Rencontre avec Cyril Montoya…
Cyril Montoya est docteur en préhistoire spécialisé en paléolithique supérieur, responsable de l’équipe scientifique de la grotte Cosquer depuis août 2020 et conservateur adjoint au ministère de la Culture sur le site de Montpellier à la Drac Occitanie. Au-delà de ses compétences, Cyril Montoya est avant tout un passionné
Région Sud : Pourquoi avoir choisi d’étudier la préhistoire ?
Cyril Montoya : Depuis l’enfance, j’ai toujours souhaité être archéologue, donc naturellement j’ai fait des études en archéologie et c’est au fil de mon cursus universitaire et assez tardivement que l’étude de la préhistoire s’est imposée à moi. Mon intérêt s’est toujours porté sur les comportements sociaux, or dans l’archéologie au sens large, nous menons des enquêtes sur des évènements qui se sont déroulés il y a des milliers d’années avec des indices très ténus. Essayer de démêler tout ça me passionne.
RS : En ce qui concerne la grotte Cosquer, on évoque différentes phases de recherche, vous entamez la 3E phase ?
Cyril Montoya : On peut effectivement parler de 3e phase, la première ayant été réalisée par Jean Courtin et Jean Clottes au moment de la découverte de la grotte et quelques années après, c’est-à-dire vers 2003, puis la deuxième par Luc Vanrell et Michel Olive. Ils ont été les précurseurs, ont authentifié les œuvres et ont permis de déterminer la première chronologie, les premières traces d’activités sur les parois et sur les sols. Ce travail colossal en termes de relevés et d’inventaires est fondateur et leurs documents sont extrêmement précieux pour l’équipe et pour les recherches à venir. Cette base solide nous sert grandement et nous continuerons à nous appuyer dessus dans les années à venir.
Leurs travaux vont s’enrichir des nouvelles technologies qui n’existaient pas au moment de leur recherche. La 3D notamment comme la photogrammétrie* n’existait pas, ils ont donc réalisé leurs études avec la technologie de leur époque mais leurs méthodologies demeurent très pertinentes. Dans 30 ans, il existera sûrement d’autres technologies que nous n’avons pas aujourd’hui.
Actuellement, nous disposons de la capture 3D qu’ils n’avaient pas. Ce qui représente un avantage considérable. Avec la 3D, nous pouvons travailler au sec, tout en appréciant et étudiant finement les choses. En revanche, dans la cavité, les méthodes que nous emploierons seront les mêmes que celles employées par Jean Courtin et Jean Clottes.
*Technique permettant de déterminer les dimensions et les objets à partir de mesures effectuées sur des photographies montrant les perspectives des objets.