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Qui sont les résistants qui vont donner leur nom aux lycées de la Région ?
Mis à jour le 12 août 2024Maurice Plantier - Lycée agricole Carmejane

Maurice Plantier nait le 8 mai 1913 à Venelles, de parents instituteurs. Mobilisé à la déclaration de la guerre, il est fait prisonnier une première fois en Allemagne en 1940. Il s’évade après plusieurs mois de détention et décide d’entrer en résistance, notamment au sein du mouvement « Combat ». Il participe à de nombreuses missions. Arrêté par la Gestapo en 1943, il embarque dans un train direction l’Allemagne. Il parvient à s'évader, aidant au passage 150 autres prisonniers à reprendre leur liberté. Il se réfugie dans les Alpes-de-Haute-Provence où il participe à plusieurs opérations de parachutage, puis devient l’adjoint de Max Juvénal, chef régional de la région de Marseille. Opérations de sabotage, attaques de convois allemands, missions de liaison en Italie du Nord, il multiplie les actes de bravoure. Blessé lors d'une mission, il refuse de se faire évacuer tant que Max Juvenal, plus grièvement blessé, n’est pas secouru. Il est capturé et exécuté par les Allemands le 19 août 1944, à Aix-en-Provence, quelques heures avant l’arrivée des soldats américains.
Jane Vialle - Lycée La Calade

Jane Vialle nait le 27 août 1906 à Ouesso (Congo). Journaliste, elle s’engage dans la résistance à Marseille dès 1940 et rejoint le réseau « Combat », pour lequel elle récolte des informations sur l’activité des troupes allemandes. Arrêtée en 1943, elle reste enfermée plusieurs mois à la prison des Baumettes. A la Libération elle est décorée de la médaille de la Résistance et devient membre du comité de rédaction du journal Combat, elle s’engage notamment pour faire valoir le rôle des femmes dans la résistance. Lorsque celles-ci obtiennent en 1945 le droit de voter et d’être élues, Jane Vialle devient l’une des premières femmes élues au Conseil de la République. Elle s’investit pour les droits des territoires d’Outre-Mer et pour l’égalité, travaille au sein de la commission de la Sécurité Sociale puis rejoint les commissions de l’Education nationale en 1950. Elle harmonise les programmes scolaires et développe l’enseignement professionnel. Elle meurt accidentellement en 1953 dans le crash d’un avion entre Abidjan et Bordeaux.
Lycée Mélinée & Missak Manouchian

Missak Manouchian, orphelin rescapé du génocide arménien, arrive à Marseille en 1924 et travaille sur les chantiers de la Méditerranée à la Seyne-sur-Mer. Dix ans plus tard en 1934, il tombe amoureux de Mélinée Assadourian, elle aussi réchappée du génocide arménien. Ensemble, ils se battent contre le fascisme, s’impliquent dans le comité de secours pour l’Arménie et se mobilisent pour la défense de la République Espagnole. Ils militent au sein du PCF et rejoignent la Résistance après l’invasion de l’URSS par Hitler. Missak est membre des Francs-tireurs et partisans - main-d'œuvre immigrée, l’un des groupes de résistance les plus actifs et les plus déterminés. Mélinée, elle, assume le rôle d’agent de liaison, distribue clandestinement des tracts et journaux, et surveille les mouvements allemands. Missak est arrêté en 1943. Exécuté en 1944, il adresse à sa femme une lettre d’amour et d’espoir avant de mourir. Mélinée doit se cacher pour échapper à une condamnation à mort, mais poursuit son engagement dans la Résistance jusqu’à la Libération, continuant d’écrire pour la presse clandestine. Elle meurt en 1989, après avoir publié les poèmes de son époux et fait la lumière, dans la biographie de celui-ci, sur le rôle crucial joué par les immigrés dans la Résistance.
Suzanne Joulié Roos - Lycée Altitude

Suzanne Joulié nait le 25 février 1920 en Maine-et-Loire, et fait ses études au lycée de Briançon où son père est chasseur alpin. Etudiante en droit et en médecine, elle rencontre Jacob (Jacques) Roos, un chimiste d’origine hollandaise et juif, qu’elle épouse. Tous deux s’engagent dans la Résistance. Suzanne Joulié Roos appartient au fil de la guerre à plusieurs réseaux, dont les Forces Françaises de l’intérieur (FFI). Elle contribue au chiffrage des messages, devient agent de liaison, participe aux sabotages et aux parachutages. Elle est arrêtée par les Allemands en juillet 1944 avec plusieurs compagnons de Résistance. Libérée, elle refuse de quitter Paris, craignant que sa fuite porte préjudice à ses camarades. De nouveau arrêtée, elle est mortellement blessée lors de son transfert à Gap le 15 juillet 1944.
Henri Silvy - Lycée Val de Durance

Fils de métallurgiste, Henri Silvy nait le 5 septembre 1920 à Pertuis. Il fait de brillantes études à l’Ecole des Sciences Politiques et sort major de la section diplomatique avec un prix pour ses talents d’orateur. C’est un poète, amoureux de peinture et de théâtre. En 1941, il refuse de poursuivre une prestigieuse carrière diplomatique pour s’engager comme matelot dans les fusiliers marins des Forces françaises libres en Angleterre. Souhaitant ardemment combattre, il obtient l’autorisation de s’entraîner en Floride. Il gagne Alger, où il refuse un poste administratif pour servir en tant qu’Officier de réserve interprète et du chiffre. Déterminé à combattre l’ennemi sur le terrain, il prend part à la campagne d’Italie, dont l’objectif est de mettre Mussolini en échec. Il est tué d’une balle tirée à bout portant à Guidonia en Italie le 6 juin 1944.
Suzanne Lefort Rouquette - Lycée Rouvière
Suzanne Lefort-Rouquette s’engage dans l’armée française à 20 ans, en tant qu’ambulancière. En 1943, elle prend en charge la direction du 25e bataillon médical de 9e division d’infanterie coloniale. Sous ses ordres, trente conductrices et autant d’ambulancières viennent au secours des blessés sur la ligne de front, en Corse, sur l’île d’Elbe, puis à Cavalaire pendant le débarquement de Provence. Alors qu’elle suit la remontée des troupes alliées vers le Rhin, elle est grièvement blessée en Alsace et amputée d’une jambe. Elle reçoit la légion d’honneur couchée sur un brancard. En 1945, elle épouse le capitaine d'un bataillon de choc qu'elle avait rencontré sur les champs de bataille. Ce capitaine deviendra plus tard le général Jacques Lefort.
Après la guerre, Suzanne Lefort-Rouquette part en Indochine, au Laos et en Algérie où elle créé des dispensaires pour les malades de la lèpre et reste, à son retour en France, très impliquée dans le milieu associatif. En 2005, elle écrit ses mémoires et rend hommage à toutes les ambulancières qui ont, sous son commandement, risqué leur vie sur le champ de bataille. Elle meurt à Hyères le 17 août 2014, 70 ans presque jour pour jour après avoir débarqué en Provence.