Plusieurs fois par an, les Rencontres connaissance du territoire (organisée par la Région Sud en partenariat avec l’école de journalisme et de communication), proposent de décrypter les tendances et les évolutions de notre région. Cette fois c’est le secteur de la culture qui est passé à la loupe, avec une rencontre qui s’appuie sur une vaste étude de l’INSEE d’une part, et sur le rapport de l’Agam concernant les lieux créatifs du territoire d’autre part.
43 000 personnes travaillent dans le secteur culturel sur notre territoire, soit 2,2% de l’emploi total de la région, qui se place au 2e rang national hors île de France. Qui sont ces travailleurs ? Comment leurs métiers évoluent ? Quels sont les lieux de la création en Région ? Autant de questions pour mieux comprendre le contexte régional et ses enjeux.
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L’emploi culturel en région sud : un état de l’art
Mis à jour le 14 février 2024Qu’entend-on par « secteur culturel » ?
Plusieurs domaines d’activités sont concernés par le secteur culturel : le spectacle vivant, l’édition, l’art visuel, la publicité, l’architecture, le multimédia, l’enseignement artistique et le patrimoine. Parmi les 43 000 personnes qui occupent un poste dans le secteur culturel, la moitié ne pratique pas une profession culturelle. On distinguera ainsi le danseur de l’opéra, qui pratique une profession culturelle dans un domaine culturel, du comptable de l’opéra, qui occupe un poste non culturel dans un domaine culturel, du designer qui peut pratiquer une profession culturelle dans un secteur industriel comme l‘automobile. En Région Sud, les grandes villes de Marseille et Nice sont d’importants bassins d’emploi, ainsi qu’Avignon, Aix et Arles. Naturellement, les inclinations culturelles des villes se retrouvent dans les professions de leurs habitants, avec une surreprésentation des emplois dans le spectacle vivant à Avignon, connue mondialement pour son festival ou encore une forte représentation de l’enseignement artistique à Cannes, où se trouve le pôle national supérieur de danse. En matière de répartition des emplois par domaine, on trouve le spectacle vivant en tête avec 9 800 travailleurs, suivi de l’édition avec 7 700 personnes, et de l’art visuel qui regroupe 7 000 professionnels.
Qui sont les travailleurs de ce secteur ?
Plus de la moitié (58%) des travailleurs du secteur culturel en Région Sud sont diplômés du supérieur, notamment dans les domaines de l’architecture et de l’enseignement artistique. Les femmes sont plus nombreuses dans l’édition, l’enseignement et le patrimoine, alors que les hommes occupent davantage de postes en architecture, dans l’audiovisuel et le spectacle vivant. Avec une temporalité particulière liée au processus créatif et la saisonnalité, le secteur se caractérise par une surreprésentation des emplois non-salariés, qui concernent 39% des travailleurs, contre 15% dans l’ensemble des secteurs. Un rythme qui répond aux spécificités de ces métiers, avec le recours à l’intermittence et aux temps partiels. En conséquence, les travailleurs du secteur culturel sont plus mobiles que ceux des autres secteurs, occupant plusieurs postes au cours d’une année, parfois dans d’autres secteurs, et font preuve d’une grande adaptabilité.
Quel est le profil des lieux créatifs ?
Les lieux créatifs en Région Sud sont portés par des nouveaux acteurs et révèlent une grande diversité, tant dans les initiatives que dans les modes de création et de gestion, mêlant parfois enjeux artistiques et sociétaux. Pour tenter de faire apparaitre ce « continent invisible », l’Agam a dressé une liste de 26 lieux du territoire pour mieux les comprendre. Premier constat : 70 % de ces lieux ont été créés entre 2015 et aujourd’hui, ce qui traduit une grande dynamique territoriale. Ces lieux prennent différentes formes, réunissent des acteurs qui n’hésitent pas à croiser différents champs thématiques pour expérimenter et innover. Autre aspect intéressant, ils s’ancrent dans le territoire en fonction de son histoire et des ressources disponibles (compétences, espaces disponibles), pour répondre à des besoins et enjeux spécifiques. Ces approches axées sur la coopération, proposent des modèles en partenariat entre public et privé pour interroger les concepts d’utilité publique et d’intérêt général. Les interactions entre ces acteurs donnent naissance à des évolutions urbaines, économiques et culturelles et ont un impact sur l’emploi dans le secteur culturel tout comme sur l’attractivité du territoire et le bien-être des personnes qui y habitent.