Vous êtes ici :
© Alain C.
Environnement, Particulier

Le frelon asiatique, un fléau pour les abeilles

Mis à jour le 29 juillet 2024

Observé pour la première fois en France en 2004, le frelon asiatique, redoutable mangeur d’abeilles, est désormais présent partout en Europe. En région Sud, de nombreux apiculteurs voient chaque année leurs colonies décimées. Plusieurs pistes sont explorées pour limiter son impact.

En région Sud, environ 190 000 ruches sont entretenues par près de 4 500 apiculteurs amateurs et professionnels. La moyenne régionale est de 42 ruches par apiculteur, c’est deux fois plus que la moyenne nationale. Le miel produit sur le territoire bénéficie de l’Indication Géographique Protégée (IGP) « Miel de Provence », ainsi que deux Labels Rouges, pour le « miel toutes fleurs » et le « miel de lavande ».

Les abeilles domestiques, pollinisatrices essentielles au développement de la biodiversité, font face à de nombreuses menaces, comme les pesticides, les maladies ou encore le varroa destructor, un acarien parasite originaire de l’Asie du Sud-Est. Lui aussi venu de l’autre côté du globe, le frelon asiatique est une espèce exotique envahissante et un redoutable prédateur. Il est responsable de 20 à 30% en moyenne de la mortalité observée dans les ruchers. Cela peut aller jusqu’à 50% d’après des recensements effectués dans le cadre du dispositif OMAA (Observatoire des Mortalités et des Affaiblissements de l’Abeille mellifère).

Qui est le frelon asiatique ?

Plus petit que le frelon Européen, le frelon asiatique se reconnait à ses ailes et son thorax sombres ainsi qu’à ses pattes jaunes. En février, les reines qui ont hiverné émergent pour fonder leur colonie. A partir d’avril, la population augmente jusqu’à atteindre les 2000 individus par nid ! A l’automne (et déjà au cours de l’été), les futures reines s’apprêtent à hiverner à leur tour et doivent pour cela stocker des protéines, qu’elles trouvent en dévorant le corps des abeilles. Le frelon, posté en vol stationnaire, les attrape au bord de la planche d’envol. Les ruches peuvent être prises d’assaut, en l’espace de quelques heures, 20 ou 30 frelons sont capables d’exterminer une ruche de 30 000 abeilles. Une fois les ouvrières décimées, le frelon s’introduit dans la ruche pour atteindre le couvain et se nourrir des larves. Les colonies qui survivent subissent un stress permanent, qui perturbe l’activité des butineuses et la production de miel.

Comment lutter lorsqu’on est un particulier ?

Dès le mois de février, le piégeage est conseillé pour empêcher les jeunes reines de fonder leurs colonies et ainsi faire baisser drastiquement le nombre d’individus pour les mois à venir. Si le piège en bouteille percée sur les côtés, avec un appât composé d’un mélange d’un tiers sirop de fruit rouge, un tiers de bière et un tiers de vin blanc semble efficace, il présente le risque de piéger d’autres espèces. On lui préférera des pièges plus sélectifs, comme ceux de type entonnoir ou nasse. Au-delà du danger pour les colonies d’abeilles, les nids de frelons asiatiques peuvent également s’avérer dangereux aux abords de lieux qui reçoivent du public. Si vous repérez un nid, ne tentez pas de le détruire vous-même, faites intervenir la mairie ou une société spécialisée.

La Région Sud s’organise avec le Plan Abeille

Une stratégie de soutien à la structuration de la filière apicole est portée par la Région Sud depuis 2019. Elle comprend un appui technique aux apiculteurs professionnels, l’aide à l’achat de matériel ou encore le suivi de colonies pour étudier la santé des abeilles exposées aux pesticides. En attendant que le plan de lutte national soit lancé, la Région Sud se mobilise pour porter la voix de la filière apicole, notamment auprès du ministère de l’Agriculture. En ligne de mire, un régime d’aide contre la prédation, une classification du frelon comme une espèce nuisible ou encore la constitution une base de données solide qui regroupe toutes les connaissances sur ce prédateur. En parallèle, la Région a voté une augmentation de 120 000 € du budget consacré à la biodiversité, afin de soutenir les projets de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, mettant la priorité sur le frelon asiatique.

Mis à jour le 28 mars 2025