L’excision, une pratique contraire aux droits humains
L’excision est une forme de mutilation génitale féminine (MGF) qui consiste généralement en l’ablation partielle ou totale du clitoris et, dans certains cas, des petites lèvres et des grandes lèvres. Cette intervention, qui n’a aucun but thérapeutique, est pratiquée dans un cadre rituel ou traditionnel et constitue une atteinte grave à l’intégrité physique et à la dignité des filles et des femmes.
Selon l’UNICEF, au niveau mondial, plus de 230 millions de filles et de femmes ont subi une forme de MGF, dont l’excision représente le type le plus courant. L’Afrique est le continent le plus touché par ce fléau. On estime qu’environ 144 millions de filles et de femmes y ont subi des MGF. Dans certains pays, la prévalence est extrêmement élevée : près de 98 % des femmes en Somalie, 95 % en Guinée ou encore 94 % à Djibouti. Des progrès notables ont toutefois été observés sur les dernières décennies dans certaines zones, avec une baisse du taux de MGF chez les plus jeunes, notamment en Sierra Leone ou au Kenya.
Une étude de Santé Publique France estime qu’environ 125 000 femmes adultes vivant en France avaient subi une MGF au début des années 2010, la plupart opérées dans leur pays d’origine. L’excision est évidemment strictement interdite en France. Toute personne la pratiquant peut être poursuivie pénalement, et des mesures de prévention et d’accompagnement sont mises en œuvre par les autorités sanitaires et sociales. Par ailleurs, des unités de soins pluridisciplinaires et des programmes de formation pour les professionnels ont été développés afin d’améliorer la prise en charge des femmes concernées et de prévenir la transmission de ces pratiques.
Le Train Ategban, zéro excision
Le "Train Ategban, zéro excision" est une initiative soutenue par la Région Sud et portée par l’actrice ivoirienne Naky Sy Savané, notamment vue aux côtés d’Omar Sy dans Lupin. Son association Union des femmes du monde-GAMS Sud se bat contre les mutilations génitales depuis 2007, avec quelques victoires importantes. Ainsi, le 8 mars 2024, Naky Sy Savané a initié une pétition réunissant une centaine d’associations féminines à travers l’Afrique. Cette mobilisation a conduit à une première victoire significative : le retrait d’un projet de loi visant à légaliser l’excision en Gambie.
Pour prolonger cette dynamique et cette mobilisation de femmes de tous horizons, le « Train Ategban », événement reliant symboliquement l’Afrique à la France, a démarré par une marche festive à Paris et a fini son parcours à l’Hôtel de Région à Marseille, ce 10 février. Une belle journée de sensibilisation, d’échanges et de lutte contre un fléau qui touche encore trop de femmes.
Plus de 300 personnes (écrivaines, musiciennes, chorégraphes, femmes d’action et d‘engagement) sont venues du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, de Guinée, du Mali mais aussi d’Allemagne et de Paris pour témoigner de leur combat et nous obliger collectivement dans la lutte contre l’excision. Le docteur Cohen-Solal de la Maison Régionale des Femmes Marseille Provence était également présente pour sa participation et son action au quotidien pour la reconstruction des femmes victimes d’excision.
Parce que la prévention est un enjeu essentiel pour que cesse ces mutilations, la Région soutient l’association de périnatalité Provence-Alpes-Côte d’Azur Monaco-Corse – Réseau Méditerranée qui a pour objectif de transmettre aux futurs professionnels de santé les compétences nécessaires pour mener des actions de promotion à la santé sexuelle et à la vie affective et prévenir les violences faites aux femmes. En 2024, 539 étudiants en santé et 10 internes de médecine ont ainsi été formés.
La Région Sud agit pour les droits des femmes
La Région a mis en place dès 2021 un plan de lutte contre les violences faites aux femmes, adossé à l’égalité femmes-hommes, avec un financement annuel de 2,7 millions d’€ pour protéger, sécuriser, et mettre en place des actions de prévention.
Des actions concrètes, un impact immédiat :
- 971 femmes protégées grâce aux Téléphones Grave Danger distribués pour alerter en cas de danger imminent et 162 bracelets anti-rapprochement,
- 1000 boutons d'alerte connectés Monshérif déployés pour renforcer la sécurité au quotidien,
- Plus de 22 000 femmes soutenues chaque année par les Centres d'Information sur les Droits des Femmes et des Familles et les Plannings Familiaux,
- 11 maisons régionales des femmes qui ont soutenues 3 000 femmes offrant un accueil, un accompagnement et un soutien.
- Un partenariat renforcé avec la justice pour protéger 38 000 victimes, dont 13 000 victimes de violences intrafamiliales et 3000 victimes d'infractions sexuelles, avec l'accompagnement d'associations agréées par le ministère de la Justice,
- 178 agents de la garde régionale des lycées formés pour identifier ls victimes de violences intrafamiliales
- En 2023-2024, près de 13300 lycéens ont participé à des ateliers de sensibilisation sur le harcèlement, notamment le cyberharcèlement ainsi qu’à la culture de l’égalité filles-garçons,
- Un concours régional depuis 2022, « Pour en finir avec le harcèlement » récompensant les lycées pour leurs créations artistiques (vidéos, affiches et autres supports) de sensibilisation.
Sans oublier le forum « Respect pour les femmes », organisé chaque année à l’Hôtel de Région pour échanger, agir et sensibiliser.