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Oiseaux, papillons, grenouilles : des espèces menacées d’extinction

Mis à jour le 12 janvier 2023

La région Sud bénéficie d’une biodiversité exceptionnelle à l’image de l’aigle de Bonnelli ou de la tortue d’Hermann. Au-delà de ces espèces emblématiques qu’il faut protéger, une partie de la faune est en danger. Les études montrent que le phénomène a commencé il y a plusieurs années et pourrait provoquer des extinctions définitives dans un avenir proche.

S’il vous arrive de vous promener dans la nature, vous aurez sans doute le privilège d’observer de nombreuses espèces. La région Sud bénéficie d'une très grande richesse qu’elle soit animale et végétale. D’après le Muséum national d’Histoire naturelle, Provence-Alpes Côte d'Azur est la première des régions abritant 71,5 % des espèces de métropole. Ces espèces peuvent être communes, plus rares, voire endémiques, et vivent dans des milieux très différents.

Or la forte progression des sols artificiels provoque une perte directe pour la biodiversité sans compter la pollution lumineuse source de perturbations de nombreuses espèces et les effets du réchauffement climatique. Au-delà des espèces emblématiques comme l’aigle de Bonelli ou la tortue d’Hermann, c’est l’ensemble de la biodiversité qui souffre depuis de nombreuses années. Les oiseaux, les libellules, les criquets ou les papillons subissent de lourdes pertes.

Des oiseaux nicheurs menacés d’extinction

Selon l’Agence régionale pour la biodiversité et l’environnement (ARBE), les tendances régionales des espèces d’oiseaux communs sont alarmantes, comme à l’échelle nationale. « Le bilan de 20 années de suivi (2003- 2020) en Provence-Alpes-Côte d’Azur témoigne d’un déclin généralisé des espèces spécialistes des milieux agricoles, forestiers et bâtis », notent les experts de l’Arbe. Les études montrent qu’entre 2012 et 2020, la part des oiseaux nicheurs menacée d’extinction a progresséde 35 % à 37,5 %. 82 espèces sont menacées de disparition sur les 255  évaluées. La situation s’est dégradée pour 36 espèces nicheuses, 9 d’entre elles font désormais partie des catégories les plus menacées de disparition.

Des libellules en danger critique

Les libellules et demoiselles sont également concernées. Entre 2011 et 2017, les études montrent que l’état de conservation s’est dégradépour 3 espèces car leurs habitats continuent de disparaître (tourbières, marais ouétangs tourbeux). 2 espèces sont maintenant en « danger critique d’extinction » et une autre se retrouve désormais  en catégorie « quasi-menacée ».

Des criquets menacés de disparition

Le constat dressé pour les criquets, sauterelles et autres grillons est aussi le reflet de la dégradation continue des écosystèmes. Ces insectes sont en effet d’excellents « bio-indicateurs » qui renseignent sur l’état de conservationdes milieux naturels. 12% sont menacés de disparition. Les espèces des zones humides, desrivières en tresse et des milieux steppiques sont les plus touchées par la disparition, la dégradation et la fragmentation  de leurs habitats. Pour d’autres espèces de pelouses d’altitude, c’est l’évolution des températures qui est en cause.  

Des papillons menacés

Le constat est le même concernant les papillons de jour. Une richesse exceptionnelle (254 espèces sur les 297 espèces françaises) est mise à mal par la dégradation des habitats. Au total,15 espèces sont menacées de disparition.

Des amphibiens en grand danger

21 % des espèces d’amphibiens et de reptilessont menacées de disparition en région sur les 47 espèces soumises à l’évaluation de l’Arbe. Les amphibiens apparaissent deux fois plus menacés que les reptiles. Et pour cause, dépendants des zones humides, ils ont été confrontés à la réduction et à la modification de leurs habitats.

Les effectifs de l’aigle de Bonelli progressent lentement

L’Aigle de Bonelli, rapace méditerranéen emblématique, classé en « danger critique d’extinction » poursuit sa progression. Provence-Alpes-Côte d’Azur abrite désormais plus de la moitié de la population française : 22 couples sur 41 en France, dont 17 dans les Bouches-du-Rhône. Ses effectifs restent néanmoins fragilescar l’espèce reste confrontée à la pression humaine sur ses habitats d’alimentation et aux dérangements sur ses sites de reproduction.

Le criquet de Crau, une espèce à sauver

Le criquet de Crau est un gros criquet, endémique de la plaine de la Crau. Il a connu un premier déclin spectaculaire au 20e siècle à la suite de la destruction de son habitat de prédilection. De grandes parties de l’ancienne steppe ont été converties en terres agricoles (vergers, prairies amendées) et sites industriels. Le phénomène s’est poursuivi depuis 30 ans dans les habitats steppiques où il était encore présent. Aujourd’hui, il ne reste plus que 3 sous-populations connuesdont les tendances d’évolution sont contrastées (augmentation des effectifs sur l’une d’entre elles, tendance variable ou inconnue pour les 2 autres). L’espèce est classée « en danger critique d’extinction ».

Soutien des aires protégées

Ses dernières années, la Région Sud a multiplié les initiatives pour protéger la biodiversité. L’une d’entre elle est de renforcer les aires protégées. Six réserves naturelles régionales sont investiguées pour un éventuel classement. Il est question de l’extension de la réserve existante du Daluis dans les Alpes-Maritimes et une à Beauduc dans les Bouches-du-Rhône. La Région soutient toujours ses 9 parcs naturels régionaux. En 2021, 56 actions de préservation des espèces ont été soutenues par la Région Sud. A titre d’exemple, elle a soutenu la création d’un sentier métropolitain à Toulon Provence Métropole, la lutte contre la pollution lumineuse ou la création de continuités écologiques au niveau des autoroutes.

Mis à jour le 01 avril 2025