Vous êtes ici :
© Les élèves ambassadeurs montrent leur bracelet anti-harcèlement.
Formation, Enseignement, Jeune, Association

Harcèlement scolaire : des jeunes élèves s’engagent

Mis à jour le 03 janvier 2023

Au cours d’un événement inédit à Aix-en-Provence, 300 élèves ont été distingués pour leur engagement contre le harcèlement scolaire. Ils ont maintenant la responsabilité de promouvoir le respect d’autrui, la non violence, la libération de la parole, dans leur établissement respectif.

« Harceleur, va donc voir ailleurs », « Harceleur, tu n’auras pas nos cœurs ». Voici quelques-uns des slogans que l’on pouvait lire sur des affiches et des tee-shirts bien mis en évidence lors d’un événement totalement inédit.

Mardi 29 novembre, 300 élèves étaient rassemblés au stade Maurice David à Aix-en-Provence. Des jeunes qui sont désormais des ambassadeurs au sein de leur établissement afin de participer activement à la lutte contre le harcèlement scolaire. Ces messages, rédigés par les jeunes eux-mêmes, étaient inscrits sur des bracelets qui leur ont été remis lors d’une cérémonie les mettant à l’honneur. Lesquels bracelets seront distribués aux autres élèves de leur classe. Cette action de sensibilisation auprès des élèves est le fruit d’une mobilisation générale. Celle de l’Education nationale, la Région Sud, la Maison de prévention et de protection des Familles des Bouches-du-Rhône ainsi que l’association « Provence Rugby » et « Jouons dans la même équipe ».  Une opération qui a suscité un véritable engouement auprès des équipes et des élèves eux-mêmes. La cérémonie, organisée par le groupement de gendarmerie des Bouches-du-Rhône, démontre que le harcèlement scolaire est maintenant pris très au sérieux.  

Une sensibilisation par et pour les jeunes

Alors que le sujet était longtemps tabou, une nouvelle dynamique est lancée contre le harcèlement scolaire. Elle se concrétise par un plan de prévention ambitieux, appelé Phare, à destination des écoles et des collèges, qui sera généralisé dans tous les lycées de la Région Sud à la rentrée prochaine. « Avec ce programme, nous nous rendons dans les établissements pour échanger, précise Céline Cuvillier, adjudante chef de la gendarmerie et commandante adjointe de la Maion de Protection des Familles des Bouches-du-Rhône. On cherche à rendre les élèves acteurs dans une démarche de prévention. Cette sensibilisation doit se faire par et pour les jeunes. J’y crois beaucoup. La Région Sud est l’un de nos principaux partenaires. Elle nous aide beaucoup. »

Au sein de l’Education nationale, cette cause est devenue une priorité. Sophie Sarraute, directrice adjointe à l’Académie d’Aix-Marseille nous explique la philosophie du programme Phare. « Avec ce programme, nous changeons de dimension. Nous avons une nouvelle approche non blâmante avec une méthode de préoccupation partagée afin d’éviter l’effet moralisateur ou de sanction. Nous sommes à l’écoute des élèves y compris ceux qui agressent. En sensibilisant très tôt, on peut espérer libérer la parole et lutter contre ce phénomène qui est source de mal-être et de souffrance chez les jeunes.» Le programme Phare se décline dans chaque établissement. Il consiste à prévenir ces phénomènes en formant une communauté protectrice autour des élèves.

La Région Sud à l'avant-garde 

Depuis le début, la Région Sud est à l’avant-garde de cette cause. La prévention et la lutte contre le harcèlement scolaire est une priorité majeure du mandat. Il est décliné en 7 points et doté d’un budget d’1 million d’euros. Jeudi 10 novembre, la Région organisait à l’Hôtel de Région à Marseille un événement, ouvert à tous, qui réunissait des lycéens, agents régionaux des lycées, médiateurs de la garde régionale, parents d’élèves et toute la communauté éducative. L’un des temps forts de cet événement était la remise des prix régionaux « Pour en finir avec le harcèlement scolaire ».  

April Benayoum enagagée

Si les institutions se mobilisent, la société bouge également. A l’image d’April Benayoum, mannequin et reine de beauté, élue Miss Provence 2020. Elle même victime de cyberharcèlement lors de l’élection de Miss France, la jeune femme est prête à s’impliquer pour cette cause. « Nous créons des lives sur les réseaux sociaux autour de ce thème. Il est nécessaire de combattre le sentiment de honte et de culpabilité. Les jeunes doivent se sentir en sécurité pour libérer la parole. Je suis très fière de ces jeunes ambassadeurs. »

Une charte contre le harcèlement scolaire

Avoir le bon comportement pour lutter contre le harcèlement scolaire. C’est l’objectif que se sont fixés les membres du Parlement régional des jeunes (PRJ) en rédigeant une charte totalement inédite et fruit d’un long travail de conception. Cette charte figure dans les cahiers de correspondance de tous les lycéens de Provence-Alpes-Côte d’Azur et comprend six engagements à adopter au quotidien. Respecter autrui, proposer une aide aux élèves harcelés, ne pas stigmatiser, ne jamais recourir à la violence physique ou verbale et faire connaitre le numéro 3020 ou l’application 3018. Djihane Dib, 18 ans, membre du PRJ, a participé à ces travaux. " J’ai choisi cette cause car j’ai été victime de harcèlement scolaire et je n’ai pas envie que cela reproduise pour d’autres personnes. A la demande du Président Renaud Muselier, nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet. Cette charte permet à la jeunesse de pendre des engagements." 

Mis à jour le 15 novembre 2024