N'en perdons pas une goutte !

Un feuilleton à découvrir au fil de l’eau 

Préserver notre eau est une nécessité. En région Sud, la gestion de cette ressource a toujours été une question cruciale, au cœur de la vie des habitants. Aujourd’hui, collectivement, nous devons repenser nos consommations. Pour comprendre pourquoi notre territoire est unique en son genre et à quoi servent les restrictions, c’est une petite goutte qui nous sert de guide. Pendant 5 épisodes, elle nous parle de la pluie et du beau temps, rencontre des acteurs incontournables de l’eau en région et coule sur des lieux emblématiques du territoire.

ÉPISODE 1 

La goutte dans tous ses états

Des aqueducs romains de Provence au lac artificiel de Sainte-Croix, des glaciers du Mercantour aux étangs et marais de Camargue, l’eau est partout en Région Sud mais ne s’est pas aisément laissé apprivoiser. Aujourd’hui les sécheresses nous poussent à changer de regard sur cette ressource. Avant de modifier nos comportements, commençons par comprendre pourquoi notre territoire est unique.

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On peut s’adapter sans remettre fondamentalement notre confort en cause

Philippe Pierron est chargé de la planification pour l’Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse. Fin connaisseur de la région et de ses spécificités, il nous explique les grands défis à venir et défend un changement en douceur avec des « solutions sans regret ». 

Avec notre climat Méditerranéen, nous avons de l’eau, mais elle n’est pas forcément disponible au bon moment ou au bon endroit, ou les deux !

A peu près comme ailleurs en France, il pleut environ 700 millimètres par an, mais nous avons des pluies assez abondantes en automne et un été très sec. Jusqu’à présent, notre goutte suivait le cycle naturel : une fois évaporée et transformée en neige, elle tombait dans les montagnes, comme dans les Ecrins ou dans les glaciers du Mercantour, puis fondait au printemps pour rejoindre la Durance ou les rivières du Var.
Sous forme de pluie, elle se stocke dans des nappes d’eau souterraines. La Sainte-Baume par exemple, avec sa roche fracturée, est capable de garder l’eau pour la restituer au fur et à mesure dans l’Huveaune. Du côté de la Camargue, cette vaste zone humide fonctionne comme une éponge, elle absorbe l’eau et la restitue lentement, en utilisant son écosystème comme un filtre épurateur.

En parallèle de ce cycle naturel il y a un cycle artificiel, que l’homme a mis au point. Depuis les romains, tout l’enjeu a été d’aménager le territoire et de maîtriser cette ressource avec des constructions comme les aqueducs, et plus tard les canaux, d’abord destinés à faire fonctionner les moulins, puis transformés en canaux d’irrigation pour l’agriculture.
Le cycle artificiel est le fait d’utiliser l’eau en la pompant dans les nappes ou en utilisant les grandes réserves que sont Serre-Ponçon, Saint-Cassien ou Sainte-Croix. 

Le changement climatique est à l’origine de 3 phénomènes.

Le premier, c’est qu’avec l’augmentation des températures, l’eau ne tombe plus sur les sommets sous forme de neige mais sous forme de pluie. Elle n’est donc plus aussi bien stockée et rejoint plus rapidement l’axe de la rivière.
Le deuxième phénomène, c’est une pluie qui tombe de manière plus violente. L’illustration la plus manifeste est la tempête Alex, qui s’est abattue sur les Alpes-Maritimes. Au lieu d'avoir des précipitations qui durent quelques jours et qui vont recharger tranquillement les nappes d'eau souterraines, elle va tomber de façon très forte d'un seul coup. L’ensemble des milieux, les barrages comme les zones humides, n'ont pas le temps d'absorber tout ce volume.
Enfin, le troisième phénomène est l’accentuation de l’évaporation naturelle, due à l’augmentation des températures. De la même manière que nous buvons plus quand il fait chaud, les plantes ont besoin de plus d’eau.

Selon le Grec Sud, le groupement de scientifiques qui travaille spécifiquement sur le territoire de la Région Sud, la situation ne tend pas à s’améliorer. Ils prévoient la diminution des précipitations et leur concentration, laissant la place à de longues périodes de sécheresse. Le schéma de l’été 2022 va devenir assez courant. La température, dont l’augmentation se fait déjà sentir sur le territoire, va continuer de grimper, ce qui entraînera aussi des conséquences sur la ressource en eau.  

Chaque année les personnes qui prélèvent de l'eau dans le milieu naturel, qu'ils soient agriculteurs, industriels ou des collectivités locales, doivent déclarer les volumes utilisés. Cela représente environ 2,9 milliards de mètres cubes par an en Région Sud. 60% est consacré à l’usage agricole, 30% pour l’usage en eau potable et environ 10% pour les autres usages économiques comme l’industrie ou le tourisme. Mais ce chiffre ne comprend pas l’hydro-électricité, car une même goutte, sur la chaîne Durance, pourra servir 20 fois à produire de l’électricité avant d’être finalement utilisée pour arroser une culture. La particularité de notre région est la proportion consacrée à l’agriculture par le biais des canaux notamment. L’image caractéristique est l’irrigation des prairies de foin de Crau. Les parcelles sont abondamment irriguées, mais si une partie de cette eau sert effectivement aux cultures, il faut comprendre que le reste s’infiltre pour retourner au milieu naturel.  

A chaque fois que nous le pouvons, économisons l’eau !
Pour les citoyens, ça veut dire réfléchir à son utilisation. Est-ce que je peux mettre des économiseurs sur ma douche ? Est-ce que je peux couper l’eau quand je me savonne ? Est-ce que je suis obligé de vider ma piscine ou puis-je faire en sorte de garder l’eau ? Ce sont des petits gestes mais mis bout-à-bout, puisqu’on est quand même 5 millions d’habitants sur le territoire, ça représente une économie considérable ! On peut s’adapter sans remettre fondamentalement notre confort en cause.  

Quoi qu’il arrive dans le futur, il sera toujours utile de ne pas gaspiller l’eau. 

Pour les collectivités, la priorité c’est de faire la chasse aux fuites, car 25% de l’eau prélevée n’atteint pas le consommateur final ! C’est une solution sans regret, car quoi qu’il arrive dans le futur, il sera toujours utile de ne pas gaspiller l’eau.
Autre solution sans regret, pour les industries cette fois, c’est de faire évoluer les technologies pour utiliser moins d’eau. Pour les agriculteurs, ça va être d’aller chercher des variétés moins sensibles à la sécheresse. Même avec tous ces efforts, parfois on ne peut pas se passer d’eau, alors il faut trouver d’autres solutions. Nous pouvons mieux protéger les milieux naturels qui sont capables de stocker l’eau en travaillant à améliorer le fonctionnement du lien entre la rivière et ses nappes et entre la rivière et les zones humides. En désimperméabilisant les espaces, en enlevant des digues aux rivières pour qu’elles puissent bien déborder et alimenter les nappes autour d’elles ou en explorant d’autres pistes comme la réutilisation des eaux usées, nous pouvons faire la différence. On a aussi la solution de l’extension des réseaux pour amener de l’eau, mais c’est à activer quand toutes les autres solutions ont été réalisées ! Car je le redis, notre premier levier d’action en tant que citoyen, c’est de faire attention à l’eau. Ça ne réduit pas notre confort et c’est essentiel pour notre futur !

ÉPISODE 2

La goutte, source d’énergie 

Le lac de Serre-Ponçon est le point de départ de la chaîne Durance-Verdon, qui permet l’alimentation en eau de 5 départements de la région Sud. Il est à la fois un paysage spectaculaire, un haut lieu de tourisme et une source de production d’électricité. Il produit l’équivalent de la consommation annuelle de 291 000 personnes, soit la population des départements du 04 et du 05 réunis. Il est aussi le réceptacle monumental du château d’eau de la Provence que sont les Alpes, qui apparaît comme une réponse aux enjeux liés à la sécheresse et au changement climatique. Pour comprendre son fonctionnement, Remi Incerti, responsable du groupement d’usines de Serre-Ponçon nous embarque pour une visite au cœur du barrage. 

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La goutte, source d'énergie

 

ÉPISODE 3 

La goutte, clé de la biodiversité

La Région Sud a toujours connu des périodes de sécheresse estivale, obligeant la biodiversité de son territoire à s’adapter aux difficultés provoquées par le manque d’eau. Malheureusement, aujourd’hui, ce phénomène s’intensifie au-delà des périodes d’été. Cumulée à d’autres conséquences du changement climatique, la sécheresse fait naitre de nouveaux dangers pour les espèces de la région. Antoine Nicault Coordinateur général de Air Climat, et animateur du Grec-Sud (le groupe régional d’experts climat de la région Sud) a répondu à nos questions en la matière.  

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Nous devons réduire nos impacts sur l’écosystème pour que les espèces puissent s’adapter au mieux.

Antoine Nicault est animateur et coordinateur du GREC-SUD, le groupe régional d’experts climat de la région Sud qui centralise, transcrit et partage la connaissance scientifique sur le climat et le changement climatique de notre territoire. Dans cet entretien, il nous explique le phénomène de sécheresse ainsi que l’impact qu’elle a, et aura, sur la biodiversité régionale. 

Avant toutes choses, il faut préciser qu’il existe plusieurs types de sécheresse.

  • Il y a la sécheresse météorologique, quand on a un déficit de précipitations.
  • Il y a ensuite la sécheresse hydrologique. Là, c'est un peu plus complexe, c'est plus précisément lorsqu'on a un déficit de débit dans les cours d'eau.
  • Puis il y a la sécheresse agricole qui est, elle, directement liée à l'humidité des sols, qui touche donc directement l’agriculture, la végétation, etc.

En fait, c’est une notion assez complexe car le problème de sécheresse est bien sûr lié à un manque de précipitations cumulées, mais ce phénomène peut aussi être associé à des températures élevées, qui renforcent alors ses effets. Dans ce cas, nous n’avons pas de précipitations pour compenser les fortes températures qui favorisent l'évapotranspiration. Puis ce phénomène peut aussi être lié à un déficit d'enneigement, il y a donc moins d’écoulements dus à la fonte des neiges pour accroitre les débits des cours d'eau.

Ce qu'on observe aujourd'hui, plus que l'impact d'une sécheresse, c’est l’impact de la récurrence des sécheresses, puisqu’on en a eu plusieurs depuis une dizaine d’années avec une répétition des événements de vagues de chaleurs et de sécheresse, en concomitance avec un manque de précipitations. En 2023, on a connu une sècheresse estivale, voire printanière forte. Le problème c’est qu’elle fait suite à une année 2022 déjà très problématique.

Oui, tout à fait, par exemple les forêts méditerranéennes, sont déjà adaptées à un climat qui présente une période de sécheresse estivale. Le problème, c'est qu’à présent les sécheresses estivales caractéristiques du climat méditerranéen deviennent plus longues et plus intenses mais également que l’on a de plus en plus souvent des grands épisodes de sécheresse dépassant le cadre de l’été comme en 2022 ; phénomène qui avait commencé à l'automne 2021 jusqu’à octobre 2022. Donc cette période de l’hiver et du printemps au cours de laquelle il a très peu plu n’a pas suffi à restaurer la ressource en eau dans le sol. Les espèces ont donc eu beaucoup plus de mal à survivre, et ont été fragilisées.  

On dépasse le simple cadre de sécheresse estivale et donc quand celle-ci arrive, elle est particulièrement intense. On observe des situations en termes d'humidité dans les sols qui sont très problématiques à cause des chaleurs qui sont arrivées très tôt - comme dans le sud de l’Espagne - ce qui commence à poser problèmes pour la végétation. On voit d’ailleurs depuis quelques années dans nos forêts, des dépérissements relativement importants, des individus en mauvaise santé avec plus de branches mortes et moins de feuillage, des feuilles ou aiguilles plus petites et moins nombreuses, ce qui joue aussi sur le potentiel photosynthétique.  

Ce phénomène est particulièrement visible sur des peuplements de pins sylvestres, dans les Alpes de Haute Provence par exemple, sur des sapinières (Versants nord du mont Ventoux ou du mont Lachens) ou même sur des peuplements de chênes verts qui ont vraiment souffert durant l’été 2022. On constate aussi que des espèces de garrigue comme le romarin ou le chêne Kermes, sont aujourd’hui quasiment mortes sur certains sites à cause des fortes chaleurs et de la sécheresse de 2022. Il n'y a donc pas réellement d’espèce qui soit moins menacée qu’une autre aujourd'hui.  

On ne peut pas être très optimiste sur la question de la santé des écosystèmes forestiers, ni sur les écosystèmes de façon générale puisqu’on va vers beaucoup plus de chaleur et moins de pluie que ce soit en été ou en hiver. On va avoir une tension malgré tout, sur la ressource en eau.  

Le contexte climatique global laisse penser que la végétation va souffrir notamment sur les sols les plus exposés et au fur et à mesure des végétations un peu plus rases vont se développer, voire sur certains secteurs très dégradés, seulement des pelouses sèches.  

Ce ne sera bien sûr pas tous les écosystèmes, ni dans tous les cas, la situation variera selon les espèces et leur état de santé. Elle va dépendre des conditions de la topographie, de la qualité des sols et de l’impact humain sur les écosystèmes. Il existe des solutions pour essayer de compenser un peu ces impacts, en essayant par exemple favoriser la diversité spécifique et de retrouver les graines des espèces les plus robustes et de favoriser les individus qui ont tendance à mieux résister. 

L’autre vrai problème qui peut avoir un impact catastrophique sur l’ensemble des espèces, ce sont les incendies. Sur une végétation très sèche avec de forts épisodes de chaleur ; le risque incendie va exploser et notamment les risques des feux extrêmes, appelés mégafeux. Ils sont beaucoup plus chauds et plus difficiles à combattre, provoquant sur leur passage des dégâts beaucoup plus importants sur les écosystèmes, ce qui rend extrêmement difficile la régénération post incendie. Les graines viables sont par la suite souvent moins nombreuses et plus petites. 

Quand il y a une tension sur l'eau, nécessairement une tension s’opère aussi sur les écosystèmes (faune et flore) aquatiques. La diminution des débits de l'eau provoque une augmentation de la température, voire une détérioration de la qualité de l'eau qui va avoir des impacts sur les individus des systèmes aquatiques. Le risque principal, c'est de voir certaines espèces disparaitre, notamment sur certaines parties de nos cours d'eau. Ce ne sera pas sur toutes les parties parce que le cours d'eau ce n’est pas linéaire, il peut notamment avoir des barrages, des zones d’ombre, des résurgences, ou des petites sources beaucoup plus fraîches qui viennent des eaux souterraines, ce qui donne à ces espèces des zones refuge.

Tout cela va jouer sur leur capacité à s'alimenter, sur la compétition entre espèces ainsi que sur les seuils thermiques. Les espèces peuvent parfois se déplacer vers des milieux plus frais, ou parfois ne peuvent pas, ce qui fait qu’on a des individus qui seront en moins bonne santé, voire des cas de mortalité importante.

Pour essayer de parer, et limiter l'impact du changement climatique, il faut bien sur avant tout réduire nos émissions de gaz à effet de serre mais aussi essayer de réduire l'impact qu'on a sur les cours d'eau, sur les zones aquatiques, et sur les habitats naturels de manière générale. Il y a déjà des impacts liés aux installations hydroélectriques ou autre, mais aussi la fréquentation des touristes dans ces petits cours d'eau et zones naturelles qui doit être un peu réglementée ou contrôlée.

Par exemple, on ne construit pas des petits barrages, on limite au maximum l’impact de notre passage, et il faudra préserver à terme les zones refuge où on pourra interdire l'accès pour justement, favoriser le maintien d’espèces. Ce qui est très compliqué c’est que l’impact est multi facteur, donc nous devons réduire nos impacts sur l’écosystème pour que les espèces puissent s’adapter au mieux.  

ÉPISODE 4 

La goutte dévale le canal

La région Sud dispose d’un château d’eau naturel : les Alpes. Mais le relief détourne son eau vers l’ouest en la canalisant dans la Durance, puis dans le Rhône au Sud d’Avignon, échappant ainsi à la zone littorale. Au fil des siècles, les Provençaux ont donc dû penser différents systèmes d’acheminement de l’eau. Des premiers aqueducs romains en passant par le Canal de Craponne, celui de Marseille ou du Verdon, c’est finalement en 1957, avec la création de la Société du Canal de Provence (SCP), que cette ressource est maîtrisée. Aujourd’hui, l'entreprise s’apprête à relever de nouveaux défis. Benoit Moreau, directeur du développement de la SCP nous explique.

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La goutte dévale le canal

ÉPISODE 5 

La goutte se cultive

Porquerolles, paysage de carte postale par excellence. Sur l’île, l’eau, acheminée par bateau, est précieuse. Cette rareté a inspiré, il y a plus de 40 ans, un système de réutilisation des eaux usées qui permet d’irriguer le jardin du conservatoire botanique et de mettre un terme aux rejets en mer. En compagnie de Marc Duncombe, président du Parc national de Port Cros et de Jean-Marc Philip, ingénieur agronome pour la société du Canal de Provence, nous avons suivi le parcours de l’eau, sur la trace d’un système qui pourrait bien changer, à grande échelle, les méthodes d’irrigation. 

Crédit photo : Yann Bouvier 

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L’arrivée à Porquerolles suscite toujours l’excitation. Dans la perspective d’une journée à la plage pour certains, ou dans celle de visiter un système de réutilisation des eaux usées exemplaire pour d'autres.

Connue pour ses plages de sable blanc, l’île de Porquerolles est aussi l’écrin du conservatoire botanique, qui recense 200 espèces d’oliviers ainsi que de nombreuses espèces de muriers, figuiers, lauriers ou agrumes.

Marc Duncombe est le directeur du Parc National de Port Cros. Pour lui, la réutilisation des eaux usées est la seule manière d’irriguer le conservatoire botanique et de poursuivre les recherches qui y sont menées sur l’adaptation des espèces locales au changement climatique.

La petite station d’épuration de Porquerolles décante les eaux usées et utilise des boues activées, chargées de bactéries qui mangent les matières organiques, pour effectuer une première purification. 200 mètres cubes d’eau sortent chaque jour de la station. Un volume doublé en été. 

L’eau de la station d’épuration est ensuite naturellement purifiée par les plantes et le soleil dans les 3 lagunes voisines qui s’étendent sur un hectare et où 10 000 mètres cubes d’eau sont ainsi stockés. Une fois ce processus terminé, l’eau est assez propre pour être utilisée au verger.

La création de ce point d’eau a permis à la faune et la flore des milieux humides de se développer sur l’île. Au fil du temps, la lagune est devenue un hotspot de biodiversité et un lieu privilégié pour l’observation et l’étude de l’avifaune.

Jean-Marc Philip est ingénieur agronome et directeur commercial et innovation pour la Société du Canal de Provence, qui a imaginé l’installation il y a plus de 40 ans. Aujourd’hui, la société continue de superviser le projet. Elle mesure la qualité de l’eau, des sols et des plantes, et développe des solutions pour augmenter les surfaces irriguées et les volumes d’eau disponibles.

Tout près des lagunes, un champ de figuier reçoit, au goutte-à-goutte, l’eau assainie au rythme de 1,6 litres par heure. L’acheminement de l’eau traitée vers les surfaces agricoles représente un enjeu économique de taille.

Aujourd’hui avec 10 000 mètres cubes d’eau réutilisée pour irriguer 3,8 hectares de verger, le système porquerollais fait figure d’exemple en France. A très court terme, ce sont 50 000 mètres cubes qui pourraient être valorisés pour 11 hectares de plantations, vergers et potagers confondus.

En tout, 46 000 kilomètres de cours d’eau traversent la Région Sud !

 

Ce sont autant de paysages variés et de milieux naturels riches en biodiversité. La Durance joue un rôle essentiel dans la disponibilité de l’eau de la région. Son bassin versant s’étend sur près de la moitié du territoire, soit 14 425 km2 ! Avec le Verdon, elle représente 60% des usages. C’est une ressource précieuse, dont nous sommes tous responsables !

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Mis à jour le 10 octobre 2024