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Culture |

Les révélations des 3ème Rencontres Cosquer !

Mis à jour le 13 janvier 2023

C’est avec gourmandise que chaque année nous attendons les rencontres Cosquer qui traitent de l’actualité de la recherche en cours sur la grotte immergée. Les découvertes en cours, les résultats et les pistes engagées pour le futur proche ou plus lointain nous ont été dévoilés par l’équipe de chercheurs pluridisciplinaires de Cyril Montoya.

Cet évènement organisé conjointement par Cosquer Méditerranée et la Région Sud avec le comité scientifique Etat-Région et le ministère de la culture représente un rendez-vous annuel ouvert gratuitement à toutes et tous permettant de mettre la recherche à la portée de tous. On vous raconte…

Un hommage aux prédécesseurs et aux soutiens

Cyril Montoya, directeur de la 3e phase de recherche sur la Grotte Cosquer a commencé son allocution en remerciant les premières équipes de chercheurs sur la grotte : Jean Courtin qui le premier l’a authentifié, Jean Clottes, Jacques Collina-Girard, Luc Vanrell et Michel Olive notamment.

Il a spécifié que grâce à Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de la Préhistoire à Périgueux, l’équipe actuelle avait pu se constituer et il a salué le soutien indéfectible du DRASSM (département de la recherche archéologique subaquatique et sous-marine) grâce à qui,  ils avaient pu se former à la plongée et continuaient à bénéficier de leur soutien logistique.

Une équipe pluridisciplinaire pour un site particulier

Cyril Montoya a constitué une équipe en 2020 qui comprend : archéologues, géologues, géomorphologues, responsables de données numériques, hydrogéologues etc…

L’essentiel du travail de recherche de cette équipe repose sur la compréhension du site et de ses particularités. Dans le cas de la grotte Cosquer, l’immersion du site rend les choses particulièrement difficiles.  

« C’est une grotte qui se dégrade depuis 10 000 ans, nous avons sous les yeux un tiers de ce qu’elle était, le reste est sous l’eau. Mais j’insiste sur le fait que les peintures ou traces ne sont pas les seuls objets de nos recherches. Les sols archéologiques, comme les foyers de feu, sont tout aussi importants pour notre compréhension.

En 2021, les conditions de sécurité ne nous ont pas permis de plonger. Ce n'est qu'en octobre 2022 que nous avons pu y accéder. Par ailleurs, pas plus de 6 personnes peuvent pénétrer dans la grotte en même temps, dont deux personnes du DRASSM qui nous encadrent et la durée est limitée à 5 heures de présence dans la grotte. Par le transport des matériaux nécessaires dans des bidons étanches d’une taille contrainte par le boyau, la plongée pour atteindre la grotte, le déballage du matériel « assez cher », nous ne pouvons travailler sur site que 3h et demi par jour. C’est très complexe ! C’est une véritable aventure pour aller sur site ! » nous précise Cyril Montoya. 

 

Les pistes de travail

Plusieurs pistes sont à l’étude par la nouvelle équipe :

Comprendre comment fonctionne le site : son entourage très isolé, sa nature physique et géologique, sa géomorphologie, ses réactions physiques (grotte avec de l’air sous pression) etc… Exemple : Hubert Camus, géologue spécialiste du karst dont est composé la grotte a déterminé qu’à l’intérieur de la grotte, plusieurs salles d’effondrement avaient été identifiées, ce qui nous renseigne sur le fait que l’on ne connait qu’une petite partie de la grotte originale.

L’évaluation et le bilan des secteurs de la grotte menacés. Julien Monney, préhistorien spécialiste en manifestation graphique et trace d’activité humaine a quant à lui élargi les recherches avec son équipe pour trouver à la fois des traces naturelles, des raclages digitaux, des projections d’argile, des traces charbonneuses et bien sûr des entités rupestres.

L’archivage des données numériques très conséquentes : notes des campagnes de fouilles de 1991 à 2004 et les plus récentes. Et le développement de ses outils numériques pour plus de fiabilité.

Les spécificités de la grotte Cosquer

Sa fréquentation a été quasi continue entre 27800 et 16000 avant le présent. Ce qui représente une fréquentation de 11 800 ans, soit 2 fois l’étendu de notre histoire à partir de l’apparition de l’écriture.

Cette longévité porte les chercheurs à envisager un palimpseste sur les parois de la grotte et sur les sols. Reste à démêler tout cela.

La situation géographique de la grotte et l’état des découvertes de cette époque place Cosquer de façon isolée par rapport aux autres zones de fréquentation, d’où le postulat que cette grotte aurait été sur  une zone de contact entre deux cultures  : A l’ouest les franco-Cantabrique et à l’est ( vers l’Italie ) le monde épi-gravetien. Cette zone de contact dans la vallée du Rhône dévoilerait une circulation et des échanges culturels et de matières premières entre les deux cultures. Affaire à suivre....

Le rendez-vous a été pris pour l’an prochain pour les 4e rencontres qui nous dévoileront d’autres découvertes. La recherche est minutieuse et difficile sur ce site, mais tôt ou tard, nous aurons percé les secrets que la grotte Cosquer aura bien voulu dévoiler à cette équipe de scientifiques passionnés.

La Région Sud sanctuarise le budget de la culture

Richard Strambio, vice-président de la Région Sud a ouvert ses 3e rencontres Cosquer en rappelant la politique régionale en faveur de la culture selon 7 priorités dans le cadre d’un budget de près de 71 millions d’euros:

  • Inventorier, restaurer et valoriser le patrimoine 
  • Valoriser l’identité régionale, les mémoires et les traditions 
  • Développer les enseignements artistiques et les formations culturelles 
  • Accompagner la production cinématographique, l’édition et les industries culturelles
  • Soutenir la création, la production artistique et la diffusion des œuvres 
  • Encourager le rayonnement des structures artistiques et culturelles
  • Contribuer à l’aménagement et au développement culturel des territoires 
Mis à jour le 18 avril 2025