Rencontres Cosquer préhistoire – De mars à avril
Cycle de conférences : La femme de la préhistoire
Aux origines, émerge le nom d’une Eve moderne : Lucy. Depuis son apparition, les découvertes se sont multipliées qui remettent en cause la vision patriarcale de l’Homme préhistorique. Alors, aujourd’hui, que sait-on des femmes des origines ? A partir des recherches récentes les intervenants apportent de nouveaux éclairages sur la question du genre dans la cadre d’une collaboration entre Cosquer- Méditerranée et le Musée de l’Homme représenté par l’antenne Méditerranée de la Société des amis du Musée de l’Homme.
Le 8 mars (conférence inaugurale) de 18h à 21h
Origines de l’homme et les femmes ?
Avec Claudine Cohen, directrice d’études à L’EPHE et EHESS
Longtemps ignorée ou réduite à quelques clichés sexistes, la place des femmes dans les sociétés paléolithiques et néolithiques fut longtemps le reflet d’une vision traditionnelle héritée du XIXe siècle. A partir des années 1970, sous l’impulsion des mouvements féministes anglo-saxons, il est apparu indispensable de redonner existence et visibilité à toute une moitié oubliée de l’humanité préhistorique. Depuis quelques décennies ces nouvelles problématiques ont été ouvertes en France. Au-delà des professions de foi radicales et des figures magnifiées de la Déesse ou de la Matriarche, de nouvelles enquêtes archéologiques, ethnographiques, expérimentales, ont nourri des questionnements neufs. Les approches du genre en préhistoire ouvrent aujourd’hui sur une vision plus complexe et nuancée de la diversité des statuts et des rôles féminins au long des temps préhistoriques, contribuant ainsi à faire de la préhistoire une science sociale à part entière.
Conférence suivie d’une soirée avec séance de dédicace de l’intervenante
Le 19 mars de 18h à 21h
Femmes et genre chez les derniers chasseurs-cueilleurs et les premiers agriculteurs en Europe
Avec Anne Augereau, préhistorienne spécialiste du Néolithique HDR à l'INRAP
Les nombreux et riches cimetières de la culture néolithique du Rubané, qui s’étend du bassin des Carpates au Bassin parisien entre 5600 et 4900 avant notre ère, livrent de multiples individus, hommes, femmes, enfants, vieillards, dont les identités et les parcours de vie peuvent être en partie restitués : objets de parure, éléments du costume, armes et outils introduits à leurs côtés, analyses chimiques permettant de connaître leur alimentation et leurs origines, éléments sur leurs activités et leur santé par l’analyse de la morphologie de leurs os, etc. C’est le croisement de l’ensemble de ces données qui permet une étude des hommes et des femmes néolithiques, leurs rôles, leurs traitements dans la vie et dans la mort, et parfois leurs relations. le Mésolithique, période entre le Paléolithique et le Néolithique, permet d’ébaucher les premières informations sur les différences hommes/femmes chez les derniers chasseurs-cueilleurs. Pour finir, on tentera de savoir si l’essor de l’agriculture et de la sédentarité au Néolithique a modifié les rapports sociaux et instauré les inégalités.
Conférence suivie d’une soirée avec séance de dédicace de l’intervenante
Le 26 mars de 18h à 21h
Les sexes sont-ils le sexe ? Que nous disent les images du Paléolithique supérieur
Avec Jean-Pierre Bracco, professeur des Universités Préhistoire paléolithique au LAMPEA
Peintes au fond des grottes ou gravées sur de nombreux objets quotidiens, d’un réalisme anatomique clinique ou d’un minimalisme épuré, les images de sexes féminins et masculins sont nombreuses et souvent associées à d’autres figurations. Quels sens leur donner et que nous disent-elles des sociétés du Paléolithique ? Ces questions guideront cette conférence, qui déambulera entre rigueur indispensable des approches scientifiques et émotion des images préhistoriques.
Conférence suivie d’une soirée avec l’intervenant
Le 2 avril de 18h à 21h
“Aux origines était LUCY”
Avec Brigitte Senut, paléoprimatologue et paléoanhtropologue, maître de conférences au CNRS
Lucy est probablement la femelle la plus célèbre de notre lignée. La conférence sera l’occasion de faire le point sur son statut encore discuté (grand-mère ou grand-tante), de reparler du dimorphisme sexuel chez nos ancêtres les plus lointains et d’évoquer la vie et la carrière de la mascotte de la paléontologie humaine.
Conférence suivie d’une soirée avec l’intervenante