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© Wadeck Gorak
Sport, Particulier

Wadeck Gorak : portrait d’un freerider passionné

Mis à jour le 22 mars 2023

Debout sur des skis dès l’âge de 18 mois, Wadeck Gorak s’est épanoui tout le long de sa vie à la montagne. Humble, il ne croyait pas en ses capacités. Portrait d’un skieur hors pair faisant partie du top 20 des meilleurs freeriders mondiaux.

Parlez-nous de votre enfance et de vos débuts sur les pistes du Sauze ?

J’ai grandi sur les pistes, le ski a été ma vie dès mon plus jeune âge, mon grand-père m’a mis sur les skis a à peine 18 mois. J’ai tout simplement suivi le circuit classique des enfants qui ont la chance de vivre à la montagne, c’est-à-dire les clubs de ski alpin, le ski étude, les compétitions et la formation de monitorat. Ce n’était pas vraiment mon objectif premier, mais c’était un moyen de gagner de l’agent en skiant. Je me suis ensuite essayé au ski alpin et au freestyle, je n’étais pas mauvais, mais pas assez bon pour en vivre. J’ai par la suite été poussé par mes amis pour le freeride, à vrai dire ils avaient plus confiance en moi que moi-même ! Ils m’ont inscrit dans deux coupes de France que j’ai remportées, ce qui m’a propulsé directement sur les coupes d’Europe, me donnant la possibilité de me qualifier pour la Coupe du Monde, et me voilà aujourd’hui.

En quoi consiste le freeride ? Comment une épreuve est-elle jugée ?

C’est très simple, nous sommes en hors-pistes. Nous avons un point de départ et un point d’arrivée, il n’y a pas de chrono. Le but est de skier le plus vite possible en faisant les plus gros sauts, le tout en se servant du milieu naturel : les éléments que le vent a formés, les barres rocheuses. On peut même éventuellement faire des figures. Il est important de signifier que nous ne connaissons pas l’endroit, on peut uniquement le repérer aux jumelles quelques jours avant. Pour ce qui sont des critères de jugement, nous sommes jugés sur 4 critères : le style, la fluidité, l’originalité et l’engagement. Ce qui est bien dans ce sport c’est que nous ne sommes pas bridés, chacun peut montrer sa personnalité à travers sa descente.

Qu’avez-vous noté sur l’évolution des stations ces dernières années ?

Les dernières années Covid ont eu un point positif, j’ai pu observer que les gens ont appris à utiliser la nature d’une manière différente et ont découvert certaines pratiques comme la raquette, le ski de randonnée, ou simplement prendre le temps de respirer et de se balader en montagne sans forcément avoir besoin des infrastructures. Avec le contexte mondial actuel, nous avons besoin de nous reconnecter au milieu naturel, c’est une vraie évolution !

Quand vous ne skiez pas, quelles sont vos activités ?

Le ski me prend beaucoup de temps, mais je parviens à me diversifier. Je fais beaucoup de vélo, un peu d’escalade et je joue au golf de temps en temps. J’essaie de faire le plus de chose possible, l’avantage de la montagne c’est qu’il y plein d’activités, on ne peut pas s’ennuyer.

Nous allons montrer que dans les Alpes du Sud, on pratique des sports extrêmes, comme n’importe où ailleurs, même mieux qu’ailleurs.

Votre carrière a pris un tournant dans la vidéo cette année, pouvez-vous nous en parler ?

C’est un virage à 90°, mais c’est une volonté de ma part. Par la pratique de mon sport, je vis quotidiennement des moments chargés en émotion et remplis d’expériences, je n’ai qu’une envie c’est de les partager ! Montrer au monde ce qu’on peut vivre dans le milieu montagnard à travers des images. J’ai donc monté une société de production, qui permet de soutenir la création, la réalisation et la production de mon film. Avec des partenaires comme la Région Sud, nous allons montrer que dans les Alpes du Sud, on pratique des sports extrêmes, comme n’importe où ailleurs, même mieux qu’ailleurs. Nous avons un potentiel juste impressionnant ici, comparable à notre passion.

Comment concilier la pratique de cette passion et la protection de la montagne ?

Si je devais faire passer un message, ce serait que chaque geste compte. Nous ne serons jamais parfaits, mais ne cherchons pas à l’être. A partir du moment où nous avons conscience de l’actualité, nous pouvons, à travers l’éducation de nos enfants, aller vers un avenir plus sain et plus respectueux de l’environnement. Ils seront les principaux acteurs de ce combat. Je suis papa depuis 3 mois et demi, et j’espère que mes enfants pourront profiter des mêmes choses que moi.

Mis à jour le 31 mars 2025