Méditerranée du Futur met l’accent depuis 5 ans sur les solutions à mettre en œuvre pour faire face aux défis du changement climatique en cours. Plus accentués en Méditerranée que partout ailleurs, ces dérèglements font de notre zone géographique le laboratoire à ciel ouvert des solutions à mettre en place. Les deux rives de la Méditerranée se sont réunies autour du même objectif : quelles solutions pour un avenir durable ? Grâce à Méditerranée du Futur, on y voit plus clair…
Le constat
Le bassin méditerranéen est au cœur du changement climatique, il est devenu, de fait, le creuset des solutions innovantes pour l’ensemble de la planète. Durant 5 ans Méditerranée du Futur a collecté une base de données essentielle sur laquelle les chercheurs et les décideurs s’appuient désormais pour mettre en place des solutions pérennes. Parce que le coût de l’inaction serait beaucoup plus cher que le coût de l’action, les priorités se sont portées sur le recensement des initiatives locales, des pistes de recherches en termes d’urbanisme, de sauvegarde des ressources en eau, de préservation de la biodiversité, de ressources énergétiques vertes etc.
Les nouveautés
Le président Renaud Muselier a annoncé pour la Région Sud, un budget régional 100% climat, le 1er budget vert d’Europe. La mise en place du PLIFF *: c’est le fonds méditerranéen d’infrastructure, soit 1 milliard d’euros qui sera investi pour financer les grands projetsde façon opérationnelle et simplifiée pour faire face aux différents défis auxquels nous devrons faire face.
Le prince Albert II de Monaco a tenu à être présent lors du lancement de cette 5e édition poursuivant son engagement de toujours en faveur de la Méditerranée et des océans. Il a annoncé la création d’une académie de la mer à Monaco pour former les générations futures à la préservation de cette ressource.
Des invités en renfort au-delà de la Méditerranée avec lesquels la Région Sud a tissé des liens ces dernières années. Djibouti, qui fait face à une hausse de température sans précédent et le Costa-Rica, un exemple de politique 100% verte à suivre !
Les solutions proposées
Sobriété énergétique, souveraineté alimentaire, ressource en eau, risques naturels et plateformes offertes à la jeunesse ont été au cœur des échanges et des tables rondes.
- Sécurité et souveraineté alimentaire, la Méditerranée sous tension à l'heure des choix
Entre les défis posés par le changement climatique, la démographie, les changements des modes de vie, les transformations des systèmes agricoles, de la nutrition, des contraintes des marchés financiers, les réponses ne doivent pas être uniformes selon les localisations. Des chercheurs et décideurs comme Athem Belouchette du CIHEAM de Montpellier sont favorables à un compromis entre les différentes techniques de productions existantes. L’enjeu étant de s’inscrire dans le long terme pour répondre aux besoins alimentaires en qualité, à la préservation des nappes phréatiques, aux pollutions des pesticides. Les banques ont été également prises à témoin pour ne plus avoir une vision à court-terme et faciliter les agricultures durables. Voir le constat de la FAO (organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation).
- Les jeunes s’engagent pour la Méditerranée
Dans un amphithéâtre, le Conseil Méditerranéen de la Jeunesse a installé un véritable plateau de télévision. Composé de jeunes de 18 à 30 ans provenant des quatre coins de la Méditerranée, le CMJ mène des recherches et des débats sur de nombreux sujets d’avenir dont l’environnement et le changement climatique. A Marseille, ils étaient réunis pour un Med talk en compagnie de l’association Plan Bleu, pour réfléchir autour de différents scénarios pour la Méditerranée en 2050. Inertie, choc des crises, croissance à tout prix, pacte euroméditerranéen, nouveau modèle méditerranéen ou nouvelle définition de la Méditerranée en bien commun mondial : les nombreux invités ont eu matière à débattre. Après la réflexion, un deuxième plateau s’interrogeait autour des leviers d’action et des manières d’inciter de plus en plus de jeunes à s’engager. La totalité des émissions est à retrouver sur les réseaux du CMJ.
- Sobriété énergétique : des solutions à grande échelle
Un effort de sobriété énergétique sans précédent. C’est ce dont la Méditerranée a besoin pour faire face aux nombreux défis liés au réchauffement climatique. Si les initiatives régionales et locales se multiplient sur les rives Nord et Sud, des projets d’envergure sont indispensables. C’est l’appel lancé par Agnès Rampal, présidente du groupement d’intérêt public AViTEM, une agence de coopération française dédiée à l’espace méditerranéen. « Toutes les villes de la Méditerranée sont confrontées aux mêmes problèmes, a-t-elle déclaré. Nous avons donc besoin de projets à grande échelle pour une utilisation raisonnée de l’énergie. La maison Méditerranée brûle, mais nous ne regardons plus ailleurs. »
Des solutions existent pour économiser l’énergie. La végétalisation des villes, l’architecture bioclimatique sont en mesure de diminuer le recours à la climatisation et de lutter contre les phénomènes de dôme de chaleur en ville. Des expérimentations qui peuvent être répliquées partout dans le pourtour méditerranéen. Aux yeux des experts et des acteurs de terrain, des synergies doivent émerger nécessitant une coopération internationale.