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Ski de randonné
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Economie, Environnement, Particulier

Les Orres dans une dynamique de sobriété

Mis à jour le 02 février 2023

La station de ski, dans les Hautes-Alpes, n’a pas attendu la hausse des prix de l’énergie pour réduire sa consommation. Après de nombreux investissements, et la mise en place de pratiques plus sobres, la station a su réduire de 20% sa consommation d’électricité. Elle veut désormais aller plus loin avec de nouveaux projets.

Depuis des années déjà, la direction de la station de ski Les Orres a pris le sujet de la sobriété énergétique et des émissions de CO2 très au sérieux. Pour évaluer au plus près sa consommation électrique, la station a commencé par bien connaitre ses consommations, qu’il s’agisse des bâtiments et des remontées mécaniques.  « Depuis des années, nous avons installé des capteurs afin de connaitre des consommations plus précisément, gérer les systèmes de régulation et prendre la main à distance les périodes sensibles », précise d’emblée Xavier Corne, le directeur de la station.  

Une consommation électrique en baisse

Des décisions importantes ont été prises pour réduire les émissions de CO2 avec la réduction de la vitesse des télésièges pendant les périodes de faible affluence. « De 5 mètres par seconde, nous sommes passés à 4 mètres par seconde pour six appareils. Cela permet de moins consommer. Parfois, il arrive en semaine de fermer certains télésièges et téléskis hors période de vacances scolaires. » Durant les deux dernières années, la station a également investi dans la récupération de chaleur émise par les remontées mécaniques afin de chauffer l’eau et une partie des locaux. Plus récemment, la nouvelle remontée mécanique à tapis a été recouverte de panneaux solaires qui sont actuellement en phase de test. Cette nouvelle source d’énergie est directement réinjectée pour être consommée localement. L’ensemble de ces mesures a permis une baisse de 20% de la consommation électrique.

Optimisation de l'enneigement

Mais la station veut aller encore plus loin dans son effort de sobriété avec l’installation d’enneigeurs plus modernes et plus économes en énergie. La station, qui compte 220 enneigeurs au total, envisage de renouveler ses appareils dans les 10 prochaines années. A cet investissement s'ajoute l'optimisation de l'enneigement grâce à un nouveau système installé sur les dameuses qui permet de mieux répartir la production de neige de culture en complément avec la neige naturelle. 

La station est également confrontée à la performance énergétique des bâtiments. « Nous cherchons à accompagner les copropriétés à rénover et isoler, confirme Xavier Corne. Certaines copropriétés ont pris le pas. » Pour ce faire, un audit a été réalisé sur tous les bâtiments. A cela s’ajoute un plan de rénovation et d’isolation de 40 chalets. 

Les émissions CO2 sont également le résultat du trafic automobile. De nombreux skieurs se rendent à la station avec leur voiture personnelle. La station, en lien avec les collectivités territoriales, cherche à proposer des alternatives avec des transports en commun. Une aire de covoiturage au niveau d’Embrun existe déjà pour les salariés de la station. « Nous espérons également que les trains qui partent de Paris soient maintenus. » Il est envisagé d’étoffer l’offre de transports en commun avec plus de navettes entre la station de ski et la vallée.

Ombrière et centrale hydroélectrique

Cette baisse de la consommation est le fruit du volontarisme de la station qui a investi près des 10% de son chiffre d’affaires ces dernières années dans la réduction des émissions de CO2. Alors que la station Serre Chevalier montre la voie, Les Orres veulent aller plus loin encore avec des installations d’un nouveau genre. Un projet d’ombrière sur un nouveau parking couvert est en phase d’étude. Par ailleurs, la construction d'une centrale hydroélectrique est envisagée. En exploitant la force des torrents, la station pourrait être en mesure de produire la totalité de sa consommation électrique. En 2024, cette nouvelle machine sera capable de produire 4 gigawatts par an. Ensuite, une montée en puissance est prévue pour atteindre 10 gigawatts.

La Région Sud investit 200 millions d'euros pour la montagne 
Pour maintenir la pratique des sports d’hiver, diversifier les activités touristiques et l’innovation environnementale et atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2030, la Région Sud soutient ses stations. Pour moderniser le matériel, aller chercher un nouveau public, préserver l'environnement, de nombreux projets ont pu bénéficier d'un financement régional dans le cadre du Plan Montagne. 

Mis à jour le 28 mars 2025