2014, au cours d’un échange avec la DRAC, nous avons souhaité approfondir l’étude de la grotte par le prisme de l’hydrogéologie karstique* , notamment sur le suivi des niveaux d’eau dans la grotte et des paramètres physiques associés.
La première étape consistait à mettre en place un ensemble d’instruments de mesure in situ, pour enregistrer en permanence la pression qui règne dans la grotte, la température, la salinité de l’eau. Cette acquisition de données (ou observations) est au cœur de notre travail de scientifique qui consiste à les vérifier, à en valider la justesse puis à les interpréter. Ce suivi se poursuit car il s’agit d’une mission sur le long terme. L’interprétation des données vise à comprendre les processus qui font varier les paramètres mesurés, pour à terme les modéliser. Nous cherchons à comprendre pourquoi le niveau d’eau varie dans la grotte au cours du temps, c’est une information importante pour les archéologues et pour la conservation de cette grotte ornée.