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Kid Francescoli, du stade à la scène

Bienvenue dans Parle Sud le podcast de la région sud, chaque mois, partons à la rencontre de personnalités qui, dans leurs domaines respectifs, qu’il s’agisse de médecine, de sport, d’industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres, c’est qui rend leur histoire passionnante !

Avec « Parle Sud », podcast de la Région Sud, faites plus ample connaissance avec des personnalités régionales, et bien souvent, nos meilleurs ambassadeurs !  Ils ont tous un point commun : quoi qu’il arrive, ils seront toujours fiers de représenter le Sud et notre identité.
Renaud MUSELIER
Président de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur,
Président délégué de Régions de France

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Saison 2

En région Sud, tout est possible ! Il y a la mer et la montagne, les petits villages comme les grandes métropoles, l’artisanat d’art et les techniques de pointe, la force tranquille et l’énergie.

Dans cette deuxième saison de Parle Sud, partons à la rencontre de personnalités qui, dans leurs domaines respectifs, qu’il s’agisse de médecine, de sport, d’industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres, c’est qui rend leur histoire passionnante ! 

Episode 10 – Christopher Pratt : Des courses au large aux Jeux Olympiques !

Élément indissociable de notre territoire, la mer Méditerranée est l’un des principaux atouts de notre Région Sud ! Nous en sommes fiers et cet été, le monde entier aura le regard tourné vers la rade de Marseille qui accueille les épreuves de voile des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ! Pour en parler, un merveilleux ambassadeur, le navigateur Christopher Pratt : son parcours, son implication dans les Jeux, les spécificités de cette rade et nos chances de médailles. Il s’est livré avec générosité et nous embarque dans ses aventures les plus folles au large ! Bonne écoute !
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Bienvenue dans par le sud le podcast de la région sud chaque mois nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leur domaine respectif, qu'il s'agisse de médecine de sport d'industrie ou de culture ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres c'est ce qui rend leur histoire passionnante.

Élément indissociable de notre territoire la mer Méditerranée est l'un des principaux atouts de notre région Sud. Nous en sommes fiers et cet été le monde entier aura le regard tourné vers la rade de Marseille qui accueille les épreuves de voile des Jeux

Olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Pour en parler un merveilleux ambassadeur le navigateur Christopher Pratt. Son parcours son implication dans les jeux les spécificités de cette rade et nos chances de médailles. Il s'est livré avec générosité et nous embarque dans ses aventures les plus folles au large.

Bonne écoute

 

Christopher bonjour,

Bonjour Caroline,

Christopher, si tu devais te présenter à quelqu'un qui ne te connaît pas du tout, que dirais-tu ?

Alors je m'appelle Christopher Pratt, je suis né à Marseille, j'ai grandi à Marseille et j'ai toujours rêvé de Mer et de navigation en particulier. Je suis tombé dedans quand j'étais petit avec mes parents, et puis je n’ai jamais rêvé de rien d'autre que de faire de la voile et de la course au large en particulier. Petit à petit j'ai réalisé mes rêves de gosse. Sur le chemin j'ai eu trois magnifiques enfants, deux grandes filles, enfin grandes parce que maintenant elles sont grandes et puis un petit garçon qui a 2 ans. Et j'ai créé une entreprise qui s'appelle Marsail « m.a.r.s.a.i.l. » pour le jeu de mots, avec laquelle on accompagne des entreprises pour être plus performantes dans leur management.

Bon bah là tu en as déjà dit beaucoup. On va revenir un peu plus en détail sur tout ça. Nous sommes évidemment très heureux de t'avoir à notre micro alors que Marseille s'apprête à accueillir les épreuves de voile des Jeux olympiques de Paris 2024. Avant de revenir sur ton implication dans ce merveilleux événement on va parler de toi, de la genèse de ce parcours. Tu l'as un peu dit, la voile c'était avec tes parents, enfants. Est-ce que tu te rappelles à quel âge tu es monté pour la première fois sur un bateau ?

Alors je ne m’en rappelle pas mais par contre on me l'a dit, c'était vraiment dans mes tout premiers jours puisque mon père avait une écume de mer c'est un petit bateau de 8 m qui était assez classique à l'époque. Et donc j'étais dans mon couffin et la légende raconte que ma mère me changeait de bord à chaque virement de bord pour aller vers les vers les calanques donc non ça a commencé très très très jeune.

Alors pour celles et ceux qui n'y connaissent rien, je m'inclus dans ces gens-là, changer de bord ?

Ça veut dire que le vent change de côté du bateau, on change d'Amur comme on dit, et donc le bateau va pencher d'un côté puis, ensuite, de l'autre et donc du coup il faut arriver à trouver une place pour le couffin j'imagine pour qu’il ne dégringole pas de l'autre côté du bateau.

D'accord donc ça c'est passion familiale, passion familiale partagée, mais qu'est-ce qui te donne envie d'en faire ton métier et de devenir navigateur pro ?

Alors je pense qu'il y a il y a plein de choses il y a effectivement les navigations avec mes parents en croisière le week-end et l'été il y a les premiers stages de voile en optimiste où déjà je suis un petit peu tout le temps en train de m'imaginer faire des grandes courses, des régates etcetera sur mon petit optimiste qui s'appelait loulou euh Fifi Riri et Loulou quoi. Et puis je pense qu'il y a un peu plus tard à 10 ans il y a peut-être un fait marquant qui est l'arrivée de Florence Arthaud quand elle remporte la route du Rome avec ce bateau magnifique qui s’appelait Pierre Premier qui était tout doré. Et là je me dis « bah c'est ça que je veux faire en fait, je veux faire de la voile oui mais je veux faire de la course au large et je veux que ce soit mon métier. » C'était il y a 30 ans déjà donc en fait à cette époque-là le métier de navigateur de coureur au large ben on parle de Florence Arthaud mais toute cette génération là c'était plus des amateurs que dès que des professionnels de de la voile donc ça restait quand même un truc un peu, quand on disait ça on disait « non mais fais médecine, fais dentiste, fais avocat et puis tu t'achèteras un bateau pour aller en croisière le weekend ». C'était ça le modèle donc dire à ce moment-là « non moi c'est ça que je veux faire je que soit mon métier » ce n’était pas si évident que ça.

Ouais parce qu'on dit navigateur pro mais à l'époque ce n'était pas vraiment pro.

Oui ce n’était pas un métier ou quasiment pas, ça commençait à peine à le devenir.

Oui il fallait se débrouiller un peu pour trouver de l'argent à gauche. Tout ça, ça s'est vraiment professionnalisé au fil du temps.

Tenter de résumer ton parcours à ce jour c'est citer les plus grandes épreuves donc

Telles que la Solitaire du Figaro, la Transat Jacques Vabre, la Transat AG2R, le Tour de France à la voile, la route du rhum, et j'en passe. Si tu ne devais revenir que sur une seule course aujourd'hui et évoquer avec nous ce que tu en retiens ce serait laquelle ? et pourquoi ?

Ah bah c'est sans hésiter c'est la Route du rhum. J'ai eu la chance de participer à la route du rhum en 2010 donc à peu près 20 ans après mes rêves de gamin, après Florence Arthaud, et c'est vrai qu'il y a quelque chose de particulier. Il y a deux grandes courses au large en France qui sont la route du rhum et le Vent des globes. Et donc je n’ai pas encore eu la chance de participer au vent des globes, mais j'espère que ça se fera. Mais c'est vrai que la Route du rhum il y a quelque chose d'incroyable dans cet engouement populaire qu'il y a derrière. Et puis c'est une course que j'ai vécu d'une manière un peu particulière déjà parce c'était l'aboutissement de mes rêves de gamins. J'étais sur la ligne de départ avec les skippers, les navigateurs, qui étaient en poster dans ma chambre quand j'étais gosse. Par exemple bah Michel Desjoyeaux, Franck Cammas, Roland Jourdain, voilà c’étaient vraiment mes idoles d'enfance donc il y avait ce côté de réaliser vraiment son rêve de gosse. Et en plus il y a un scénario dans ma course qui était assez particulier puisque je suis tombé en panne d'énergie à 5 ou 6 jours de l'arrivée et donc j'ai fait les 5/6 derniers jours sans énergie à barrer nonstop mon bateau qui était un bateau de 18 m, très technologique, qu'on ne peut pas du tout normalement manœuvrer sans énergie. Donc il y a eu une sorte de petit histoire un peu dingue. Voilà c'est certainement un de mes pires résultats sportifs mais en même temps un de mes meilleur souvenirs de course et cette arrivée à Pointe à Pitre avec l'équipe, avec les supporters et avec la famille c'était dingue. Et donc c'est vrai que c'est vraiment une course que j'ai envie de refaire.

Tu parlais du Vent des globes et tu dis « j’espère la faire » ça dépend de quoi tout ça ?

Bah on fait un sport mécanique et on fait un sport dans lequel il faut des moyens, non pas pour nous payer, parce qu'on n’a pas des salaires de footballeur ou de pilotes de Formule 1 mais par contre on a quand même un sport mécanique qui coûte assez cher et donc il faut financer nos projets, nos bateaux. Ça ressemble un peu à des sports automobiles et donc jusqu'ici je n’ai jamais réussi à engranger assez de partenaires pour m'aligner au départ de cette course-là. Néanmoins on a fait un grand pas en avant ces derniers mois puisqu'on est propriétaire d'un Ocean 50 donc c'est un trimaran de 15 m par 15 m qui va me permettre de m'aligner à nouveau au départ de la Route du rhum mais cette fois en multicoque. Il faut se dire que le multicoque en solitaire c'est un peu comme en alpinisme, la face nord des faces nord en hivernal en solo intégral quoi. Donc c'est vraiment ce qu'il y a de plus dur ce qui plus compliqué donc je suis super content de revenir sur la Route du rhum et de revenir avec un projet qui me challenge vraiment   après une quinzaine d'années passées plutôt dans le monde du monocoque

Tu reparlais de cette expérience dans la Route du Rhum qui ne s’est pas très bien finie mais en même temps c'est ce qui fait que tu en gardes un souvenir très fort. Comment on gère les hauts et les bas d'une vie d'athlète de haut niveau ?

Je pense qu'on les gère comme n'importe quelle personne et comme n'importe quel humain. Je crois qu'il y a eu un discours que j'ai beaucoup aimé là, dernièrement, de

Roger Federer sur une une diplomation, je sais pas si c'était HeC ou quelle ou école normale, où il expliquait qu'en fait il avait gagné 84 % de ses match mais qu'il avait gagné que 52 ou 3 % de ses des points qu'il avait joué et donc en fait euh bah même les plus grands sportifs de au niveau perdent beaucoup plus que ce que ce qu'ils ne gagnent et c'est la manière dont on est capable d'avoir une résilience, une continuité dans notre détermination, dans notre motivation pour avancer qui est prépondérante. Donc je pense que c'est ça qui m'a tenu quand j'étais gamin d'y croire, de vouloir absolument  faire ça j'étais pas le plus doué j'étais pas le plus talentueux à la base mais j'étais certainement le plus déterminé. Aujourd'hui je fais face à d'autres défis qui sont des défis plus d'entrepreneurs. Là je suis à la même école que tous les autres entrepreneurs c'est-à-dire que c'est les montagnes russes. Un jour on signe un contrat le lendemain patatras. Puis on a des dettes, on a des créanciers on a des gens à qui on doit rendre des comptes et on espère que ça va le faire, on s'engage, on s'investit on prend des risques et voilà. Je suis ni plus ni moins qu’un entrepreneur comme les autres sur ce volet-là.

On va reparler de Marseille un peu plus tard et plus longuement mais restons sur les courses la voile physiquement et psychologiquement comment on se prépare à une course ?

Physiquement voilà on en parlait tout tout à l'heure c'est un sport qui s'est énormément professionnalisé ces dernières années et moi j'aime bien donner cette comparaison qui « on est passé de marin aventurier, il y a voilà 20 30 ans, à euh ingénieur skipper et donc pilote même ». Et donc c'est vraiment une mutation dans la forme de notre métier donc on a des profils qui sont de plus en plus sportifs et à la fois compétents dans l'ingénierie et dans l'utilisation des systèmes qu'on a à bord puisque ça c'est on ne fait qu’augmenter la complexité des bateaux. De plus en plus de Data, des bateaux qui commencent à voler donc voilà des choses qui sont complètement différentes. Donc concrètement la préparation physique est devenue un élément prépondérant d'autant plus que la vitesse des bateaux augmente beaucoup, les chocs augmentent beaucoup. Donc on a vraiment besoin d'avoir un fond de préparation physique qui est hyper important. Moi j'aime beaucoup les sports outdoor donc je fais beaucoup de vélo, de course à pied, de randonnée, tout ce qui est alpinisme, des choses comme ça pour le travail foncier qui se fait l'hiver. Et puis après il y a tout un travail de renforcement et puis il y a aussi après l'âge qui arrive puisque j'ai un peu plus de 40 ans et donc là on a des sujets de de mobilité qui sont hyper importants donc d'aller sur des pratiques aussi comme le yoga, comme le

Pilate, tous des exercices de mobilité qui sont vraiment hyper important pour prévenir la blessure. Pour l'instant j'ai eu la chance d'être assez épargné par les blessures mais c'est vrai qu'on a encore une fois on a des bateaux qui deviennent de plus en plus difficiles, avec de plus en plus de chocs, donc il faut être en capacité de de de les endure. Et puis après sur le volet psychologique, on en parlait tout à l'heure, finalement comment dans un parcours on tient cette motivation ? Je pense que moi je le vois plus comme quelque chose de global. Oui il y a des outils qu'en tant que sportif de haut niveau on peut utiliser de manière ponctuelle la visualisation, la PNL, la sophrologie, des choses comme ça. Mais ça reste des outils ponctuels qui viennent répondre à une problématique bien précise ce qui est hyper important c'est de travailler sur l'équilibre plus global et finalement ce qui revient à échelle de l'être humain dans sa globalité et pas uniquement du sportif, et qui est que pour être performant sportivement et bien il faut avoir une certaine harmonie intérieure qui se travaille au quotidien sur tous les pans de la vie, et qui ne dépend pas que de comment et pourquoi on fait du sport. Donc moi j'essaie toujours d'avoir ce questionnement que j'ai aussi sur le volet entrepreneurial, de se faire accompagner d'essayer toujours de progresser, de comprendre comment on fonctionne, de comprendre l'évolution aussi qu'on a parce qu’on ne fait pas de la voile et du sport de haut niveau pour les mêmes raisons à 20 ans qu'à 40.

Donc voilà il y a plein de choses qui changent, qui évoluent et c'est un cheminement qu'il faut travailler. Et je pense surtout comprendre pourquoi on est là, et ce qui nous fait vibrer quoi parce que si ça s'arrête il faut passer à autre chose.

Tu dirais que c'était quoi les raisons pour lesquelles tu faisais de la voile à 20 ans et à 40 ?

Je sais qu'à 20 ans je faisais de la voile pour gagner pour un sujet forcément de reconnaissance Aujourd'hui je fais ce métier là parce que j'aime être en mer, parce que ça reste un des derniers espaces de liberté qui existe au monde, même si grâce à nos satellites Musk qu'on a on a maintenant de la de la connexion même à bord à mon grand à mon grand désespoir. En fait on nous dit souvent qu'on est un peu fou de faire ces courses au large en solitaire, comme on dit aux alpinistes qu’ils sont fous de faire des face Nord en solo. En fait la réalité c'est que ce n'est pas le risque qu'on cherche ce qu'on cherche, c'est cette concentration ultime et cette connexion absolue à nous-même et aux éléments qu'on retrouve finalement que dans cet exercice-là. Mais ce n’est pas le fait qu'il y a du risque pour notre vie qui change, c'est le fait qu'on a cette connexion aux éléments et à nous-même et qu'on est dans cette hyper concentration. Il n’y a plus rien d'autre que de faire avancer notre bateau et avec les éléments

Bon, tu as devancé ma question suivante en parlant de désespoir carrément, effectivement les navigateurs sont de plus en plus connectés et doivent du contenu à leurs partenaires. Donc tu regrettes le temps où la course était une vraie déconnexion finalement ?

Oui complètement, je trouve qu’aujourd'hui là on est arrivé à un point où finalement on utilise les applications mobiles et même les réseaux sociaux à bord comme on les utilise à terre. Alors qu'il y a encore quelques années, même quelques mois, ça restait du domaine du contrôlable c'est-à-dire qu’on envoyait des éléments de communication ce qui est normal. On a des partenaires qui attendent ça et puis même moi, je suis super heureux de partager quand je fais une route du rhum, en

2010 j'envoie des slots vidéo chaque jour. Mais par contre je n’ai pas de l'hyper connexion comme on a aujourd'hui donc je pense que c'est un vrai enjeu ce sujet de déconnexion. Il restait peu d'endroits dans le monde où on était déconnecté mais maintenant il y a du wifi au camp de base de l'Everest et il y a du satellite en plein milieu de l'océan pour des des montants qui sont en plus complètement modiques maintenant.

Et dans l'ISS ?

Et dans l'ISSS voilà ! Donc non, moi je suis complètement désespéré bien sûr qu'on n’arrive pas à couper. Après ça remet la responsabilité sur nous et uniquement sur nous c'est dire qu'il ne dépend qu'à nous d'éteindre notre téléphone et de le laisser de côté, d'admirer le paysage ou de lire un bouquin quoi.

Tu as le temps ça de lire un bouquin en course ?

Alors ça dépend des courses, en course en équipage ça peut éventuellement arriver, en course en double ou en solitaire non, parce que on est vraiment chaque minute de quiétude est prise plutôt pour un moment de repos. Après par contre avoir des moments d'émerveillement, de regarder un coucher de soleil de regarder un dauphin, ça peut encore arriver. Même si l'évolution des bateaux fait qu'on est de plus en plus enfermés dans nos bateaux. Et donc à l'image des premiers pilotes d'avion quand ils ont appris à voler, ils avaient des lunettes et une écharpe et le coude sur la portière, puis ils sont retrouvés enfermés dans des cockpits avec des boutons. Bah nous on est un peu en train de vivre ça aujourd'hui. On a commencé, moi il y a 20 ans, même il y a encore 5, 10 ans on était tout le temps à l'extérieur des bateaux. Là les bateaux vont tellement vite et les chocs sont tellement violents qu'on est à l'intérieur maintenant on commence même à être sur des sièges suspendus et avec des centaines de Data devant nous, des boutons, des pilotes automatiques qui barrent bien mieux que nous. Donc c'est une révolution de notre sport mais c'est sûr que cette partie-là qui nous extrait un peu de l'élément elle me manque beaucoup.

On a parlé de lecture, j'ai envie de savoir où et comment tu te ressources ?

Ben je ne me ressource pas parce qu’en ce moment je suis à la fois sportif de haut niveau, en train d'essayer de préparer donc ce grand objectif qu’est la route du rhum en 2026 mais avec plein de jalons intermédiaires, et entrepreneur à la tête de cette petite entreprise Marseille où on est 8 personnes aujourd'hui, qui porte donc l'investissement de de notre de notre trimaran de course. Le dirigeant est un sportif de haut niveau qui s’ignore et la grosse différence avec le sportif de haut niveau, c'est que le sportif travaille sur la récupération et qu'on lui impose même de travailler sur sa récupération. Le dirigeant lui, il ne se repose jamais et il ne déconnecte jamais et de moins en moins. Donc moi je fais exactement l'erreur que font tous les dirigeants, c'est-à-dire que je suis à fond et du coup je manque de de temps justement pour avoir ces temps de repos qui sont à la fois indispensables pour le sport mais aussi en tant qu'entrepreneur, et simplement pour vivre quoi. Donc bon c'est une phase particulière de notre entreprise, de notre vie, mais où on est en pleine conscience qu’on ne fait pas les choses exactement comme il faudrait.

Tu en parles beaucoup et c'est bien normal, parce qu'aujourd'hui vraiment tes deux parcours, tes deux carrières, sont parallèles et aussi importantes l'une que l'autre. Donc ta carrière de sportif et celle d'entrepreneur. En 2008 tu cofondes la société Marsail, spécialisée dans l'événement nautique. Tu as développé des solutions d'accompagnement pour les entreprises en utilisant les outils donc spécifiques de la course au large. Qu'est-ce qui te nourrit dans cette activité ?

L’entreprise on l'a on l'a créé avec Dimitri Deruelle à ce moment-là, et notre idée c'était de faire de l'événementiel nautique, de gérer nos projets sportifs. Et puis en creusant un peu je me suis dit « mais en fait on peut on peut aller un peu plus loin que ça, on peut faire mieux que d'emmener les gens faire une balade sympa en mer, on peut vraiment utiliser nos outils de sportifs de haut niveau, mais surtout nos outils de navigateur, de coureurs au large et de spécialistes de la course en équipage pour les transposer dans le monde de l'entreprise ». Et du coup à ce moment-là j'ai repris des études à la Faculté des Sciences du Sport de Marseille avec Pierre Dantin et j'ai travaillé sur les sujets de prise de décision et de motivation. Et c'est vraiment là que cette idée est née que on pouvait aller un peu plus loin. Les choses n’étaient pas bien claires dans ma tête et puis on était hyper concentrés sur nos projets sportifs donc pendant 5, 6 ans la boîte a existé mais on n'a pas développé plus que ça ces solutions. Et c'est vraiment l'arrivée de mon associé Amandine qui a qui a donné un coup de boost parce qu’avoir les idées c'est une chose mais les mettre en place ça en est une autre. Elle, elle a vraiment mis en place toute la partie qualité, toute la partie ingénierie pédagogique et toute la partie business développement qui fait ce que ce qu'on est aujourd'hui. Et donc aujourd'hui on est un organisme de formation on a une certification kaliopi en formation management et donc on fait vraiment principalement de la formation management avec des CODIR, des Comex, en utilisant la voile avec toujours cette métaphore de dire « on va implémenter des situations avec ces CODIR, ces Comex à bord de voiliers et on va transposer ça dans leur quotidien dans l'entreprise pour que finalement, leurs prises de décisions, leurs process de com, leurs manières de fonctionner en gestion de crise, soient plus performants, plus efficients et plus épanouissants.

J'imagine que c'est très satisfaisant pour toi d'obtenir des résultats via des outils qui sont ta passion et ton métier depuis tant d'années ?

Oui bah en fait il y a plusieurs choses qui sont passionnantes là-dedans. Ce qui est assez incroyable c'est que j'avais surtout idée en en créant cette boîte que j'allais apprendre des tonnes de choses et en fait c'est ça qui m'éclate le plus. C'est-à-dire qu'on rencontre plein d'entreprises différentes plein de contextes différents et dans ces boîtes et ben à chaque fois j'apprends ce qu'ils font, comment ils font, pourquoi ils font le. J'échange avec eux et on apprend énormément d'eux et puis après la cerise sur le gâteau c'est quand tu as un retour de d'un client, d'un Comex, qui vient et qui dit « bah il y a eu un avant et un après et votre méthodo on l'utilise au quotidien et ça nous a changé la vie ». Bah là tu te dis « voilà j'ai apporté ma petite pierre à l'édifice. » J'ai amené ce sujet de la confiance dans le management et dans l'entreprise et comme créateur de performance et ça on en est hyper fiers. D'ailleurs c'est pour ça qu'on a appelé notre trimaran « wind of trust ». On porte vraiment ce sujet de la confiance au cœur de la performance, pas une performance qui soit uniquement capitalistique mais aussi une performance qui soit dans une certaine forme d'épanouissement à la fois individuelle et collective et même sociale.

Christopher tu as navigué sur toutes les mers du monde. On l'a dit « presque » qu'est-ce que la Méditerranée a de plus tout simplement ?

C’est vrai que des fois on vient me voir on me dit « alors il faut que je parte où en croisière ? aux Maldives ? aux Antilles ? à la Réunion ? ». Je dis « mais non en

fait juste les calanques, les îles de Porquerolles et Port-Cros, l'île de Beauté, la Corse, le Sud, la Sardaigne voilà, tout ça c'est à moins de 150 km de chez nous et c'est franchement parmi les plus beaux endroits du monde ». On a une chance incroyable d'avoir ce littoral de cette région Sud qui est tellement varié, tellement divers. Enfin voilà, c'est juste ça. Ça suffit, il n’y a pas besoin d'aller plus loin. Notre job maintenant c'est d'arriver à le préserver et on voit bien qu'on est dans un moment un peu charnière où c'est super cool qu’on démocratise l'accès à la mer, l'accès au bateau, l'accès au voilier, l'accès aux criques, l'accès aux calanques mais on arrive comme on peut avoir dans le massif du Montblanc à ces problématiques de sur fréquentation. Et donc comment on gère la sur fréquentation, le tourisme, pour les gens qui habitent sur place ? C'est hyper dur, j'ai pas du tout de réponse mais en tout cas on a un littoral qui est incroyable et moi je ne m’en lasse pas, jamais.

On vit dans une ville qui est résolument tournée vers la mer. Qu’est-ce qu'à ton sens elle l’est suffisamment ? Je veux dire, qu'est-ce qu'on peut faire de plus, notamment auprès des enfants évidemment, pour qu'elle fasse partie intégrante de notre vie ici ?

Je pense que c'est une ville maritime, c'est une ville d'histoire maritime, néanmoins c'est une ville qui, à mon sens, n'est pas encore assez tournée vers la mer. Je pense que nos politiques publiques n'ont pas pris conscience de l'enjeu et surtout de la chance incroyable et du potentiel incroyable qu'il y a sur ce volet maritime, qui soit culturel, économique, social, sportif… Alors on dit toujours que l'événement crée la politique, ça a été le cas pour MP 2013, j'espère que ça va être le cas pour les Jeux Olympiques. On va avoir un héritage, on a déjà un héritage, qui est cette marina olympique qui est incroyable. On ne peut qu'espérer, et c'est ce qui est dans les tuyaux hein, mais que ça va relancer une dynamique. Justement tu parlais des enfants, d'école de voile pour tous. Quand on est à la montagne mais tous les tous les gamins apprennent à skier, à faire du patin à glace et cetera. Il faut absolument qu'à Marseille évidemment on leur apprenne à nager et qu'on leur apprenne à naviguer et à pratiquer toutes les activités nautiques. Et donc ça il y a vraiment un boulevard là-dessus, on a un potentiel incroyable, inouï, inexploité sur ce volet nautique. Une des plus belles rades du monde, une des plus grandes rades du Monde, un des plus grands ports d'Europe en nombre d'anneaux et un potentiel de développement encore inexploité sur toute cette façade portuaire du GPMM. Donc il y a des choses incroyables à faire mais il faut cette volonté politique, j'en veux pour exemple la Ciotat. On avait il y a une vingtaine d'années des chantiers en friche et la volonté politique d'un homme a permis de recréer 6000 emplois comme il l'avait promis. Si on va un peu plus loin Lorient, la volonté politique de Jean-Yves Le Drian. Encore une fois, je ne fais pas de politique, il n’y a pas de bord ou quoi que ce soit, d'ailleurs il y en a un à droite à gauche, c'est très bien. Mais Jean-Yves Le Drian il a débloqué les terrains militaires, il a fait d'une friche de terrains militaires qui étaient les anciens bunkers des Allemands pendant la guerre de 40 et c'est l'endroit le plus incroyable de voile et de course au large au monde cette Cité de la Voile. Donc c'est possible moi je prône pour ça depuis des années, je propose aux élus aux membres de la Chambre, de les emmener par exemple à Lorient visiter ce genre de structure. Alors évidemment on ne va pas devenir un pôle de Course au Large, ce n'est pas ça le débat, mais par contre on doit, on peut devenir un pôle de grande plaisance. On a vu la mutation qui qui qui s'est effectuée à la Ciotat sur le super yachting. Il y a d'autres filières qui sont porteuses d'emploi de culture et de développement économique et social.

Alors la Méditerranée c'est l'ADN de la région Sud, la fameuse rade de Marseille. Tu en parlais, située entre la chaîne de l'Estaque au nord, les îles du Frioul au sud, tu la connais par cœur, elle va attirer tous les regards durant les épreuves de voile des JO. Comment tu t'es impliqué dans l’accueil de cet événement ?

Bah on a été un petit peu impliqué au tout départ sur la candidature. C'est vrai que c'est une fierté incroyable de d'accueillir les Jeux Olympiques. Je pense que les Marseillais n’en prennent pas bien conscience mais on a déjà depuis presque plus de 2 ans les plus grands champions de voile du monde. On a des dizaines de médailles olympiques qui se promènent sur notre plan d'eau tous les jours. C'est juste incroyable, et puis là aussi sans chauvinisme aucun, je pense qu'on va avoir des images complètement dingues parce qu’on a une des plus belles rades du monde et que les derniers Jeux Olympiques qui ont pu avoir lieu que ce soit à Tokyo, à Rio, à Londres ou même à Pékin n’ont pas donné des images en tout cas de stade nautique tel qu'on peut l'avoir, aussi incroyable. Donc je pense que clairement ce n’est pas galvaudé que de dire que tous les regards vont être tourner vers Marseille et que ça va être un spectacle fantastique. Concrètement, moi je serai sur la partie Jeux Olympiques pour accompagner la Guest experience, c'est-à-dire que je vais commenter les courses pour les gens qui achètent des packages un petit peu premium un peu comme on pourrait acheter une place en loge pour la finale du Top14. Ben voilà, je vais je vais venir les accompagner sur ces journées- là, commenter les courses et donc voilà c'est super chouette d'être au cœur de l'événement. C'était un peu dur de de se dire de ne pas y être donc c'est une manière d'y être et puis surtout je vais être un méga méga supporter de mes copains qui sont en équipe de France. On n’a jamais eu une équipe de France aussi forte que cette année. On a des vraies chances de médailles dans quasiment toutes les série, ce n’est jamais arrivé. Et voilà je pense qu'il va y avoir une ambiance de dingue et moi je vais être juste un un supporter comme les autres mais à fond quoi.

Toi qui la connaît par cœur cette rade, quels conseils tu pourrais donner aux athlètes qui vont naviguer ?

Alors je me garderai bien de tout conseil parce qu'ils la connaissent bien mieux que moi, il s'y entraînent depuis des mois, des années. Mais c'est un plan d'eau qui est qui est hyper technique. Pourquoi ? Parce que tu l'as dit, entouré par énormément

de relief : les calanques sur cette partie sud-est, les îles du Frioul sur la partie sud-ouest et puis toute la ville sur la partie nord, nord-est. La chaîne de l'Estaque sur la partie nord-ouest. Donc vraiment un vent qui est en permanence perturbé par du relief donc ça c'est une première chose. Et puis une deuxième chose, c'est que c’est une rade qui est quand même assez ouverte à la mer et donc dans laquelle il y a toujours ce qu'on appelle un clapo. C'est-à-dire des petites vagues qui vont être souvent un peu plus importantes que ce que le vent ne l'est. Et donc on dit toujours que quand il y a un peu plus de vagues que de vent, bah ça donne des régates qui sont en tous cas une manière de conduire le bateau qui est hyper technique, où il faut être hyper précis, hyper fin à la barre, au réglage. Et donc ça sera très important. Et puis pour finir c'est une rade qui peut, même en été, nous surprendre. On peut avoir un coup de mistral, le lendemain ce qu'on appelle une brise thermique, donc créée par la chaleur, et le surlendemain du vent d’est qui va venir des Calanques justement très perturbés. Donc il faudra des équipages hyper complets, hyper solides quelque que soient les conditions. On ne peut pas avoir d’équipage de ce qu'on appelle typés qui gagneront ces Jeux Olympiques, et il faudra être bon dans toutes les conditions. Et si, peut-être dernier point, on aura des medal race qu'on appelle donc la course pour les médailles qui regroupent les 10 premiers skipper ou équipages de la course à la fin de la semaine, et ces medal races elles vont avoir lieu très très proches de la corniche donc génial pour le spectacle mais très dur pour les athlètes, parce que c'est un endroit où souvent le vent est encore plus perturbé et où il y a ce qu'on appelle un sorte de ressac puisque les vagues viennent taper contre la corniche et rebondir donc vraiment des conditions très très dures, très techniques pour les athlètes donc ça va être passionnant.

Mais ça promet du beau spectacle. Conseil pour les spectateurs qui n'ont pas eu la chance d'obtenir de billets ? Où on se place pour profiter du spectacle ?

Alors mon conseil c'est de venir se mettre sur la corniche parce que notamment pour les medal races ça va être incroyable. Je pense que sur la corniche et sur les plages du Prado il va y avoir tout un accès la mise à l'eau notamment des kite surf, des planches va se faire par les plages du Prado. Enfin il va y avoir un beau spectacle à terre et en tout cas au moment où les équipages vont quitter la quitter le bord ; et puis ensuite pour les medal races effectivement autour de la corniche je pense que ça va être vraiment incroyable. Et mon conseil c'est de venir quand même avec une petite tablette ou quelque chose comme ça pour avoir à la fois la vue de l'extérieur et quand même la vue télé puisque maintenant c'est hyper bien filmé on a des caméras à l'intérieur des planches à voile ou des bateaux en inside, des commentaires avec des spécialistes sur les chaînes télé. Donc voilà je pense qu'il faut avoir les deux et puis avoir le live en même temps mais je pense que sur le bord de la corniche ça va être un super spectacle

Ça va être chouette. Un pronostic concernant nos chances de médailles françaises tu disais qu'on avait une vraie équipe ?

Ouais moi je moi je pense qu'on ne peut pas imaginer moins que 5 médailles et donc voilà on a on a des on a des équipiers, enfin des équipages ou des athlètes qui ont vraiment dominé toute cette préparation olympique ces 3 ans de préparation olympique - une préparation olympique un peu spéciale puisqu’elle a duré que 3 ans au lieu de 4 avec le décalement pour covid des Jeux de Tokyo. Donc non non, on a on a vraiment des chances de médailles je trouve, beaucoup plus qu'on en a et qu’on n’en a jamais eu. Et voilà ça va être chouette.

Donc les Marseillais, Marseillaises, soyez au rendez-vous et tous les autres d'ailleurs. Venez nombreux à Marseille sur la plus belle rade du monde.

Sans chauvinisme aucun !

Une des plus belles allez, soyons sympa. Merci beaucoup Christopher, merci d'avoir donné un peu de temps.

Merci à toi !

Bonne continuation et on se retrouve pour les JO.

Exactement !

C'est la fin de cet épisode de Parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèle à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous, abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférées. A très vite !

Episode 9 – Alice Pol : le Sud pour point d'ancrage

La Culture, le cinéma, la littérature rayonnent en région Sud et c'est à nos talents qu'on le doit !
Preuve à l'appui nous recevons à notre micro ce mois-ci, la comédienne et romancière Alice Pol, pour qui le Sud représente avant tout un art de vivre. Elle qui se définit comme une « terrienne », aime passer du temps au milieu de ses oliviers dans le Haut Var et garde de son enfance marseillaise le goût pour le grand air. Son actualité en librairie, ses projets au cinéma, son désir, son âme de supportrice : Alice Pol s’est livrée en toute authenticité avec le sourire dans la voix qu’on lui connait ! Bonne écoute !
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Bienvenue dans par le sud le podcast de la région sud chaque mois nous partons à la rencontre de personnalités qui dans leur domaine respectif qu'il s'agisse de cine de sport d'industrie ou de culture ont su casser les codes nos invités ne font rien comme les autres c'est ce qui rend leur histoire passionnante la culture le cinéma la littérature rayonnent en région sud et c'est à nos talent qu'on le doit preuve à l'appui nous recevons à notre micro ce mois-ci la comédienne et romancière Alice  Pol pour qui le sud représente avant tout un art de vivre elle qui se définit comme une terrienne aime passer du temps au milieu de ses oliviers dans le haut vard et garde de son enfance marseillaise le goût pour le grand air son actualité en librairie ses projet au cinéma son désir son âme de supportrice Alice  Pol s'est livrée en toute authenticité avec le sourire dans la voix qu'on lui connaît bonne écoute

Alice bonjour très heureuse de t'avoir au micro de par le sud alors pour commencer c'est toujours le cas dans ce podcast comment te présenterais-tu à quelqu'un qui ne te connaît pas du tout alors ben je dirais bonjour que je suis enchantée bien sûr euh je dirais que je suis euh une artiste voilà je comme ça ma vie d'actrice et et ma vie de d'auteur voilà euh que je gagne ma vie grâce à mon imaginaire voilà et que c'était mon rêve et que je suis une femme terrienne qui aime la vie au grand air voilà ce que je dirais

C’est très joli j'aime beaucoup ta définition du mot artiste d'ailleurs tu reviens assez fréquemment mais ça on sent que c'est presque dans les tripes quoi c'est une histoire d'âme enfin il y a quelque chose de très fort pour toi quand tu définis cette activité

oui tu as raison mais en fait j'ai dû apprendre à définir là récemment parce que évidemment avec ces deux vies d'écrivaine et et d'actrice je sentais comme Ben un trouble non et trop fort mais un questionnement et donc j’essaye de répondre le plus simplement possible et c'est vrai que pour moi je me suis toujours sentie euh oui un état des états d’âme d'artiste c'est-à-dire de quelqu'un qui parfois vient un peu à côté qui en même temps observe beaucoup qui se sert beaucoup des mots de son corps aussi euh de son imaginaire pour vivre et raconter une histoire donc c'est pourquoi j'ai toujours vu un pont moi tout à fait direct entre le fait d'être écrit d'être littéraire et d'interpréter les choses sur scène ou au cinéma

Alors Alice tu es née à Saint-Pierre à la Réunion et avec tes parents arrivés à Marseille alors que tu n'as que 6 mois donc c'est un peu la mémoire collective que nous allons convoquer là pour que tu me racontes quel a été votre sentiment en fait quand vous êtes arrivé dans le Sud

alors je sais donc mon père était lui est arrivé à Marseille à 6 ans ma mère est arrivée adolescente à Marseille donc je sais mon père le est le plus fervent euh admirateur de Marseille et moi c'est vrai que c'est ma ville je n'ai vécu quasiment que là jusqu'à 18 ans euh moi je suis attachée alors je ne suis pas attachée forcément spécialement ou que à Marseille je suis attachée à la Provence à la Haute Provence depuis toujours ce que je préfère euh sûrement au monde avec la corse quand même j'ai des attaches aussi c'est le trait d'union une fois qu'on dépasse Manosque voilà jusqu'à Sisteron jusqu'à gap ce cet endroit-là qui correspond beaucoup quand même à la Provence de Giono c'est depuis que je suis enfant l'endroit qui me fait vibrer dire

Elle ressemble à quoi d'ailleurs ton enfance marseillaise

oh ben écoute c'est vrai qu'on a la chance quand on est marseillais je trouve d'avoir quand même facilement une vie au grand air c'est très différent de Paris où je suis là parce que je travaille à Paris cette semaine on est on est très vite un coup à la mer un coup à la campagne un coup à la montagne et moi c'est ce que j'aime dans Marseille c'est cette j'ai l'impression qu'on a une enfance quand même en plein air voilà c'est que les vacances scolaires on partait pas systématiquement loin de là mes parents travaillent quand même beaucoup et on avait on allait facilement bah voilà un coup se baigner un coup faire faire du vélo dans les collines euh donc j'ai le souvenir de ça et c'est vrai que de retrouver ça encore plus quoi

Oui on va y revenir puisqu’effectivement tu es de nouveau dans le sud aujourd'hui moi j'ai envie de retourner à ton adolescence à ces années où tu choisis le théâtre euh pour les Marseillais ils vont connaître c'est au badaboum théâtre sur le vieux port que tu t'es inscrite alors que tu as 15 ans oui qu'est-ce qui t'a initié à cela d'où elle vient cette envie de la scène

J’en ai aucune idée je pense une quête une envie d'échapper au réel je pense euh voilà et donc une envie de de rêver de décoller de d’une envie d'échapper à l'école aussi parce que je n’ai vraiment pas apprécié ce moment-là le mot est faible donc une envie de s'évader voilà et après j'ai et après quand j'ai compris que je pouvais m'évader moi et permettre à des spectateurs ou des lecteurs de s'échapper avec moi je ça aussi c'est quelque chose que j'ai que j'ai entretenu voilà

Alors le mot évader c'est parfait pour ma prochaine question s'échapper s'évader à 18 19 ans tu t'inscris à la fac tu sens que ce n’est pas vraiment ton truc et assez vite tu tentes des castings à Paris un peu en cachette de tes parents comment tu passes des cours de théâtre justement à cette envie d'en faire ton métier

J’ai toujours du mal à me rappeler vraiment enfin ce n’est pas que je me rappelle pas mais en fait je ne peux pas dire que je n’y croyais absolument pas en plus j'étais assez complexée plein de choses en revanche c'est vrai que j'ai eu finalement le bac contre toute attente avec des très bonnes notes donc c'était finalement du coup un peu un peu curieux parce que du coup c'est un peu la révélation. Mais qu'est-ce qu'on fait de ça j'ai mon bac à 17 ans donc j'ai testé plein de fac évidemment ça fonctionnait pas non ce que je sentais c'est que j'étais pas il y avait quelque chose qui était pas au bon endroit et donc oui j'ai tenté ça un peu pas en dilettante parce qu'en même temps j'y croyais pas en dilettante mais je sais pas avec un espèce d'espoir au fond un peu un peu caché même à moi-même et donc oui j'allais à Paris je passais des castings pour des pub pour des truc je crois que le moment où je me suis décidé c'est que dès que j'allais effectivement au badaboum faire mes cours euh prendre mes cours je me sentais une autre personne et je me sentais profondément heureuse donc en fait c'est ça le déclic et après c'est une espérance folle le truc d'être très jeune et de et même si tu prends vent sur vent d'y croire quoi mais j'ai du mal à comprendre cette opiniâtreté sincèrement je me l'explique pas la passion la passion ouais le réveil de l'âme une espèce de croyance c'est presque religieux à ce stade je sais pas et

Quand tu es arrivée à Paris comment a était perçu et reçue la petite que tu étais

Une cata ! Ecoute arrivée à Paris une caricature de comédie tu vois de jeunes femmes qui arrivent de jeune fille en plus j'étais pas mure du tout je savais pas me faire un plat de pâtes j'avais aucune vie sociale c'est très compliqué de louer un studio même pourri c'est très compliqué de s'inscrire partout tout est compliqué à Paris c'est la capitale personne ne t'attend c'est ah non j'ai des souvenirs de cafard à regarder juste la lucarne de la chambre de bon oh là là c'est gris c'est mort il fait un temps pourri la météo a eu un impact les premières années terrible sur le mental surtout quand tu as pas de vie sociale quoi donc non franchement c'était une cata j'avais des petits boulots où j'étais plus mauvaise les uns que les autres enfin c'était je comprends pas où se nicher mon espoir franchement

C'est là qu'on voit ton Opiniâtreté quoi

Rien ne se passait vraiment bien quoi jusqu'à ce que j'écrive ma première pièce que j'ai écrit très jeune mais jusqu'à ce que je la joue ouais il y avait quasiment aucun espoir

Tu avais 19 ans quand tu l'as écrite

C'est ça ouais c'est ça ben par ennui pour tromper l'ennui et voilà je partais dans ma tête quoi une fois de plus et j'écrivais j'écrivais j'écrivais et un jour c'est un copain qui l'a lu qui m'a dit mais pourquoi tu joues pas je sais pas j'ai monté cette pièce et au final après dès que j'ai passé la case cinéma très vite j'étais prise au cinéma ça marchait très vite et le problème c'est que je l'ai passais pas au début et et après j'ai joué la pièce j'avais quoi 23 ans je tournais déjà un petit peu et heureusement je l'ai rejoué quand j'ai après avoir fait un plan parfait le film de Pascal Chille c'est comme ça que Danny qui m'avait trouvé formidable dans le film j'avais presque pas de scène avec lui m'a vu sur scène avec son équipe et là il a dit c'est bon fait super Condel donc si j'avais pas rejoué donc l'écriture a toujours été un révélateur je pense pour évidemment pour le métier mais pour peut-être les spectateurs les spectatrices mais surtout pour moi ça m'a donné aussi parfois confiance là où c'était un peu désertique quoi

C'est un conseil du coup que tu pourrais donner à celles et ceux qui ont envie de faire ce métier ?

Quand des gamins des gamines me demandent ce qu'il faut faire tout je dis il faut compter sur soi il faut avoir son univers d’acteur d’actrice si tu ne fais qu'attendre un rôle un truc tu es tu es trop dépendant alors que ton univers personne ne pourra avoir le même. C'est ce qui vient des tréfonds de ton âme donc c'est pour ça que je fais toujours confiance à mon instinct d'écriture parce que c'est la seule chose un physique on peut se dire je voulais une blonde une BR une maigre une tout ce que tu veux une façon de jouer une l'écriture.

Alice depuis une carrière incroyable 27 films à ton actif avec des grand noms tu as parlé de Dany Boun évidemment Guillaume Canet Clovis Cornillac tant d'autres des films comme les vieux Fourneaux quand tu poses ton regard sur ce qui a déjà été accompli qu'est-ce que tu ressens ?

Alors je ne le fais jamais déjà ben là du coup je réponds alors je vois je ne sais même pas 27 films euh non parfois il y a un petit côté au fond c'est un miracle je me souviens justement quand on parle des débuts je me dis mais à quel moment non je ne peux pas dire j'y crois complètement et en même temps j'ai une sérénité face à ce qui se passe en même temps pour moi c'était écrit. J'étais comme ça j'étais dans ce mood là depuis que j'ai 4 ans depuis toujours et à la fois je trouve ça totalement je ne sais pas surréaliste quoi mais voilà donc en même temps ce n’est pas réel et à la fois que c'est écrit donc c'est très ambigu quoi.

Est-ce qu'il y a un souvenir de de tournage ou un rôle particulier qui aurait été en tout cas particulièrement fondateur pour toi un rôle un tournage ?

Le premier moment pour moi je deviens un artiste adoubée c'est Pascal chumel monsieur qui a fait l'arnaqueur qui me choisit pour faire sa pub Ikea et on passe une journée donc j'étais évidemment très stressée je me chope une espèce de virus la veille en plein été donc j'avais le nez plein et tout mais qu'importe je c'est la magie des artistes une fois qu'on est dessus ça se voit pas et on fait c'est vraiment cette pub là c'est une scène de comédie romantique et on passe la journée et vraiment dans ses yeux la journée avance et je vois ses yeux que je suis une actrice une artiste il me dit ah vous me faites penser tu me fais penser à ces actrices anglo-saxonne donc qui cite Julia Robert Jennifer Anniston enfin bon moi j'ai les yeux qui sortent des orbites et à la fois je me rappelle avoir été très calme enfin l'avoir écouté et avoir vu dans ses yeux je me suis dit ça y est je suis adoubée par quelqu'un et comme il comptait énormément pour moi que j'avais adoré que j'adorais ce qu'il faisait tout d'un coup ça voilà et après j'ai retrouvé ça avec Dani j'ai retrouvé ça avec plusieurs mise en scène avec Lelouche euh voilà ce moment avec Clovis Cornillac de voilà où il y a une admiration réciproque en fait un respect aussi une reconnaissance des une reconnaissance

Alors donc parallèlement à ce qu’on disait il y a l'écriture ce talent que tu as en toi de depuis ton plus jeune âge ça te procure quel sentiment d'écrire ?

Quelle émotion de plénitude et de liberté totale car c'est quand même un peu mon obsession dans la vie avec le bon et le moins bon mais je suis obsédée par la liberté la liberté d'esprit la liberté de me mouvoir comme je veux de tout j'ai beaucoup de mal à être coincé quelque part et la et l'écriture te permet cette fantaisie et notamment l'écriture du roman puisqu'il n'y a il n'y a aucune barrière voilà donc c'est l'écriture en ça me comble totalement et puis aussi j'ai besoin de donner du carburant à mon cerveau et c'est vrai que l'écriture pour ça ne te fait aucun cadeau et te met dans un état presque de transe. Je passe des nuits des journées à me dire mais là c'est là qu'il faut que je passe par ce recoin par quelque chose comme ça de labyrinthique et tant que je n'ai pas trouvé le et puis je joue avec ça parce que je fais vraiment une montée ça démarre tranquille et puis ça part dans les arcanes là aussi de l'âme humaine et des tréfonds et ça prend un temps infini et ça prend toute la place dans la tête donc en même temps ça bizarrement ça me repose aussi du reste

Donc là évidemment tu parles de ton deuxième roman après donc le succès de coup de pelle tu as eu envie de retrouver Charlie

Oui en fait alors je ne me suis surtout pas arrêtée d'écrire parce que quand le livre est sorti j'ai dit bon ou c'est la fin de quelque chose ou c'est le début et dans les deux cas c'est ça. Donc j'ai tout de suite continué et c'est vrai que dès les premiers retours de lecture et de critique et de tout le monde elle a posé une héroïne incroyable qu'on a envie de suivre qui est vraiment c'est ça qui vous plaît et son chien est clin donc la porte était ouverte donc mon inspiration allait dans ce sens et l'échange avec les lectrices et les lecteurs allait dans ce sens aussi donc je continue. En France on aime bien mettre les gens dans des cas donc comédienne tu te lances dans l'écriture est-ce que tu te sens aujourd'hui légitime dans ces deux domaines et reconnu de la même façon dans ces deux domaines

bah disons j'ai toujours souffert d'un déficit de confiance mais à la limite j'ai plus peur maintenant comme romancière que comme actrice pour moi les deux de toute façon je me poserai toujours la question moi je suis toujours insécure donc pas plus l'un que l'autre et c'est vrai que j'ai écrit très jeune euh donc j'ai écrit avant au même moment que je découvrais le théâtre donc finalement pour moi ça fait partie mais c'est toute une vie intérieure que j'ai peut-être pas toujours exploitée que je n'ai pas montrée mais comme j'aime pas tout montrer bah ça

Est-ce qu'écrire pour le cinéma c'est quelque chose qui qui t'intéresse ?

Evidemment bah on pense à l'adaptation possible hein de tes romans de ton premier en tout cas pour le moment oui c'est quelque chose qui pourrait me plaire alors pour l'adaptation je commence à y penser j'ai ma productrice et voilà et mon metteur en scène mais non je n'ai pas envie d'écrire l'adaptation parce que je pense que ça va me donner du fil à retordre, qu'il faut avoir vraiment un esprit de synthèse que je n'ai pas forcément et vraiment ce qui compte pour moi c'est le roman et ça la variété de mots du roman et d'expérience que l'audiovisuel va réduire cette variété-là donc je n'ai pas du tout envie et je préfère euh voilà bien m'entendre avec quelqu'un qui va se lancer là-dedans et que je vais lire avec bienveillance et découvrir et les laisser eux aller dans leur liberté et en revanche oui écrire en partant carrément tout de suite pour un film ou voilà j'ai déjà écrit ma deuxième pièce de théâtre j'en ai écrit d'autres euh ça bien sûr ça pourrait me plaire là pour le moment pour le moment je crois la liberté du roman j'aurais du mal à m'en passer c'est beaucoup plus c'est beaucoup plus fermé pour un scénario pour une pièce on n’a pas du tout les mêmes possibilités donc pour l'instant je crois que je suis pas encore prête à laisser cette liberté-là après voilà tout dépend des rencontres que l'on fait de ce qu'on me propose je pense qu'un jour je tenterai bien sûr

Alors tu le disais à Paris en promo pour ton roman ton actu sur les écrans c'est quoi ?

Alors ben je viens de sortir un film sur prime vidéo vidé qui s'appelle donc sirène voilà qui est une comédie d'action voilà un peu le genre de rôle de de Sandra Bullock de quelqu'un qui comme ça une fille complètement dingue il n’y a pas d'autres mots et puis là je démarre un film avec Lucien Jean-Baptiste voilà

Alors le sud hein la terre de cinéma la lumière dont on parle autant dans le sud et qui plaît aux réalisateurs aux réalisatrices est-ce que tu te sens ambassadrice toi du Sud ?

Je voue quand même un culte à cette région à cette lumière euh je comprends les peintres quoi. Dans le Var tu as le plus beau village de France d'ailleurs depuis 2022

Bon je sais qu'on te le fait à chaque fois mais non loin aussi de George Clooney et Brad Pitt chouette le voisinage tu les as déjà croisé ?

Non pas encore pas encore mais j'ai le même plombier que Brad Pitt c'est déjà pas mal avec qui je suis devenue copine qui est très sympa

Ça ressemble à quoi maintenant ta vie dans le sud ?

Je ne suis pas je suis pas quelqu'un de très mondain justement donc c'est surtout une vie dans la dans la nature moi je j'aime l'horizon j'aime errer dans mon jardin et marcher aussi autour et voilà c'est une vie très nature très nature

Je veux que tu partages avec nous d'ailleurs si tu as un spot à recommander

Euh alors à Cotignac même il y a le qui est un grand restaurant look Allen qui a eu son étoile verte parce qu'ils sont évidemment très très intelligents sur leur façon de de faire à manger d'utiliser les produits et le chef Lionel est formidable et adorable il y a le Claudé ville aussi euh voilà qui a aussi un restaurant avec beaucoup de enfin avec des produits locaux non c'est une région c'est marrant parce que cest moins connu que que Luberon ou d'autres endroits et je trouve que c'est il y a une nature qui est omniprésente il y a vraiment c'est une très chouette très chouette région

Alice impossible de terminer cette interview sans évoquer ta passion pour Jean-Pierre Papin et Basil Boly du temps a l'OM

Je l'ai vu on a fait une émission ensemble quelle époque très drôle tu as fait quoi de le rencontrer en vrai ah la première fois c'était extraordinaire parce que moi j'arrive j'étais je suis vraiment fan premier degré et j'ai tellement aimé je l'ai vu 10 fois avec mes enfants moi j'étais mais sourire en ciment je savais plus quoi dire maintenant je me suis déridée mais la première fois j'étais stupéfaite voilà tu avais même acheté un un maillot signé par Papin qui te sert pas ah ouais puis en plus je trouve que c'est un homme assez merveilleux on sent humainement il s'exprime toujours très bien il évoque plein de sujets dans ses interviews c'est vraiment quelqu'un je trouve d'intelligent de sensible j'ai beaucoup d'admiration pour le pour le parcours de ce monsieur en particulier voilà

Est-ce que tu es une vraie supportrice aujourd'hui encore ?

Oui bien sûr bien sûrement je suis vraiment avec des moments plus ou moins faciles comme pour tous supportes mais je suis vraiment toujours fidèle à l'OM bien sûr

Merci beaucoup Alice merci de t'être livrée avec authenticité merci à toutes et à tous c'est la fin de cet épisode de parle sud nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous parlez-en autour de vous abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférées à très vite  

Episode 8 – Elodie Varlet : Plus belle la vie dans le Sud !

Festival d’Avignon, Festival de Cannes, Chorégies d’Orange : le monde entier envie nos 1 000 festivals en Région Sud ! En ce mois de mai dédié à l'art, la culture et le cinéma, et pour incarner le début de ces célébrations, nous recevons Elodie Varlet, comédienne bien connue du grand public pour son rôle d’Estelle Cantorel dans Plus belle la vie pendant plus de 15 ans !
À notre micro, elle s’est livrée sur sa vie, ses projets et sa carrière dans le Sud. Un échange très joyeux où Elodie nous raconte son Festival de Cannes à elle et nous embarque dans sa vie d'actrice, alors cap au Sud et bonne écoute !
Écoutez l'épisode sur une plateforme dédiée

Bienvenue dans Parle Sud, le podcast de la région Sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leurs domaines respectifs, qu'il s'agisse de médecine, de sport, d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante. 

Festival d'Avignon, Festival de Cannes, Chorégies d'Orange. Le monde entier envie nos 1000 festivals en région Sud en ce mois de mai dédié à l'art, la culture et le cinéma. Et pour incarner le début de ces célébrations, nous recevons Élodie Varlet, comédienne bien connue du grand public, pour son rôle d'Estelle dans Plus belle la vie. 

A notre micro, elle s'est livrée sur sa vie, ses projets et sa carrière dans le Sud. Un échange très joyeux où Élodie nous raconte son festival de Cannes à elle et nous embarque dans sa vie d'actrice. Alors, cap au sud et bonne écoute.

Elodie, Bonjour.

Bonjour, Bonjour !

Très heureuse de t'avoir au micro de parle sud, ce Sud que tu fais rayonner depuis près de 20 ans maintenant, à travers le petit écran notamment. Nous allons y revenir. Alors nous enregistrons aujourd'hui chez Uma. Oui, un café de ton choix. On peut même expliquer où est ce qu'on se trouve.

Oui, on est près des Catalans juste à côté de la plage des Catalans à Uma, une salle de sport bien être, dirons-nous, que j'aime bien parce qu'elle est vraiment à échelle humaine. Elle est petite, donc je m'y sens bien. Je prends mes cours de yoga ou autres. Paco d'ailleurs, il y a de la boxe ici, ça dépend bien. Il y a plein de plein de choix et. Et voilà, J'aime bien cet endroit et on s'y sent bien. 

Et là donc, nous sommes assises par terre dans un studio tout à fait neutre. On a essayé de trouver quand même une petite salle au calme parce que de un, il y avait trop de vent, mais bon, ça on est habitué à Marseille, mais pour les podcasts c'était pas terrible, c'était pas terrible, mais là on est très bien. 

Et avant d'entrer dans le vif du sujet, Elodie, si tu devais te présenter aujourd'hui à quelqu'un qui ne te connait pas du tout, qu'est-ce que tu dirais ? 

Hum. Alors je dirais que je suis une jeune femme de bientôt 40 ans qui a fait son petit bout de chemin déjà dans la vie et qui est assez fière de ça, parce que j'ai la sensation, en regardant un petit peu derrière moi, que j'ai accompli des choses qui me tenaient à cœur. 

Depuis que je suis enfant, il y a certains rêves que j'ai réussi à atteindre, d'autres qui sont encore en cours et j'aime ma vie actuelle. Vraiment. Après, je dirais que j'ai encore plein de choses à découvrir de moi-même et que j'ai encore plein de choses à réaliser en tête donc. Donc voilà. Donc c'est que le début du chemin. 

Mais aujourd'hui je me sens bien dans ma peau, ce qui n'a pas toujours été le cas. Mais voilà le chemin est long et le chemin est bon. Ok.

Et tu parlais de rêve que tu as réalisé, lesquels ?

Bah notamment de vivre de mon métier de comédienne. Parce que ce n’est pas forcément. Je ne viens pas du tout d'une famille de comédiens où d’autres personnes dans ma famille sont dans ce milieu, donc ce n’était pas forcément quelque chose d'évident et donc j'ai un peu, j'ai un peu dépassé certains aprioris pour pouvoir y arriver et ne serait-ce que de pouvoir en vivre. 

Alors après, chacun a son chemin dans le métier du visuel. Mais voilà, je suis contente d'avoir réussi à aller au bout de cette envie là et de réussir à vivre aujourd'hui quelque chose d'important. Et puis d'avoir trouvé l'amour aussi ça comble, ça comble.

Alors justement, là, je parle un peu d'alignement, parce que tout ça, c'est cette façon d'être maman, de travailler, de voyager, etc.

Ce n’est pas si évident. Mais ta vie dans le sud aujourd'hui doit t'aider un petit peu à tout affiner. Le Sud, tu l'as adopté depuis de nombreuses années maintenant, toi qui viens du Nord, ça c'est une vérité qu'on peut rétablir aussi.

Oui, on peut la rétablir effectivement parce que c'est vrai que j'ai cette image de fille du Sud parce que d'une certaine manière, je peux représenter plein de choses dans le Sud et c'est vrai que j'y vis depuis longtemps maintenant. 

J'ai vécu pendant 18 ans à Villeneuve d'Ascq, à côté de Lille et je suis née à Lille et toute ma famille et lilloise et alentours. Donc c'est avant tout une fille du Nord. Mais aujourd'hui, on va dire que le Sud m'a adopté.

Et tu l'as adopté. Raconte-nous quelles ont été tes premières impressions.

D'abord, je suis arrivée à Montpellier et j'ai découvert Marseille via une amie, Camille Langlais, qui vit ici, qui est vraiment une fille du Sud. Pour le coup, c'est ma meilleure amie d'ailleurs. Et c'est via elle que j'ai découvert Marseille et ses parents. On a fait nos études ensemble vers Montpellier et on venait les week end de temps en temps ici et j'ai adoré tout de suite cette ville parce que je trouve qu'elle vibre. 
C'est vraiment une ville qui vibre pour moi et je trouve des similitudes d'ailleurs entre Lille et Marseille dans le sens où il y a un aspect cosmopolite comme ça, un vivre ensemble qui existe vraiment très différemment. Et les Lillois n'ont rien à voir avec les Marseillais effectivement. Mais voilà, c'est vraiment une ville que je trouve. Mais comment dire. Tout y est possible. Effectivement, pour ma vie de famille, c'était hyper important à un moment donné. Bon bah je vivais à Paris jusqu'à ce que je sois enceinte pour la première fois et on a décidé avec mon compagnon de s'installer ici pour justement se laisser le temps aussi d'être parents dans un environnement avec plus d'extérieurs, avec plus de facilité qu'à Paris. 

Donc Marseille, tu termines ton cursus universitaire lié aux métiers du cinéma et de l'audiovisuel. J'ai envie de savoir comment cette passion est née, quitte à initier à la comédie. Tu disais que tu venais d'une famille qui n'était pas du tout dans cet univers-là. Toi, c'est né comment ta passion ? Est-ce que ça commence par le théâtre ? Est-ce que ça commence par des films que tu vois ? 

Euh C'est un peu un mélange des deux. Le théâtre, j'en ai fait alors malgré tout. Peut-être aussi grâce à mes parents, parce que c'est eux qui m'ont mis au théâtre quand j'avais neuf ou dix ans. Et voilà. Et ça a été vraiment une vraie révélation dans le sens où je m'y suis sentie très vite, très bien. Ça m'a beaucoup aidé, j'adorais y aller, je m'y sentais très bien et en fait, c'est vraiment au lycée. 

J'ai toujours après aimé les films et l'image et ça c'est quelque chose que j'aime beaucoup. Je trouve que de raconter une histoire via les images, ça, ça crée une émotion très forte tout de suite. Mais en tout cas, par rapport au théâtre, il y a une personne qui a été importante qui s'appelle Serge Reliant, qui était un prof à mon lycée et il était passionné et il savait fédérer les jeunes autour de ça pour s'exprimer. 

Donc on était un petit groupe, on adorait, on passait tout notre temps après les cours à faire ça et ça a pris vraiment une importance pour moi. Donc quand le lycée s'est arrêté, j'ai poursuivi des études en audiovisuel, notamment parce que mes parents préféraient que je fasse un métier technique, que j'apprenne les métiers du cinéma parce que j'ai eu l'envie rapidement vers treize quatorze ans, de m'essayer à la comédie, de peut-être passer des castings, des choses comme ça. 

Mais ça faisait peur à mes parents. Aujourd'hui, en tant que maman, je peux comprendre honnêtement, quand on connaît pas du tout ce milieu.

L'idée c'était de t'armer pour se dire bon, si ça ne marche pas la comédie, au moins tu auras un job.

Oui, exactement. Mais en fait voilà, ils se sont dit ok, tu t'es passionnée par ça, On le voit bien. Donc nous on n’a pas de problème avec l'intermittence ou les métiers du cinéma, mais au moins apprend on suit des études là-dedans et c'est ça qui m'a beaucoup formé en fait. Donc j'ai fait de la régie, j'ai fait du montage, j'ai fait assistanat, mise en scène avant la comédie qui finalement est revenue à moi après.

Comment, de quelle façon ? On pense évidemment à Plus belle la vie, à cette aventure incroyable qui a duré seize ans. Donc le rôle d'Estelle Cantorel, ça se passe comment ? Tu te présentes à un casting ?

Alors en fait, c'est Michael Taupin qui est quelqu'un qui est un qu'un directeur de casting aujourd'hui, qui était assistant casting de Plus belle et qui était dans la même école que moi à l'IUT, justement d'Aubagne. 

Qui existe encore aujourd'hui hein ?

 

Voilà. Et Mike, il a pensé à moi en se disant mais il est assistant casting et il s'est dit mais tu devrais passer ce casting !  

Et ensuite ?  

Et voilà. Et j'étais sur un tournage en tant qu'assistante mise en scène vers Gap et j'ai fait l'aller-retour pour passer ce casting en me disant ah mais un rôle de deux mois, mais n'importe quoi, jamais je ne pourrais faire ça ! 

D'ailleurs, j'étais bien paniquée quand même quand j'ai su que j'avais été prise. Euh. Je me souviens que le réalisateur Eric Guirado, a fêté ça avec du champagne et tout quand on a su que j'avais été prise parce qu'il disait tu verras ça, un nouveau cap dans ta vie. Donc en fait ça va être quelque chose. Et effectivement, ça a été quelque chose qui a bien défini ma vie derrière. 

Donc tu l'imaginais pas du tout, mais toi tu partais pour une aventure de deux mois, tu dis ?  

Oui de deux mois. Mais c'est vrai que ça me paraissait déjà énorme parce que moi je faisais des rôles de trois jours, des silhouettes, des choses comme ça, et ça me paraissait déjà énorme. Et là, voilà, le premier jour de tournage. 

D'ailleurs, j'ai appelé Michael Taupin à la fin de cette première journée en disant Mec, je ne vais pas y arriver. Je pense qu'il faut qu'on trouve quelqu'un d'autre. Je pense qu'il faut qu'on me remplace. Je panique, c'est trop pour moi quoi. Il m'a dit attends deux secondes, essaye encore demain parce que j'avais deux jours d'affilée où j'avais cette séquence immense. Et là, le rythme, plus belle la vie que maintenant beaucoup de gens connaissent. Et puis finalement, au bout des deux mois, j'ai fait le pot de départ et le directeur des acteurs, Richard Guedj, est venu me voir en disant Mais en fait, on aimerait bien que tu restes, est ce que tu pourras revenir ? 

Et. Et voilà. Et donc je suis revenue et en parallèle, je finissais mes études, je faisais mon mémoire en arts visuels donc ça s'est goupillé comme ça.  

Alors tu parles du rythme de Plus belle la vie. Beaucoup de gens connaissent, on l'imagine en tout cas, puisque c'est une usine à gaz, il faut sortir les épisodes.  

On entend souvent vous avez droit qu'à une prise. Ce n’est pas vrai, on a le droit à plusieurs prises, mais comment dire, Il y a deux caméras maintenant aujourd'hui, avant il y en avait trois, donc quand il y en avait trois, c'est vraiment l'usine à gaz. Tout va très vite. C'est à dire que c'est à la fois la mise en place, la répétition et l'action, et on y va. 

Et en fait, on a à peine le temps de s'imprégner des mouvements, du déplacement, etc. que c'est déjà terminé. Donc en fait, à partir du moment où on commence la scène, il faut passer à l'autre et c'est ce qui fait que c'est parfois un petit peu après, il va y avoir une magie sur une séquence où d'un coup, en fait la première prise est bonne. 

Mais il faut savoir que les techniciens, ils ont besoin aussi de savoir exactement ce qu'on va faire pour bien nous suivre, pour bien pointer, pour qu'on soit net, pour que la lumière soit bonne. Mais c'est vrai que c'est un rythme effréné, il faut le savoir.  

Mais très bonne école.  

Oui, excellente école, Une excellente école parce que. Parce que oui. Et on n'a pas le choix. Ça m'a appris aujourd'hui sur n'importe quel tournage, je sais où me placer par rapport à la caméra, les marques, les trucs et à vite être efficace en fait. Et comme c'est quelque chose qu'on demande beaucoup aujourd'hui aux comédiens, notamment en télé, je pense qu'en cinéma, encore on a un peu plus de temps, etc. c'est autre chose. 

Faut avoir aussi une grande patience. Et moi je ne suis pas trop une patiente. Donc finalement c'est bien ce rythme-là pour que ça aille vite.  

Et alors surprise, la série est de retour donc tu as fait une apparition ?  

Oui, ce n’est pas censé être un rôle récurrent, mais qui sait, peut-être qu'elle va rester un peu. Alors en fait, j'ai fait le redémarrage de la série sur TF1 avec une approche que j'ai beaucoup aimé tourner pour partir parce que j'ai d'autres projets qui n'empêchent pas effectivement, peut-être qu'Estelle revienne de temps en temps. 

Donc voilà donc la production, on ne sait pas trop de quelle manière faire revenir si c'est pour repartir. Donc faut définir un petit peu tout ça. 

J’imagine qu'à un moment donné, quinze ans dans le même rôle, etc. Ça peut faire peur aussi de se dire est ce que je vais pouvoir jouer d'autres rôles ? Est ce qu'on ne va pas m'identifier qu'à Estelle ?

Moi pendant un temps, c'est ce que j'ai pensé. Je me suis dit bon bah je ferais ça toute ma vie. Ah super projet ! Puis je m'étais dit bon, je ne suis pas comédienne pour faire un seul rôle, c'est très bien j'adore plus belle, J'adore ce rôle-là. Je ne l'ai pas toujours adoré d'ailleurs. C'est toujours pareil. Après, moi je n’ai pas trop à me plaindre parce que j'ai quand même, même en étant la plus belle, j'ai eu d'autres choses. Je faisais que pendant trois ans d'affilée. J'avais des rôles sur des téléfilms de temps en temps, donc je faisais quand même partie de plusieurs acteurs, acteurs et actrices où on tournait quand même, on tournait à côté parce qu’on n’était pas autant identifiés peut-être que certains. Et finalement c'est pas mal pour justement un peu s'épanouir ailleurs. Et là, une des décisions qui fait qu'effectivement je ne reprends pas en récurrence aujourd'hui, c'est que j'ai vraiment trop peur que je n'ai que ça et j'ai trop envie d'explorer d'autres rôles. Et puis bon, bah c'est aussi que j'ai joué un rôle assez important sur une autre série qui est en tournage en ce moment dans le Var. D'ailleurs. Et donc comme j'ai ce truc-là qui me prend aussi pas mal de temps, je ne pouvais pas non plus tout concilier. 

Tu dis que ce rôle, Estelle, tu ne l'as pas toujours aimé. Est-ce qu’il est possible pour les comédiens et comédiennes d'échanger avec les scénaristes, de faire évoluer l'intrigue d'une façon ou d'une autre, En tout cas leur personnage ? 

Alors c'est quelque chose qui a été un peu impossible pendant très longtemps, notamment quand on ne connaissait pas les scénaristes. On les a rencontrés vraiment une fois tous les quatre ans et encore. Donc bon, il n'y a pas de lien qui se crée. Alors c'est aussi une volonté pour qu'il n'y ait pas de copinage et que ce soit assez impartial en fait. Mais c'est vrai que si je trouve, notamment sur le redémarrage de plus belle, j'ai eu un échange avec la scénariste et je trouve ça très enrichissant. En fait, elle a parfois des idées pour nos personnages que les scénaristes n'ont pas forcément puisqu'ils en ont plein à traiter.  

A côté de ça, moi j'ai envie de savoir de quoi tu te nourris, de quoi tu nourris ton art où est-ce que tu reprends ton souffle, parfois ton élan ? 

Je reprends mon souffle déjà à part, mais avec ma famille, franchement, ça fait un peu bateau de dire ça. Mais c'est vrai, les enfants, c'est quand même un truc qui te remet d'aplomb parce qu’énergie, parce qu’amour pur. Après ce n’est pas encore une fois, comme je disais, ce n’est pas tout rose dans la vie de maman du tout. Mais il y a quand même un truc qui est tellement vrai c’est que ça met les choses à niveau et c'est très bien. Et après j'ai mon petit, mes petites folies de danse, moi que j'aime beaucoup, ça me libère ! J'adore de me retrouver de temps en temps qu’entre nanas et à faire un peu les folles. Voilà, c'est une vraie échappatoire et à la fois ça m'ancre et ça me permet de redéfinir mes envies, ma direction, mon chemin, là où j'en suis. C'est bien de mettre une pause à un moment donné pour savoir ce qu’on fait, sinon on avance, on avance, mais on avance vers quoi ? 

Donc je trouve qu'il faut avoir un équilibre entre se poser des minutes, savoir où on en est pour après redonner un souffle comme vous dites.  

Justement, on avance vers quoi ? C'est quoi ton actualité ?

Bah mon actualité. Je suis entre deux tournages de Tom et Lola qui est une nouvelle série pour France 2. Voilà où j'interprète une médecin légiste et c'est une nouvelle série qui est très ambitieuse.

Voilà, j'espère qu'elle plaira parce qu'elle est vraiment fraîche, je la trouve hyper fraîche et j'adore ce rôle. 

C'était s’immerger un peu dans ce métier-là ? 

Oui, un peu, un peu. Alors ça c'est drôle parce que je vais à un moment donné, il y a une vraie destinée. Là Je suis la médecin légiste du Sud en fait, parce que j'ai fait médecin légiste sur Mercantour. Bon, alors après, c'était un rôle beaucoup plus, beaucoup plus secondaire on va dire. Mais c'était assez rigolo que la même année, je fasse quand même deux médecin légiste éloignés, mais quand même. Donc c'était assez rigolo. Donc oui, j'ai dû m'immerger notamment dans la véracité de ce qui était écrit. Mais. Mais c'est un métier qui est hallucinant, hein ? Je trouve que c'est passionnant et je comprends aujourd'hui. Maintenant je comprends effectivement à quel point ça peut être, ça peut être passionnant et on peut ne penser qu'à ça.  

Le théâtre, tu y penses ?  

Oui. Alors le théâtre, j'en ai fait quand j'étais à Paris. J'ai un projet de théâtre avec Richard Guedj qui était l'ancien directeur d'acteurs de Plus Belle et Cyril le Comte. Donc on espère que ça va. Voilà que ça va aboutir. Voilà, c'est une pièce autour de Tchekhov et de la correspondance. Je n'en dis pas plus parce que ce n’est pas encore vraiment fait, mais. Mais voilà, il y a ce projet-là. On espère que ça va aboutir, mais toujours pareil, faut une résidence, trouver des financements, etc. Donc on est là-dedans.  

En étant si proche d'Avignon, est ce que tu es une fidèle festival ?  

Oui, j'y vais tous les ans, notamment parce que mes parents maintenant habitent à l’Isle sur la Sorgue donc c'est vrai que ce n’est pas loin et ça c'est chouette. Et bon, on y retrouve tous les copains en général. J'ai toujours des amis qui y sont donc des pièces à aller voir et puis des pièces à découvrir aussi, où je n’ai pas forcément d'amis. C'est une très belle opportunité de découvrir un peu des pièces. Bon, je vais après très régulièrement à Paris, donc j'ai aussi vu des pièces à Paris. Mais à Avignon, il y a une ambiance particulière que j'aime beaucoup.  

En ce mois de mai, impossible de ne pas évoquer également le Festival de Cannes. Mais dans la région, ce sont des partenaires comme une trentaine d'autres festivals de cinéma ou d'audiovisuel. Celui-ci représente quoi pour toi à Cannes ? Ça te fait rêver ? 

Alors Cannes, j'y suis allée plus jeune. C'est très drôle parce que notamment quand j'y suis allée à 18 ans avec un groupe de copines on a fait n'importe quoi. C'était vraiment la fête quoi. Mais et puis on se faisait passer pour des actrices, on rentrait dans toutes les soirées, enfin voilà, c'était le cadre festif uniquement. Et après j'y suis retournée un petit peu en étant dans plus belle mais plus jeune. Aujourd'hui, je ne m'y vois absolument pas y aller sans avoir quelque chose à défendre. Alors oui, il y a toujours des belles rencontres qui peuvent se faire. C'est toujours génial de pouvoir d'être accrédité, de pouvoir voir des films. Pourquoi pas, mais c'est tellement fort. C'est un festival dans lequel si on a quelque chose à y défendre, si c'est bien plus intense. Donc moi j'adore ce festival, je trouve qu'il est, il est, il est beau. Alors ce qui est souvent ce qui me fait rire, c'est que en ayant été là-bas, j'ai déjà monté le tapis rouge, mais je trouve qu'entre ce qu'il y avait quand j'étais enfant, je voyais les strass, les paillettes, les trucs et ça c'était la Wow ! Puis en fait, bon, non mais c'est un tapis rouge et puis derrière on va voir un film. En vrai, il n’y a rien. Voilà. Donc ça en fait souvent c'est une montagne.  

Jamais de ma vie je suis restée 2 h derrière une barrière pour juste voir passer quelqu'un, donc je n’ai pas ce truc-là. 

Alors le sud, cette terre de cinéma, tu y es désormais ancrée en famille. Qu'emportes-tu du sud avec toi quand tu montes dans le nord ? Si c'est le cas ou lorsque tu te déplaces pour des tournages ou autres ?  

Qu'est-ce que j'y emporte ? Alors quand je vais dans le Nord voir ma famille, j'emporte des navettes. Non mais en fait c'est marrant parce que je défends souvent Marseille aujourd'hui. Parce que c'est une ville, c'est clivant Marseille, donc après je le respecte totalement. Bien sûr, il y a des gens qui n'aiment pas du tout Marseille et je dis Marseille, soit tu l'adores, soit tu la détestes et y a pas trop d'entre deux. Donc après maintenant ce qu'on y emporte c'est Jul. Il fait rayonner Marseille dans toute la France et il a imposé une marque. Voilà, son bébé est marseillais bébé. Tout ça c'est que lui. Donc faut rendre à César ce qui est à César et donc à Jul ce qui est à Jul. Bande organisée, même partout ailleurs, on va mettre cette chanson quoi. 

Et c'est fou ! Chanson qu'à la base, moi j'étais là oulala qu’est-ce que c’est. Et puis aujourd'hui, je suis comme tout le monde, en train de danser comme une malade et à essayer de dire toutes les phrases dans le bon ordre. Donc voilà.  

Donc on peut dire que tu es devenue une ambassadrice du Sud, on peut dire que Marseille tu la défend

La lumière du Sud. On parle de terre de cinéma, qui séduit de plus en plus de réalisatrices et de réalisateurs. Ces territoires attirent deux studios de tournages d'envergure internationale, accueillent des équipes du monde entier. Est-ce que pour toi, le vrai luxe finalement, aujourd'hui, ce n'est pas de pouvoir travailler, vivre de ton métier sans être à Paris, en fait, avoir le bon côté des deux, quoi. 

Tout à fait. Le seul bémol là-dedans, c'est que je vais faire un petit peu ma syndicaliste deux secondes. Mais ce qu'il y a, c'est qu’effectivement, toutes les productions, beaucoup de productions adorent le sud et donc s'y installent. Et ils ont bien raison. Et c'est génial qui ait autant de tournage parce que déjà les techniciens aujourd'hui travaillent énormément. C'est super quoi quand on est comédien et comme moi du coup un peu affilié au sud, eh bien on ne va pas offrir des rôles principaux aux comédiens du Sud. Souvent, ce sont les rôles secondaires.  Mais c'est drôle ces trucs-là de se dire ah ben non, on va prendre. Mais même parfois ça arrive pour les chefs de poste, ça va prendre, je ne sais pas, le réalisateur à Paris, et puis le reste de l'équipe dans le sud. Donc je pense qu'il faut arrêter vraiment avec ça, parce qu'il y a tellement de gens qui sont venus s'installer dans le sud. Moi, pendant longtemps je ne l’ai pas dit, je ne voulais pas qu'on sache que j'étais dans le sud parce que je craignais justement d'être affiliée. Voilà, quand on m'offre les rôles secondaires. Mais voilà, force est de constater que ce n’est pas évident quand on est donc reconnu comme on va dire, ambassadrice du Sud. Mais même pour les projets qui se font dans le sud, eh ben ce n’est pas à nous qu'on fait appel en premier. Je pense que ça évolue énormément, mais ce n’est pas encore tout à fait égalitaire là-dessus. 

Alors Élodie, nous allons terminer avec des questions courtes. Réponses courtes. C'est parti ! Quel a été ton rôle préféré depuis le début de ta carrière ?  

Eh bien, je dirais que ça a été mon rôle dans à Fleur de peau de Christian Bonnet. Voilà, j'ai tourné il y a peut-être un an ou deux, je ne sais plus.  

Quel rôle aimerais-tu jouer à l'avenir ?

Ah oui, ça c'est dire tant de rôles. Mais. Eh bien, j'aimerais bien jouer le rôle d'une maman en fait, parce que ça m'a été jamais donné alors que je le suis dans la vie. Et voilà, d'une maman combative dirons-nous. 

Alors tu es un peu répondu en parlant du festival de Cannes, mais est-ce que tu as une idole dans cet univers du cinéma même si tu n'es pas très fan ?  

Je suis fan de plein de monde, mais je dirais Juliette Binoche. Je trouve tellement classe et elle parle si bien. Oui, et ces rôles, Bon bah n'en parlons pas.  

Tu aimerais réaliser ? 

Oui, c'est une idée que j'ai en moi alors ça commence à faire longtemps et il faudrait vraiment que je m'attelle à avoir confiance. Mais aller au bout d'un projet ce n’est jamais évident et de se faire confiance. En fait, j'ai un problème avec le fait de réunir une équipe et de se dire venez, venez, je vous emmène, je vous emmène dans mon histoire, faites-moi confiance. J'ai tellement peur de les décevoir que je préfère parfois éviter.  

Quel genre de film tu aimes regarder toi ?  

J'adore les films d'action en vrai. Mais. Mais pas qu'eux bien sûr. Mais c'est vrai que j’adore regarder parce que c'est très violent. Et à côté, j'adore les films très sensibles. 

Je ne sais pas pourquoi je pense à ça, mais je pense à Pupille, ce genre de films où vraiment ça me bouleverse pendant et ça me reste pendant très longtemps. Alors que bon, même si j'adore, ça ne reste pas par exemple, Mais voilà. Et puis comme salé ou sucré salé. Donc on va avoir la chanson en tête toute la journée. 

En fait, j'adore cette chanson et je la chante avec mon fils qui adore aussi. Il est tellement mignon quand il chante que c'est vraiment craquant, donc on lui dédie. Voilà. Merci beaucoup et merci ! 

Merci beaucoup.

C'est la fin de cet épisode de parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous. Abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférés. 

Episode 7 – Mathieu Blanchard, le territoire pour terrain de jeux !

Ce mois-ci rencontre avec un des meilleurs ultra traileurs de la planète, Mathieu Blanchard  qui a fait du territoire son terrain de jeu ! Vauclusien d’origine il se définit aujourd’hui comme un citoyen du monde et des sommets enneigés à l’aridité du désert, il relève des défis pour le moins contrastés ! Ouverte sur la Méditerranée, tournée vers l’Europe, la Région Sud est à la croisée des chemins et définitivement une terre de contrastes. Pour toutes ces raisons Mathieu Blanchard en est un ambassadeur exceptionnel. Bonne écoute !
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Bienvenue dans Parle Sud, le podcast de la Région Sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leur domaine respectif, qu'il s'agisse de médecine, de sport, d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante.

Ce mois-ci, rencontre avec un des meilleurs ultra traileurs de la planète, Mathieu Blanchard, qui a fait du territoire son terrain de jeu. Vauclusien d'origine, il se définit aujourd'hui comme un citoyen du monde. Des sommets enneigés à l'aridité du désert, il relève des défis pour le moins contrastés. La région Sud, quant à elle ouverte sur la Méditerranée et tournée vers l'Europe, est à la croisée des chemins et définitivement une terre de contrastes. Pour toutes ces raisons, Mathieu Blanchard en est un ambassadeur exceptionnel. Bonne écoute.

Mathieu, Bonjour.

Bonjour Caroline.

Nous sommes très heureux de t'avoir au micro de Parle Sud aujourd'hui. Car si la région Sud est à elle seule une aventure, tu en es toi, Mathieu, l’incarnation. Alors avant de te découvrir plus en détails, si tu devais te présenter à quelqu'un qui ne te connait pas du tout aujourd'hui, qu'est-ce que tu dirais ?

Oula, c'est une question difficile, mais au moment où on se parle, je suis un sportif professionnel. Mon sport c'est la course à pied et si on va un petit peu plus dans la précision, c'est le trail running, donc c'est de la course à pied en milieu naturel. On a tendance à penser que le milieu naturel, ce sont les montagnes mais c'est tout ce qui est naturel en fait, qui n'est pas de l'asphalte. Ça peut très bien être du sable. Il y a des courses dans le désert, dans la jungle, du polaire aussi, la neige, tout ça c'est naturel. Donc on appelle ça de la course de trail. Et si on va encore un petit peu plus dans la précision, je fais de l'ultra trail, donc ce sont des courses en nature de très longues distances, c’est ma ça spécialité.
On peut avoir l'impression d'un regard extérieur, que tout est identique. Mais en fait ce sont vraiment des méthodes d'entraînement, des philosophies différentes entre de la course à pied sur route, du trail court et du trail très long comme je fais. Voilà. Et puis si je suis là aujourd'hui, c'est parce que mes origines sont du Sud de la France. Je suis né à Cavaillon pour être plus précis et puis voilà. Ensuite, j'ai eu un parcours assez typique, je dirais. Du lycée à Cavaillon, une école d'ingénieur, quelques années de pratique d'ingénieur dans un bureau. Et puis un jour, la vie est devenue plus atypique pour moi puisque le sport m'est arrivé dessus un petit peu comme une surprise assez tard dans ma vie. J'avais 26 ans quand je me suis mis à pratiquer du sport un peu plus sérieusement et voilà. J'étais loin d'imaginer ce qu'allait devenir ma vie le jour où j'ai chaussé des chaussures de course à pied pour la première fois.

Tu es allé super vite ! Tu as déjà presque répondu aux deux prochaines questions ? Je t'ai demandé de te présenter. Effectivement, l'ultra trail, tu l'as présenté et c'est super intéressant et c’est important de préciser pour celles et ceux qui ne le savent pas qu’on est en dehors des routes en béton, comme tu le disais hors de l’asphalte, en montagne, dans la jungle, dans le désert. Tu connais donc parfaitement la diversité de notre territoire et on est à distance aujourd'hui. Moi je suis de Marseille, toi tu es aux Deux Alpes, c'est ton camp de base aujourd'hui. Est-ce que tu peux rajouter deux petites choses, dès le début, tu disais donc, un des meilleurs ultra traileur de la planète. Je rajoute coach, moniteur de plongée sous-marine, aventurier. Avant ça, tu as bossé dans l'ingénierie, dans la thermique, tu es hyper jeune encore même si on a l'impression que tu as vécu 1000 vies déjà.

Oui, alors c’est peut-être une chance, plus que des choix. Voilà, j'ai eu des belles surprises dans la vie. J'ai su aussi avoir une ouverture d'esprit pour écouter des signes, écouter des envies aussi, plutôt que de les fermer tout de suite. Et c'est sûr que ça m'a amené vers divers casquettes, bonnet même pour moi à la montagne. Plus jeune c'est sûr que moi j'ai grandi proche de l'océan, à Marseille aussi, j'ai un appartement juste à côté de la plage des Catalans. C'est là que j'ai encore ma licence de symbolique de plongée sous-marine au club de l'Estaque. Mes parents ont tenu un club de plongée dans les Antilles pendant une dizaine d'années. Donc c'est sûr que j'ai baigné dans l'océan et naturellement, je suis devenu moniteur de plongée, métier que j'ai pratiqué pendant quelques mois pendant mes études d'ingénieur et dans les moments où l'ingénierie me stressait un petit peu trop. Voilà, c'était un petit peu une soupape de décompression pour moi. Et puis c'est ça, aujourd'hui multi casquettes je fais du coaching, je fais des conférences en entreprise. Ce que j'aime beaucoup aussi, outre l'aspect purement performance du sport, des compétitions, comme on peut l'imaginer, c'est de raconter ce que je vis. Donc je peux considérer que j'ai une casquette aussi de créateur de contenu. Voilà. J'aime créer beaucoup de contenus sur différents canaux, sur les réseaux sociaux, dans un livre, plus récemment dans des films aussi. J'adore aussi le canal de communication film. C'est quelque chose où je m’épanoui énormément et ça donne un sens à ma vie au final, d'avoir des communautés grandissantes et surtout des retours de cette communauté qui m'apporte beaucoup de gratitude puisqu'ils me disent de manière très explicite que les messages que je leur fais passer, les images que je partage de cette belle nature et de mes aventures leur donnent eux aussi l'envie de quitter leur canapé ou leur vi  parfois un petit peu trop sédentaire pour aussi expérimenter des activités physiques, des aventures ou micro  aventures en milieu naturel. Et ça, c'est quelque chose qui donne beaucoup de sens à ma vie et qui me donne aussi une raison plus évidente pour moi, d'avoir une utilité sur cette planète Terre. Voilà, donc ce sont des journées bien remplies.

Je vois ça ! Et est-ce qu'on peut dire parce que j'ai envie évidemment de savoir comment cette discipline, pour en revenir à l'ultra trail, s'est imposée à toi. Mais est-ce qu'on peut dire que tout a commencé pour toi via ton aventure télévisuelle ? Tu es aussi connu du grand public pour avoir participé à Koh-Lanta ?

Alors c'est arrivé après. Je dirais que l'aventure c'est quelque chose que j'ai découvert récemment. On peut devenir aventurier, mais on peut aussi être aventurier dans l'âme et je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours eu en moi. C'est peut-être aussi lié à mon éducation, des parents qui ont quitté mi-vingtaine la métropole pour aller monter ce club de plongée. Ils avaient 25 ans à l'époque. On ne faisait pas ça il y a 30 ans en arrière. Ils ont énormément voyagé, ils m'ont emmené avec eux. J'avais à peine une semaine que j'étais déjà dans un avion, donc peut être que voilà, ils ont insufflé en moi cet esprit d'aventure et c'est ce que je fais aussi aujourd'hui. Des aventures totalement hors course.

Je découvre l'ultra trail en 2017 et je fais le tournage de Koh-Lanta en 2019. Et pour la petite anecdote, au moment où je suis parti tourner l'émission, donc sur les îles Fidji, au milieu du Pacifique, j'étais au même moment sur l'île de la Réunion, à quelques jours de prendre le départ de la fameuse « Diagonale des fous » qui est une course pour moi purement aventure. C'est de l'aventure. Je n’ai malheureusement pas pu prendre le départ puisque l'émission m'a demandé de rejoindre le tournage le plus rapidement possible. Mais ça montre bien que l'aventure, le trail et tout ça était en moi et arrivé bien avant cette que cette aventure de Koh-Lanta.

Alors je le disais tu connais parfaitement la diversité de notre territoire. Ici aussi en région Sud, tu as rappelé tes origines, donc une terre de contrastes, d'aventures entre mer et montagnes. Pour toi qui as parcouru le monde, en quoi la région Sud est un terrain de jeu sans bornes, peut être sans limite.

Alors c'est vrai que j'ai eu la chance de parcourir le monde et je suis allé dans îles, dans tous les milieux, tous les types de biotopes, de jungles, de polaires, de montagne. J'ai eu la chance de voir beaucoup de choses. On va revenir sur le Sud après, mais je trouve que la France - et ce n’est vraiment pas chauvin de dire ça, c'est vraiment réaliste - je trouve qu'il y a une diversité de paysages que j'ai vu nulle part ailleurs. En fait en France, on peut tout avoir, on peut avoir le monde entier, on peut avoir des forêts humides, d’autres très sèches de l'altitude, de l’alpin, de la plage paradisiaque. Enfin, c'est vraiment hyper diversifié et le Sud particulièrement. Bon, moi ce qui me plaît aussi, c'est que j'ai grandi là. Je suis un petit peu comme certains des légumes de ma région : j'ai besoin du soleil pour pouvoir me sentir bien.

Il y a beaucoup de diversité aussi autour de chez moi. C'est sûr que j'ai la chance de pouvoir arpenter des montagnes qui ne sont pas très hautes mais qui ont un fort caractère. Je pense au Luberon et aux Alpilles que j'ai traversé de long en large, à vélo, en courant. Et puis il suffit de rouler 1 h pour rejoindre la côte, les calanques, les eaux bleu turquoise, les mêmes couleurs douces qu'on peut retrouver en Polynésie sont dans les calanques.

Tout ça nous donne un terrain de jeu qui est vraiment fabuleux et que l'on peut pratiquer quasiment toute l'année. Avec nos conditions météorologiques, on peut faire des belles sorties de vélo encore en plein mois de décembre et on peut aussi aller expérimenter de l'altitude, du froid et des conditions assez extrêmes qui permettent de nous préparer à des projets plus costauds. Je pense par exemple au Mont Ventoux. Y aller en plein hiver par Mistral, ce sont des conditions qui sont extrêmes, on parle de ressenti à -20, -30 degrés : chose que je peux retrouver sur des aventures au nord du Canada par exemple. On a vraiment une région ultra diversifiée et surtout super agréable à vivre.

Là, c'est plus mon côté chauvin qui va parler mais j'ai grandi dans une culture avec des grands parents très ruraux avec une importance donnée au patrimoine local et aux activités culturelles. Et c'est quelque chose qui a vraiment bercé mon enfance et auquel je suis très attaché.

Alors tu le disais, tu as besoin de soleil pour te sentir bien. Effectivement, peut-être que c'est dans le froid que tu repousses un peu les limites. Et pourtant, il y a une formidable aventure que tu as vécu au Canada. On va en parler. Mais là, tout de suite, si on suit tes réseaux sociaux, on peut voir que tu reviens d'une expérience incroyable encore une fois, avec des chasseurs alpins, c'est ça ?

Oui, tout à fait. Pas plus tard qu'hier, j'étais encore hors réseau. Je suis parti quelques jours avec le 93ᵉ régiment d'artillerie de montagne. C’est un régiment qui est basé proche de Grenoble et qui a la spécialité d'intervenir en montagne dans les milieux extrêmes. Voilà. Et puis j'ai eu la chance d'aller parcourir avec eux un bon morceau du haut plateau du Vercors, Parc national magnifique en plein hiver, donc en ski de randonnée à arpenter ce territoire et à dormir aussi en pleine nature dans la neige. C'est quelque chose que j'avais déjà expérimenté au Canada, je ne sais plus si je l'ai dit dans mon introduction, mais j'ai vécu dix ans au Canada. Je suis d'ailleurs devenu citoyen canadien, donc je suis plutôt un citoyen du monde aujourd'hui. Et c'est vrai que là-bas, bon, ce n'est pas qu'un stéréotype, les hivers sont très rigoureux et on peut s'entraîner à ce type d'aventures dans les milieux les plus extrêmes. On parle de températures qui vont aller -40, -30. Et puis j'ai eu à dormir à l'extérieur dans ces températures-là, donc c'était super de pouvoir revivre ça en France, sur le plateau du Vercors, avec les militaires. Et puis j'en ai appris un peu plus sur aussi leurs techniques de survie. C'est super intéressant parce que le milieu polaire m'attire énormément. Il est extrême, il est difficile, on n'a pas le droit à l'erreur. C'est vraiment quelque chose d'ultra précis en termes d'aventure et il y a des chances que dans les années à venir, on me revoit sur des explorations ou des aventures assez ambitieuses en milieu polaire. Donc une piqûre de rappel avec ces militaires est quelque chose de très bon pour moi.

Tu pratiques un sport et tu vis des aventures extrêmes, l'aventurier et l'athlète professionnel que tu es, se met régulièrement dans l'inconfort et repousse les limites de l'humain. Justement des limites, est-ce que tu t'en es mis certaines à ne pas dépasser ?

Alors ça c'est une très bonne question. L'exploration des limites est vraiment quelque chose qui relie les aventuriers et les sportifs professionnels. Surtout dans des sports nature où on est vraiment contraint, non pas uniquement par la physiologie humaine et et par nos capacités physiques, mais aussi par le milieu, les conditions du milieu. J'avouerais qu'aujourd'hui je n'ai pas encore la réponse. C'est une quête qui semblerait un peu - sûrement pas infinie, parce qu'on doit être quand même limité quelque part -mais en tout cas, ce que j'apprends de la vie et de mon expérience des cinq dernières années en tant qu’aventurier et athlète professionnel, c'est que les capacités du corps humain, mais aussi de son mental, sont bien plus grandes que ce qu'on peut imaginer. Alors je ne sais pas si c'est notre éducation, notre système moderne, le moment où on est passé à une vie plus sédentaire au néolithique. J'en ai aucune idée. Mais en tout cas, aujourd'hui je découvre encore des capacités physiques, des capacités à résister au froid, à la chaleur dans des milieux extrêmes et j'ai un peu du mal à savoir où sont les limites puisque le corps en fait est une super machine à s'adapter, à partir du moment où on lui laisse le temps de le faire.

Si on nous met dans un milieu extrême au milieu du désert du Sahara par exemple, les deux ou trois premières journées vont être excessivement inconfortables. Mais on va se rendre compte au bout de quatre ou cinq jours, qu’on va on va finalement être bien, on va pouvoir se déplacer sur de courtes distances, puis sur des longues distances et ça, c'est super intéressant.

Alors c'est sûr qu'il y a des limites, mais ce qui est très bien fait dans le corps humain - si évidemment on n'a pas de problèmes de santé ou de défauts- c’est qu’en général la limite c'est la fatigue. Ce n’est pas vrai que le cœur va s'arrêter ou qu'on va tout d'un coup mourir de froid ou mourir de chaud. Non, on va avoir quand même des limites de sécurité naturelles qui font qu'on va arrêter ce qu'on entend faire pour se mettre dans une zone de sécurité. Mais ce qui est intéressant, c'est que quand on va y retourner la fois d’après, on va pouvoir aller un petit peu plus loin que là où on s'est fait arrêter la première fois.

Donc la question des limites est une très bonne question. En tout cas, ce qu'il faut retenir, c'est que vraiment, le corps humain a des capacités bien plus grandes que ce que l'on peut imaginer.

En préparant cet entretien, j'ai visionné et écouté beaucoup de choses évidemment, te concernant. Je te trouve toujours très honnête dans tes ressentis. Quand tu souffres, tu le dis, quand tu as peur, tu le dis. Comment tu la gères la peur parce qu'elle est nécessaire aussi, justement pour pas aller au-delà de ses limites ?

Ben la peur, c'est sûr que c'est une sécurité aussi pour pas se mettre en trop grand danger, voire en danger de mort. Maintenant la peur, moi je la vois comme un élément de l'équation qu'il faut savoir accepter, apprivoiser, qu’il faut savoir dompter aussi. Je remarque qu'il y a aussi de nombreuses peurs qui sont ancrées en nous, encore une fois par notre éducation, par notre enfance. Ça peut passer par des dessins animés assez banals où on montre que la nuit, il y a des loups qui nous mangent. Et donc c'est sûr qu’inconsciemment, quand on se retrouve pour la première fois à courir toute la nuit dehors, on craint qu'il y ait un monstre de l'imaginaire collectif qui nous a un peu traumatisé, qui crée des peurs mais qui ne sont pas fondées. Et ça, ça se déconstruit. Donc pour moi il y a la peur fondée et la peur infondée.

C'est sûr que quand on est sur une arête avec 1000 mètres de ravin de chaque côté, oui, c'est une peur fondée. Il faut faire attention. Mais c'est sûr qu'il y a aussi énormément de peurs infondées, encore une fois, qui vont nous freiner et nous bloquer dans des projets personnels d'aventure, d'entrepreneuriat.

On parle d'aventure sportive, mais on pourrait parler aussi d'entrepreneuriat. Et ça, c'est bien dommage parce que beaucoup de personnes, je pense, pourraient exploiter leur potentiel dans des projets de passion qu'ils ne font pas à cause de ces peurs infondées.

Alors la différence entre ton sport pro et une aventure comme celle que tu as vécu au Canada ou ces derniers jours sur le plateau du Vercors, c'est que ton sport, tu le vis seul. L'aventure est collective. Dans quoi tu te sens le mieux ?

Alors mon sport, ça c'est vraiment une découverte et je suis bien placé pour le dire. J'ai pratiqué dans ma jeunesse beaucoup de sports collectifs par définition. J'ai fait comme tout petit garçon à du foot, du rugby. Et aujourd'hui, avec l'expérience que j'ai d'avoir goûté à tous ces sports, la course de trail, les ultra trails est pour moi le sport individuel le plus social au monde. Donc ce qui veut dire que oui, il y a une grosse partie de l'entraînement qui se fait tout seul puisqu'au final, le jour de la course, on est tout seul à porter notre dossard entre la ligne de départ et la ligne d'arrivée. Mais ce sont des sports qui sont tellement demandant sur le plan physique, émotionnel, personnel qu'il est impossible de pouvoir réussir pour des objectifs ambitieux de distances ou de performance sans avoir le soutien de notre entourage proche, voire d'un peu plus loin, de notre communauté aussi. Donc on pense à notre compagne, à nos compagnons, notre famille, nos amis et notre communauté. Si on n'est pas soutenu dans ses projets, c'est sûr que ça ne peut pas marcher. Ce qui fait que c'est clairement, même si on ne le voit pas, un sport d'équipe. Moi, dans ma position aussi d'athlète de haut niveau où je vais chercher des performances extrêmes, qui va demander des quantités d'entraînement énormes, des compréhensions aussi de mes proches s’ils ne sont pas avec moi dans mon projet, s’ils ne me soutiennent pas, c'est sûr que ça ne peut pas marcher.

Donc attention à l'image qu'on peut avoir des sports individuels par définition. Parfois certains sports individuels vont demander un côté social très puissant, qui va nous alimenter avec l'énergie nécessaire pour pouvoir réaliser ces sports-là. Donc voilà, j'aime dire que je pratique un sport individuel mais qui est ultra collectif et social.

Et est-ce que toutes ces aventures que tu vis parallèlement viennent nourrir la pratique justement de l'ultra trail ?

Oui, tout à fait, C'est une forme d'équilibre. Alors ça c'est un équilibre que j'ai trouvé. Être 100 % athlète professionnel à m'entraîner à courir et mettre des dossards n'est pas un épanouissement plein pour moi. Voilà. Alors j'ai beaucoup d'amis, dans mes teams professionnelles, qui dédient vraiment leur temps à 100 % à ça. S'entraîner, manger, dormir, s'entraîner, manger, dormir, et répéter ça tous les jours.

Peut-être que je suis un peu plus actif mais j'ai besoin aussi, peut-être de challenge intellectuel aussi. Je me sens un peu moins utile à ma société quand je fais juste pratiquer du sport. Et donc c'est pour ça que j'ai trouvé cet équilibre en mettant des projets annexes qui viennent me challenger mentalement, intellectuellement, et qui me permettent de travailler avec une équipe aussi parce que ce sport-là peut aussi isoler. Être tout seul en montagne toute la journée c'est super, mais on peut aussi s'isoler de la société. Donc ces projets-là me permettent de me reconnecter à des équipes. Ça va devenir vraiment des projets entrepreneuriaux comme gérer une entreprise. Quand on monte une aventure, c'est sûr qu'on va voir les beaux films au cinéma ou sur YouTube, mais une aventure, ça peut être six mois, neuf mois, voire un an de préparation.

Exactement pareil qu'une entreprise avec toute la partie logistique, sécurité, gestion de projet, finance. En fait, ça touche vraiment énormément de corps de métier. Il y a la réalisation de l'aventure et derrière il y a aussi la diffusion de l'aventure. Donc une aventure qui dure une semaine peut parfois demander un an de travail et ce sont vraiment des projets qui sont très prenant maintenant. C'est drôle, j'en parlais encore hier soir avec un ami avec qui je suis allée courir, ce qui est important, c'est de trouver l'équilibre. Ça, c'est vraiment le nerf de la guerre : avoir des projets qui nous nourrissent au niveau énergétique, à côté de notre de notre train qui est sur les rails et parfois la limite est fine. On peut avoir aussi des projets qui au premier abord semblent nous nourrir et vont au contraire nous drainer mentalement. Donc il faut souvent prendre du recul, écouter aussi nos proches, l'avis qu'ils ont par rapport à nos comportements du quotidien. Et voilà. Toujours challenger cet équilibre pour être dans des projets qui vont nourrir, plus que drainer de l'énergie.

Et puis moi, aujourd'hui, c'est l'équilibre que j'ai trouvé. Je dirais que c'est même 50/50. Je donne 50 % de mon énergie et de mon temps à ma vie d’athlète professionnelle et 50 % à l'aventure et à la création de contenu.

Alors Matthieu, tu es originaire du Vaucluse, on l'a dit. Qu’emportes-tu du Sud avec toi ? Que gardes-tu du Sud quand tu t'en éloignes ?

Alors c'est vrai que le Sud, je l'ai quitté officiellement à l'âge de 17 ans pour aller faire mes études d'ingénieur math sup maths spé. Bon, je ne suis pas parti très loin. Je suis allé à Aix en Provence mais très vite, une fois que je suis rentré en école d'ingénieur à Grenoble, j'étais attiré par l'étranger. J'ai fait énormément de projets, de stages et des expériences professionnelles à l'étranger entre l'Afrique, l'Asie, le Canada etc. Bon, c'est sûr que moi j'emporte le Sud avec moi, je l'ai dit tout à l'heure, mais c'est vraiment très marqué. Ça peut paraître assez banal, mais je pense qu'il n'y a pas un soir où je ne fais pas un apéro. Ce n'est pas l'apéro dans le but de se bourrer la gueule. Mais pour moi, un apéro, c'est un moment convivial qui va être une réunion avec soi-même ou avec nos proches pour faire le bilan de la journée, pour parler de la suite de la semaine.

Un peu au même titre qu'on ferait une réunion professionnelle. Et aujourd'hui, on vit tout de même dans une société qui va à 1000 à l'heure. On n'a pas le temps de se parler, on va trop vite. Donc ça, c'est quelque chose que j’ai toujours amené avec moi quand j'ai été en colocation ou avec des collègues de travail expatrié : le moment apéro a été super important. Et ça c'est quelque chose qui était très culturel dans mon Vaucluse natal.

C’est sacré ?

Oui, c'est sacré. J’ai aussi beaucoup de respect pour tout ce qui va être patrimoine et traditions. Chaque année on a eu des dates très fortes en famille, qu’il ne fallait pas manquer : les Feria de taurines, les fêtes de village l'été. Bon, je ne vais pas tous les mentionner, mais c'est quelque chose qui m'a vraiment marqué parce que j'ai vu les anciens avec les larmes aux yeux. C’est souvent dans ces moments de tradition que les souvenirs remontent aussi.

C'est vraiment un héritage qui permet de se rappeler un petit peu d'où on vient et où on va. Ce qu’on a tendance à un petit peu oublier. C’est ce qui fait que quand je me suis retrouvé dans des pays à l'étranger, avec des traditions comme ça, j'ai aussi eu beaucoup de respect pour ça et observer autour de moi les émotions que pouvait avoir les gens et aussi comprendre l'origine de ces traditions-là. Et puis on apprend beaucoup sur la culture, sur la personnalité des habitants et des pays avec ces traditions-là. Plus que sur une page Wikipédia ou dans un guide du Routard.

Alors pour celles et ceux qui voudraient découvrir le sud en mode trail ou rando active, tu as parlé de quelques spots tout à l'heure dans les Alpilles ou le Mont Ventoux. Tu en as d'autres en région sud à nous donner ?

Oui bon, le Lubéron, c'est sûr qu'il est magnifique donc Luberon, Alpilles. Alors attention, ce sont des terrains qui sont très techniques, avec beaucoup de roches et surtout l'été qui sont très chauds, très arides, avec très peu de point d'eau donc voilà, faut quand même le mériter. Bon, après tous les monts du Vaucluse, derrière avec le Mont Ventoux qui domine sont excessivement magnifiques. Et bon, c'est sûr que j'adore aussi les Calanques. Alors là pour le coup, je n’y vais pas. En été, il y a un petit peu trop de monde. J'aime y aller hors saison, début printemps ou automne et traverser les calanques des Goudes jusqu'à Cassis, voire jusqu'à La Ciotat. C'est vraiment une aventure incroyable, ce calcaire blanc qui contraste avec le bleu turquoise de la mer en bas. C'est vraiment extraordinaire et je recommande de visiter ce coin-là hors périodes d'affluence qui n’est vraiment pas agréable.

Alors Matthieu, pour finir, on a envie de savoir quels sont les projets. Tu bosses sur quoi là ?

Alors au moment où on se parle, moi j'ai donc que moi je suis revenu en France, dans ma France métropolitaine, il y a à peine quelques mois en arrière, à l'été 2023, après avoir passé dix ans au Canada. Donc c'est un petit peu un retour aux sources. Et tout à l'heure, tu as utilisé le mot « camp de base ». C'est vrai que je l'utilise encore parce que c'est nouveau pour moi de revenir en France. J’ai encore mes petites habitudes québécoises. Et je bouge aussi beaucoup pour mes aventures, ce qui fait que ça me rassure de me dire que c'est plus un camp de base où je vais être entre deux aventures, plutôt qu’une maison où je vais être 100 % routinier.
Là, j'ai installé ce camp de base dans les Alpes. Donc tu l'as dit aux deux Alpes, région de l'Oisans, que j'ai choisi aussi pour de nombreux critères, dont un qui est que c'est la région dans les Alpes la plus ensoleillée. Donc on revient encore au soleil, très important pour moi. Et donc je dirais que je découvre un petit peu ce qu'est la montagne.

Moi je ne l'ai jamais connue, j'ai habité à Montréal pendant dix ans, c'est là que j'ai découvert le trail. Et puis bon, il n'y a pas d'énormes montagnes au Québec. Et donc là, je découvre les métiers de la montagne, les sports qu'on y pratique. Et là, en l'occurrence, cet hiver, j'ai découvert le ski alpinisme qu'on appelle aussi ski de randonnée, bon, chacun a son terme. Et en gros, l'idée c'est de pouvoir balader que des skis en nature avec des peaux qui vont nous permettre de remonter les pentes. Et il y existe aussi des compétitions dans ce sport-là. Et voilà, j'ai décidé avec ma compagne Alix et un journaliste de participer dans l'une des courses les plus prestigieuses de ce sport qui s'appelle la Patrouille des glaciers, qui est une course assez extrême, mi-avril, en Suisse. Normalement, il faut quelques années de pratique pour pouvoir y participer. Mais moi je le mets dans le cadre de l'aventure cette fois-ci, parce que j'ai repris le ski après des années sans skier. On était encore en chasse neige sur des pistes bleu en décembre et on se retrouve, quatre mois plus tard, sur une course de ski alpinisme de 60 kilomètres, 5000 mètres de dénivelé avec des cols à plus de 3000 mètres, des pentes à 40 degrés. Donc quelque chose d'assez extrême. C'est ce qui occupe mon temps en ce moment. Voilà, on raconte cette histoire à travers un petite web série YouTube. Bien sûr, au printemps, le trail va revenir au galop avec le retour à des entraînements de plus en plus volumineux et puis des courses majeures. Sinon, j'ai aussi cette année un projet, justement, de revenir à l'océan. Ça faisait longtemps que je cherchais une histoire pour connecter le monde de l'océan à celui de la montagne. L'idée sera de travailler avec un apnéiste professionnel qui habite à Marseille d'ailleurs, qui est un sudiste aussi, il s'agit de Morgan Bourc’his. Il a eu des records du monde dans ses moments de compétition. Il a pris sa retraite maintenant, mais on va travailler ensemble sur la rencontre de deux sports le trail et l'apnée. Voir ce qu'on peut s'apporter l'un et l'autre dans nos échanges, dans nos sports respectifs, au niveau mental mais physique aussi. Et puis on va se lancer des défis respectifs pour donner un petit fil conducteur à ce projet. Donc ça, c'est quelque chose qui va vraiment m'occuper cet été. Et si on regarde un petit peu plus loin, l'hiver prochain, des chances que je me retrouve à nouveau sur des projets polaires assez extrêmes puisque j'ai dit tout à l'heure que c'est quelque chose qui m'attire énormément. Ça peut paraître un petit peu fou, mais c'est vraiment un milieu qui est qui m'attire.

Donc voilà, j'ai la chance d'habiter en montagne et de pouvoir m'entraîner aussi dans des conditions difficiles de froid, ce qui me permettra d'aller affronter des défis probablement début d'année prochaine.

 

Bon, un aventurier, un vrai, on le disait, mais voilà, rien d'autre à ajouter. Je rappelle quand même que ce livre Vivre d'aventure chez Flammarion, on apprend plein de choses le dépassement de soi, il y a plein d'exemples. On te suit sur différentes aventures, dont L'ultra Trail du Mont-Blanc. Bravo ! Merci 1000 fois Matthieu d'avoir accordé un peu de temps dans ce planning de fous, vertigineux. Merci beaucoup.

Merci Caroline.

C'est la fin de cet épisode de Parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous. Abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférées. A très vite.

Episode 6 – Alexandre Mazzia - Un chef du Sud aux Jeux Olympiques

Ce mois-ci rencontre avec le Chef triplement étoilé Alexandre Mazzia ! Chef de l’année 2023, choisi pour offrir aux athlètes des JO 2024 le meilleur de la gastronomie française, il ne cesse de faire briller le Sud dans le monde entier. Le repas gastronomique français a été reconnu au Patrimoine mondial de l’UNESCO et la Région Sud y contribue largement ! Dans cet épisode, Alexandre Mazzia se livre avec l’humilité et la pudeur qui le caractérisent et nous confie quelques-uns des secrets de sa folle créativité. Passion, exigence, rigueur et transmission sont les maîtres mots de cet éternel insatiable. Bonne écoute !
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Bienvenue dans Parle Sud, le podcast de la Région Sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leur domaine respectif, qu'il s'agisse de médecine, de sport, d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante.

Ce mois-ci, rencontre avec le chef triplement étoilé Alexandre Mazzia. Chef de l'année 2023, choisi pour offrir aux athlètes des J.O. 2024 le meilleur de la gastronomie française. Il ne cesse de faire briller le Sud dans le monde entier. Le repas gastronomique français a été reconnu au patrimoine mondial de l'UNESCO et la région Sud y contribue largement. Dans cet épisode enregistré dans son restaurant marseillais, juste avant le service du soir, Alexandre Mazzia se livre avec l'humilité et la pudeur qui le caractérise et nous confie quelques-uns des secrets de sa folle créativité. Passion, exigence, rigueur et transmission sont les maîtres mots de cet éternel insatiable. Bonne écoute.

Bonjour Alexandre, très heureuse de t'avoir au micro de Parle Sud aujourd'hui. Alors beaucoup de choses ont déjà été dites sur toi, sur ton parcours. Nous allons donc essayer d'être un peu originaux. On va essayer de découvrir un Alexandre Mazzia qu'on connait moins. Et puis on va également évidemment penser à celles et ceux qui vont te découvrir via cet épisode.
Donc on va commencer s'il te plait Alexandre avec cette question : est-ce que tu peux te présenter à quelqu'un qui ne te connaîtrait pas du tout ?

Je dis « Salut, c'est Alex. » Voilà ce que je dis (rire). Non, Alexandre Mazzia. Je suis chef propriétaire du restaurant AM par Alexandre Mazzia 9 rue François Rocca, papa de deux superbes enfants. Et voilà. J'ai l'impression qu’il y a des étoiles au-dessus de moi, mais aussi des âmes bienveillantes pour avoir la vie que j'ai et l'opportunité de faire ce que je fais aujourd’hui, ça c'est un peu incroyable.

Tu parles d'étoiles donc tu penses à la chance, Tu penses que tu as eu de la chance ?

Je ne pense pas de la chance. Mon grandgrand-père disait « la chance c'est la rançon du travail ». Mais je pense qu'il y a de bonnes âmes qui sont là, qui veillent sur vous et puis qui font en sorte qu'il y ait des choses qui se passent mieux pour certaines que d'autres. Alors je ne sais pas pourquoi, mais en tout cas, moi je le sais, je le ressens. Je me sens privilégié quoi dans tout ce que j'engage donc c'est super.

Alors, natif de Pointe-Noire au Congo, ça fait dix ans cette année, que tu as fait le choix de poser tes valises à Marseille ?

Ouais, c'est ça. 2009 j'ai posé mes valises à Marseille, mais le restaurant est ouvert depuis juin 2014.

Mais alors pourquoi le choix de cette ville et surtout pourquoi l'envie d'y rester ?

Le choix de cette ville ? Parce que moi j'arrivais d'Espagne. Je pense que la mer a toujours guidé mon âme et je pense que ça a toujours été quelque chose pour moi, cette ville assez incroyable en termes d'énergie.
Je pense que moi je me suis accaparé des endroits, vraiment des lieux pour moi, qui sont vraiment importants. Et c'est vrai que cette ville, on l'adopte d'une manière ou d'une autre. Et moi je l'ai adoptée à ma façon et je m'y sens bien. Pourquoi je suis resté ? Parce que j'ai rencontré ma femme déjà, et puis et puis et puis je me sens bien. Je pense que entre ici, les Goudes et Noailles je pense que j'ai trouvé un équilibre. Et puis il y a le restaurant aussi, donc comme  je passe beaucoup de temps au restaurant, c’est plutôt ça mon terrain de jeu en fait, mon atelier. C'est un champ que je laboure chaque matin.

Tu es là à chaque service ?

Oh oui, tout le temps. Même plus que ça et heureusement. C'est vraiment 8 h, 8 h et demie jusqu'à - si je n’ai pas des rendez-vous comme cet après-midi - jusqu'à minuit, 1h du matin. C'est quatre jours vraiment intenses. Nous, on est ouvert du mercredi au samedi. On sait que c'est quatre jours vraiment intenses pour moi, mais j'ai besoin de ça et les gens ont besoin de moi. Les équipes ont besoin de moi, puis moi c'est viscéral. Si je ne suis pas là, j'ai l'impression que je rate quelque chose. Donc après je commence à avoir des TOC. Donc ce n’est pas bon.

C'est vrai ? Ah carrément ! Donc ça pour la vie de famille, ce n’est pas forcément évident j'imagine ?

Non c'est sûr, mais j'ai la chance d'avoir une femme compréhensive et qui sait, ma passion débordante pour ce que j'entreprends, qui est plus qu'un métier d'ailleurs. J’ai week-end comme tout le monde, mais c'est vrai que les week-end, il faut qu'ils soient vraiment salutaires pour l'esprit et pour la récupération.

Tu dis que c'est plus qu'un métier. C'est quoi ? C'est un sacerdoce ?

Non, je pense que c'est plus que ça. Je dirais que c'est pour moi, un moyen d'expression culinaire vraiment très important. Je pense que c'est un lieu où je me réalise, où je me sens bien. C'est pour ça d'ailleurs que les gens sont toujours assez surpris. Pourquoi je n'ai jamais déménagé ? Jamais changé de lieu ? Le lieu il a évolué, il a changé. On a fait des travaux. On est toujours en mouvement, même si on est 27 aujourd'hui. Je dis que moi, je me sens bien ici. C'est un lieu que je protège parce que c'est quelque chose où je me sens bien. Donc j'ai besoin de le soigner, de faire attention. J'arrose tous les matins.

Vous êtes 27 ici, et il y a combien de couverts ?

Euh. On peut faire jusqu'à 24 couverts entre 22 et 24.

Alors tout a commencé par la pâtisserie Alexandre. Tu as fait tes armes chez de grands noms de la gastronomie, Fauchon, Pierre Hermé, Michel Bras. Ton péché mignon à toi, c'est quoi en pâtisserie ?

En pâtisserie ? Alors je vais vous dire une chose, c'est que moi, ce que j'aime bien c'est le pain perdu avec un jus de viande.

Avec un jus de viande ? Alors autant je levais les yeux au ciel au début de la phrase parce que j’adore aussi le pain perdu. Mais alors là.

Et oui, désolé, désolé. J’adore ça.

Ah non mais ne soit pas désolé, ça attise ma curiosité.

Je fais des jus parfois et c'est vrai que le pain perdu avec un petit jus de viande sur le côté moi, je ne sais, c'est mon truc. C’est comme la banane écrasée avec la cacahuète dans un morceau de pain, j'adore. C'est comme pour certains le pain avec le yaourt. Parfois il y a des trucs comme ça, chacun a des accords un peu improbables

Non mais bananes, cacahuètes, je te retrouve quand même. Si si !

Ah ça c'est cool. Et pareil les frites avec la glace et frites glace vanille, ça c'est c'est obligé. Ok, désolé, tu me poses des questions, je te réponds.

Frites, glace vanille ? Tu sais que c'est deux de mes passions, mais je ne les ai jamais associées. Enfin, maintenant je vais tenter.

C’est top le chaud et le froid. Moi c'est un truc ça, je pourrais en manger sans fin. Mais faut pas, il ne faut pas que j'y pense parce qu'après je vais m’y mettre.

Qu'est-ce que tu retiens de ces différentes expériences dont je t'ai parlé justement avec les plus grands chefs ? Tu as appris quoi avec eux ?

Ce que je retiens, c'est qu'ils avaient une signature unique et puis ils avaient une bienveillance, une passion débordante. Je n’aurais jamais imaginé à un moment donné ce qu'ils pouvaient entreprendre, même ce que ce que ça demandait en termes d'investissement.

Et je pense que je le comprends mieux maintenant. Puis après, bien sûr, il y a le plateau de l'Aubrac, que ce soient les matins d'hiver quand je commençais à 3 h du matin, place de la Madeleine parce qu’il n’y avait pas de métro quand j'arrivais de Sèvres, Ville d'Avray. Donc tout ça, je me rappelle ça, Tu vois, ça ce sont des moments dont je me souviens : quand il neigeait, quand je partais, que je marchais plus de dix kilomètres pour aller prendre ma place chez Fauchon par exemple quand je travaillais au traiteur en haut avec le chef Clément. C'est ça que je me souviens. Et puis souvent il y a ce moment où on ne sait pas pourquoi on le fait. Et puis à un moment donné il y a tout qui resurgit après, des années après tu te dis « oh ouai ». Je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça.

Évidemment ! Aujourd'hui les distinctions pleuvent. Je ne sais pas si ça a été le cas des diplômes malgré un bac C. Chef de l'année par le magazine Le Chef en 2021, trois étoiles au guide Michelin évidemment, le restaurant le plus cool du monde en 2022, pas mal ça ! Et à nouveau chef de l'année en 2023, ça fait quoi tout ça ? Ça te rend fier ?

Sur le moment tu ne te rends pas compte, mais là depuis que j'ai commencé mon travail avec les Jeux Olympiques, je me suis rendu compte de beaucoup de choses par rapport à mon travail, à ce que ça représentait aussi pour - on va dire - pour le pour le plus grand nombre et aussi ce que j'ai réussi à entreprendre.
En fait, je m’en rends un peu plus compte maintenant, par l'impact que j'ai pu insuffler par toutes ces récompenses. Ça me rend fier. Alors je ne sais pas si c'est le bon mot, mais je suis content. En fait, je suis content d'avoir réussi à faire ça. Maintenant, je le dis facilement, je crois que tu es la première personne à qui je le dis. Je le dis parce que c'est juste incroyable avec le recul et que parfois j'en reste surpris, tu vois.

Mais comme je dis, ce n’est pas ça qui m'anime, ce n’est pas qui me nourrit. Moi ce qui me nourrit ce sont les rencontres, ce sont ces échanges avec les gens, c'est ma curiosité maladive, c'est ça qui me nourrit et qui nourrit mon âme. C'est super, mais si on s'arrête à ça, on s'emmerde. C’est un plus.
Mais ce plus, il est important pour les institutions, pour les travaux que j'entreprends, pour l’AM académie, pour les choses que je veux faire vraiment, ça donne une crédibilité. Et puis ça donne aussi une résonance internationale. Je suis allé à Madrid récemment, à Madrid fusion. On a le Sommet international de la gastronomie.
C'est sûr que quand tu y vas, tu connais tous les chefs qui sont là-bas, qui connaissent ton travail, alors que toi, tu es 9 rue François Roccas et tu as un Ferran Adrià qui vient te féliciter pour ton travail, pour tout le travail que tu faisais. C'est sur qu’il y a un vrai impact et puis et puis on continue à être dans des endroits de renommée mondiale. Donc pour moi si tu veux, c'est juste incroyable.

Justement en préparant cet entretien, j'ai revu les images de l'annonce de ta troisième étoile. Ta vive émotion, tes larmes, la reconnaissance de tes pairs qui étaient dans un écran - il y avait le covid - et les étoilés français qui t’applaudissaient, qui t’accueillaient dans cette famille. Tu pensais à qui à ce moment-là ?

Les choses sont hyper compliquées à ce moment-là. Tu penses à ton grand père, à tes équipes, tout ça, t’es un peu malmené parce que tu ne sais pas trop, t'as tellement de choses qui te viennent. Moi en plus, j'étais choyé parce qu’il y avait Pierre Gagnaire qui et Pierre Hermé qui étaient pour parler un peu de cette nomination et un peu comme un papa.

Donc c'était beaucoup d'émotion avec des mots de Pierre Hermé qui était juste incroyables. Puis Pierre Gagnaire, toujours avec sa joie débordante et sa gentillesse incroyable. Ça restera des moments forts. Et puis il y avait Marco aussi, et Marco qui était en bas de la tour Eiffel parce que on se disait nous on pensait qu'on allait avoir l’étoile verte et je voulais partager ça avec Marco. Donc il était en bas avec ma femme et mon meilleur ami. Ils sont montés me voir. J'ai demandé à Gwendal si je pouvais les faire monter parce que voilà, il a accepté tout bonnement. Je me souviens et ça a été super. Merci à lui.

Marco, c'était ton chef pâtissier ?

Oui, on a fait plus de quinze ans ensemble, Voilà. Et donc du coup, voilà moi je me souviens de ça. Comme on s'est regardé tous les deux, je me souviens encore de ses mains sur mon visage. Il m'a dit : « On l’a fait tu es incroyable ». Voilà, c'est juste fou. Après c'était tellement mélangé qu'après, il y a beaucoup de choses qui se passent après la troisième étoile, c'est à dire que tu repenses à tout ce que tu as fait.

C'est bizarre, une espèce de reset. On a pris l'avion le matin parce qu'on voulait faire la surprise aux équipes le lendemain parce que nous, on a appris le dimanche sur la tour Eiffel et en fait ils ont enregistré pour passer l'émission le lundi. Donc on a gardé la surprise. Le dimanche, je n’ai pas dormi, évidemment, c'était impossible.

Et quand on a pris l'avion à 5 h du matin avec Marco, on s'est remémoré tellement de choses, tellement de souvenirs, tellement de trucs. Il y a une espèce de revival, qui se met en toi, tu penses à ça et puis après effectivement, on a eu un nombre de mails, des milliers de mails de reconnaissance, des gentillesses en disant merci pour ce qu'on insuffle aussi à la nouvelle génération, pour ce qu'on représente. Au-delà d'avoir eu trois étoiles en six ans, il y a autre chose derrière. Rien n'est impossible, c'est juste la table. Et c'est vrai que nous après, derrière, on n'y pense pas mais ça a changé le regard des gens à l'international, le regard des gens a énormément changé sur nous. Et puis surtout, ça montre qu’avec ce que t'as entrepris depuis le début, tu étais dans le bon chemin, puis on n'avait pas changé. On n'avait pas décidé de changer de chemin pour ressembler à qui ou quoi que ce soit. Je suis resté dans ma veine, je suis resté dans ce que je savais faire. Je ne savais pas faire autre chose toute façon. Donc là c'était juste incroyable !

Un peu de peur peut-être aussi se dire comment je vais rester à ce niveau-là ?

Non, franchement aucune. Je vais te raconter un truc. Un jour on était avec des potes chefs, des grands noms de la gastronomie française et internationale, et il y a des chefs qui ont dit « de toute façon Alexandre il est né avec trois étoiles » et c'était avant ça. Ça veut dire qu’avoir trois étoiles aujourd'hui, c'est une responsabilité et c'est aussi un engagement. Tu représentes quand même la gastronomie française au niveau mondial. Tu sais que ta voix est plus écoutée et ça c'est super. Ton engagement, il a une traçabilité sans faille. Donc ça c'est bien, ça montre aussi que tout ce que t'as fait depuis le début, ce n’est pas n'importe quoi et que c'est une vraie véracité.

Mais jamais je me suis dit « maintenant il faut que je la conserve ». Jamais je ne me suis posé cette question-là. Je ne change pas ma façon de travailler. Tu sais, on m'a dit un jour : « On te prend dans une équipe de basket et on te dit par exemple on t'a pris pour être un arrière shooter et tu commences à faire plus de passes que tu ne fais de shoots. Bah le coach t’a pris pour ce que tu sais faire. Donc fais ce que tu as à faire, ne commence pas à faire autre chose. »

Ce que je veux dire par là, c'est que moi je ferai toujours ce que je sais faire, je ne vais pas faire autre chose. Donc ma cuisine c'est exactement la même. Elle a évolué de celle d'hier, elle sera différente aujourd'hui et sera encore différente demain.

Donc moi ce que j'ai fait, c'est ça qui m'anime. Donc si tu veux je n’ai pas poussé mon curseur à faire des choses que je ne maîtrisais pas ou que je ne connaissais pas. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait comme pour la création, ça se fait au fil de l'eau, de manière naturelle. Donc moi je continue à faire naturellement ce que je sais faire.

Tu as évoqué le basket. Difficile de ne pas en parler, même si on veut faire original. C'est le sport qui t'a construit, éduqué, qui t'a enseigné de belles valeurs. La brigade, évidemment. Le parallèle est facile. C'est aussi du sport collectif. Comment ça se passe dans ton équipe ?

Ah bah ça se passe très bien. Je pense que les gens sont de plus en plus heureux d'être là. Il y a une vraie cohésion. Là on est partis une semaine à Shanghai faire des dîners, on a fermé le restaurant. Je pense que tout le monde vit une expérience assez incroyable. Ils se rendent compte qu’il y a une vraie construction aussi pour moi, construction d'équipe. Toutes ces valeurs-là, elles sont vraiment profondes. La bienveillance et le fairplay par exemple c'est important et c'est ça qui pour moi est essentiel et le groupe, il est plus fort que l'individu. Donc je le dis. Et puis maintenant ils savent comment je fonctionne. Au début, il y en a qui ne le savent pas ou qui pensent que c'est surjoué. Mais au bout d'une semaine, les mecs ils ont compris, ils se disent « wow, ok ».

Et quand tu voyages, tu voyages avec eux c’est ça ?

Oui, puis on partage des événements qui sont un peu exceptionnels, donc c'est bien de les partager ensemble parce qu'ils se rendent compte aussi de la puissance de l'événement. Ils se rendent compte aussi de la manière dont ça se passe et puis aussi il y a d'autres chefs, il y a d'autres choses, donc ils peuvent échanger. Puis ouais, de se dire que finalement ça se construit aussi grâce à cette équipe. Donc c'est important de le partager, je pense.

Une équipe qui réalise de jolis miracles à chaque service. Tout est volontairement mystérieux sur ton site internet. De magnifiques photos intrigantes parfois même, mais pas de noms de plats. L'écrin ici aussi où nous nous trouvons est très sobre. L'idée est vraiment de nous convier à un voyage et de se laisser prendre par la main. Et alors on fait de l'audio, mais on va essayer quand même de décrire un peu à quoi peut ressembler ce voyage.

Il y a des traceurs ici qui sont incroyables, qui sont la torréfaction, le piment et les épices. Donc on a toujours ces œufs de truites, ces œufs de saumons sauvages là marinés au saké, les fumés, noisettes torréfiées. Et ensuite derrière on a la biscotte végétale avec la texture herbacée, iodée aux parfums marins et un dernier qui lui a fait le tour du monde aussi : on va dire l'anguille fumée chocolat.

Donc ça au départ ce sont les trois, des bouts des doigts si j'ose dire, qui permettent justement d'apporter une vraie profondeur, mais qui te disent dans quel univers tu vas rentrer et comment ça peut se faire.
Ce soir on a la langoustine, on va avoir aussi un sucre de plancton marin iodé, avec un gel de moules marinières et des œufs de brochets fumés.
Et en fait ces sucres c'est comme dans une barbe à papa très fondante, qui file avec ce côté iodé, marin. Et en fait on est sur le bord de mer, mais à la fois on a cette tension marine
C'est de la poésie en fait. Tu vois le petit émoji sur l'iPhone, avec la bave qui coule un peu. Ben voilà, je suis un peu dans cet état rien qu'à t'écouter.

Alors la façon dont sont dressées les assiettes est aussi un vrai moment de poésie. Justement, d'où vient ton inspiration ?

J'essaie de me mettre à la place du gourmand ou du gourmet, voir comment il va déguster, comment il va faire les choses. Et après le tout c'est de mettre les choses dans le sens de la dégustation. Après ça se fait de manière jolie apparemment. Mais je dirais qu'il n'y a pas cette volonté de plaire ou de courtiser, de faire la cour par les yeux. Mais voilà, j'aime les choses au bon endroit, au bon moment.
Moi je suis fan de Kandinsky, de Miro, de Depardon, de tout ça. Donc forcément, je pense que parfois il y a sans le vouloir, des inspirations qui nourrissent.

Et Alexandre Mazzia, côté coulisses, ça donne quoi ? Quand tu n’es pas derrière les fourneaux justement pour nourrir cette créativité ? L'évasion, pour toi, c'est synonyme de quoi ?

Ah l'évasion, c'est ça la famille, les personnes autour de moi. L'évasion, c'est la musique, c'est aussi le sport, la marche et de pouvoir être un peu dans son monde tranquille. Je dis une bêtise mais ça peut être le Boléro de Ravel, avec des crêpes avec mes enfants par exemple. C'est ce que j'ai fait hier soir (rire).

Et le fait d'être ici, dans le Sud, c'est inspirant aussi ?

Je pense qu'ici, notre région elle est juste extraordinaire. On a la chance d'avoir une luminosité incroyable et d'avoir des paysages merveilleux. Et puis une région tellement riche. Grâce à ma femme aussi, elle est tellement curieuse, et elle sait très bien que j'ai besoin aussi de m'évader donc on se balade souvent, donc ça c'est super.

Et d'ailleurs au micro de Parle sud, forcément, j'ai envie de te parler des producteurs locaux. Tu travailles avec eux, en circuit court ?

Évidemment mais après c'est juste d’être raisonné et raisonnable. Moi j’ai la chance de choisir ce qu'il y a de meilleur pour nous, que soit 6 citrons ou 9 cèpes, ou un loup ou un denti : j'ai la chance de pouvoir choisir ce que ce que je veux. Donc maintenan on a une fourmilière d'artisans merveilleux, qui nourrissent le restaurant et qui font partie de la colonne vertébrale intégrante du restaurant et de la réussite de celui-ci. Mais c'est grâce déjà à tous ces maraîchers incroyables qui c'est qui font un travail juste extraordinaire !

Autre actu, on en a parlé tout à l'heure. Les 10 000 athlètes, ces veinards vont avoir la chance de déguster la cuisine de trois chefs qui ont été sélectionnés, dont toi évidemment. Donc le sport, toujours le fil rouge de ta carrière. Comment ça s'est passé ? Comment on est choisi déjà pour commencer, comment on est choisi ?

Au téléphone on m'a dit voilà, « écoutez Mr Mazzia, est-ce que vous seriez prêt ou est-ce que vous seriez d'accord pour nous accompagner pour le village olympique dans le cadre de Paris 2024 ? Est-que c'est une mission qui vous conviendrait ? Vous seriez d'accord ? » Au début, je pensais une blague. C'est vrai ! J'ai plein de potes qui me font des blagues. Après toutes les blagues qu’ils m’ont fait par téléphone. J'ai des potes qui sont extraordinaires.
Et donc au début je dis « écoutez monsieur moi je veux bien » donc au début je dis oui, mais après je dis tout de suite « donnez-moi le cahier des charges, ce dont vous avez besoin etc. »
Il me dit « d’abord on voulait savoir si vous étiez intéressé. On sait que votre parcours est important. » Et donc voilà je pense que mon parcours aussi de sportif-cuisinier a vraiment pesé et qu’ils cherchaient vraiment un savoir-faire unique représentant la gastronomie françaises. Mais je pense que y avait beaucoup de parallèles qui ont fait que j'ai pu être sélectionné et être dans cette fabuleuse équipe si j'ose dire, pour les jeux Olympiques.

Et du coup, assez vite, tu as dû penser qu'il y a un enjeu d'un point de vue nutritionnel ?

Oui tout à fait. Là j'ai eu des missions différentes pendant deux ans et demi. C'est vrai que j'ai eu la chance d'apporter mon expertise au niveau de la traçabilité des produits. Après, j'ai aidé dans la réalisation des recettes pour pouvoir donner aussi mon regard sur la qualité nutritionnelle de celles-ci et comment on pouvait les rendre plus ludiques.
Et puis après il y a la dernière partie qui va être pendant les Jeux. Moi je serai à l'entrée du village, à proposer mes propres recettes pour les athlètes, au nombre de 300 par jour, enfin tous les dimanches, les lundis. Donc voilà, ça c'est super. C’est aussi ça, l'art de recevoir pour la gastronomie française.

Le service va bientôt commencer, les gens ne vont pas tarder à arriver. Là, on sent que ça y est, ça s'agite autour de nous ?

Ah ben là oui ça y est c’est la mise en place de tout le restaurant.

On va terminer avec quelques petites questions ?

Ah mais oui super, avec plaisir allons-y.

Qu'est-ce qu'on trouve dans le frigo d'un chef ?

Alors là, j'avoue que moi je n’étais pas chez moi ce week-end. Mais écoute hier j'ai fait des crêpes à mes enfants. Là je peux te dire qu'est-ce qu'il y avait ? Il y avait du fromage, du chou, de la carotte, du rutabaga. Je crois qu'il y avait du merlu.

Oui, donc tu as réussi à transmettre le goût du bon quand même ?

Ah nous à la maison c'est important, je pense même pour mes enfants : avoir de bons produits, savoir d'où ça vient, comment ça fonctionne. Pour moi, je pense que c'est essentiel l'Éducation du goût passe par là, ça ne passe pas forcément par des recettes tout ça. Tu as des belles circuiteries, c'est super. Parfois on en a besoin, c'est léger, c'est important : c'est un bon pain, un bon beurre, un bon lait. C'est important ça, c'est essentiel.

Tu leur dis quoi s'ils te réclament un fastfood ?

Alors figure toi que ma fille a six ans et n’a jamais fait de fastfood. Alors parfois, c'est un peu du compliqué parce qu'il y a des anniversaires qui vont arriver, tout ça. Mais dans ces cas-là moi je fais des burgers à la maison mais je fais mon pain etc. Je les fais à base de kefta donc cumin, gingembre. J'aime beaucoup l'estragon à la maison avec la coriandre mélangée, je mets un peu de mie de pain à l'intérieur. Voilà, je mets des morceaux de jambon ibérique dedans, enfin bref, je fais mon truc. Voilà, moi j'aime bien ça. Je mets enfin le pain maison comme un pain viennois. Je le fais griller à la cheminée

Ah oui donc tu n’as plus jamais envie d’aller dans un fastfood de ta vie après ?

Ouai, je mets du beaufort dedans et tout, ma femme adore le beaufort. Voilà. Donc le fastfood, non. Mais après mon fils parfois avec ses potes, ils me disent « papa on va manger, un hamburger » il sait très bien ce que j'en pense. Donc il va être raisonnable. Mais du coup maintenant qu’il y a le foodtruck, il ramène ses potes au foodtruck.

Et oui, on va en parler du foodtruck bien sûr, qui est né grâce au confinement en 2020.

Ouais, c'est ça.

Donc il y a il y a un feu au bout de la rue, pas très loin du resto, où on peut se faire plaisir pour manger des recettes d'Alexandre Mazzia.

Voilà, ce sont des recettes qui ont été mises en place, qui sont très abordables, qui sont entre huit et jusqu'à 20 €. Et c'est vrai que là, maintenant, bah ces recettes en plus, elles sont faites avec des produits qui sont faits ici sur place.

Donc il y a une certaine qualité, il y a du sans gluten et il y a même pas de partie animale à part sur le Hot Maze qui est fait avec du collier et de la souris d'agneau. Ça c'est important. Mais sinon le reste c'est que de la végétale. Donc on a travaillé le jus de sauces avec le lait de soja et d'avoine et ça c'était important pour moi.

Voilà, on a fait un banamaz avec une partie croustillante, très peu de gras. Pourquoi ? Parce que voilà, on a réussi à faire une chapelure à base d'avoine et de soja qui justement permet d'avoir du croustillant, mais inhibe le gras. On a une banane chaude mais pas grasse donc c'est super.

Humm voilà. Donc ça ce n’est pas très loin, c'est juste à côté. Et là, avec les beaux jours qui arrivent c’est parfait.

Ouais, ça peut être sympa. Oui, bien sûr.

Dernier point que nous souhaitions aborder avec toi, c'est cette académie de basket que tu as ouverte à Marseille pour faire le pont entre la nutrition et le sport et aussi tout le brassage social et culturel que cela représente. Dis-nous tout déjà, pourquoi cette envie et comment ça fonctionne concrètement ?

Bah en fait, pour rester en vie, parce qu'à un moment donné je me suis dit comment retranscrire tout mon travail que j'ai fait pour les Jeux Olympiques et comment pouvoir le retransmettre et puis de se dire un jour moi je vais partir, qu'est-ce que je vais laisser, qu'est-ce que je peux laisser ? Je suis un fan de basket et de sport aussi, mais par le levier du basket, le but c'est d'apporter par l'inclusion sociale et aussi par l'intermédiaire d'une école, se demander comment on peut permettre à certains d'avoir une meilleure connaissance sur la nutrition. Et pour moi, ça c'est important parce que c'est aussi une passerelle, je pense, sociale, très forte, qui aujourd'hui est nécessaire.

C'est vraiment ça. Et puis je pense que ça crée aussi du lien. Il y a un cercle vertueux avec tous les artisans. J'ai la chance d'avoir accès à la Fondation Martel et la Fondation Pernod-Ricard, et de pouvoir justement permettre à des élèves de vivre des expériences avec, au-delà des nutritionnistes et des médecins du sport, d'être avec aussi des potiers, des céramistes, des peintres.

Donc pour moi, tu vois, c'est important tout ça, pour susciter chez eux peut être une envie ou peut être une sensibilité différente, mais qui feront que ben peut-être on va faire naître une passion.

On dit souvent avec lamine que ce n’est pas mieux, c'est autre chose. Et je ne suis pas là pour dire que ce que vous faites c'est mal, et que nous, ce qu'on fait, c'est bien. C'est juste donner des clés et permettre à certains de se dire « je n’aurais jamais pensé faire ça, et aujourd’hui je fais ça. » J'ai eu des élèves qui sont venus, j'étais le parrain d'une école sur une classe de bac. Ils sont venus, je les ai invités à déjeuner quand ils ont eu leurs bacs et il y en a quelques-unes que j’ai mis en stage dans un cabinet d'avocats et l'autre dans un cabinet de peinture. Et maintenant il y en a une qui travaille dans l'atelier de peinture et l'autre là, qui a complètement changé et qui fait des études pour être avocate. Je trouve ça super cool.

Aujourd'hui elles viennent me voir pour me dire merci, mais ce n’est pas ça qui est important, c’est qu’elles se réalisent et qu'elles soient heureuses quoi. C'est ça en fait de pouvoir aider et de se dire que finalement rien n'est fermé, rien n’est arrêté, tout est possible. Moi j'essaie juste d'apporter, voilà un soutien, une aide. Je trouve que c'est, c'est important ça aussi.

On a fait le tour. Alexandre Mazzia triplement étoilé. A quoi tu rêves encore ?

Oh bah tu sais il y a encore beaucoup de rêves. J'espère que je serai là quand ma fille va se marier. J'espère être là quand mon fils va se marier. Je rêve aussi bien de voir comment vont se passer les Jeux Olympiques 2024. J'espère que ça va bien se passer parce que là on est à 150 % et j’aimerais que ça se passe bien. Moi je ne rêve que d'une seule chose c'est de continuer à garder le plaisir de faire plaisir. Et je pense que tant que je garderai cette flamme là en moi, je n'aurais pas de problème. Et puis sinon je ferai autre chose. Mais je pense que pour l'instant tout va bien.

Merci, merci, beaucoup Alexandre. Merci de m’avoir consacré du temps, je note que tu as prononcé trois fois le mot « âme » dans cette interview, ça me touche beaucoup.
Voilà, je pense que ça dit beaucoup de toi. Merci beaucoup pour ça.

Ouais, je pense que c’est important ! Merci à toi. Merci beaucoup.

C'est la fin de cet épisode Parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous. Abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférés. A très vite.

Episode 5 – Sami CHLAGOU - Le Sud rayonne à Vegas !

Ce mois-ci rencontre avec Sami Chlagou, jeune entrepreneur basé à Marseille, créateur du jeu phénomène Cross the ages. Avec ses équipes il a pour ambition de faire de la région Sud un pôle du gaming et c’est 
avec simplicité qu’il nous a reçu dans ses bureaux qui accueillent aujourd’hui 70 salariés pour un entretien tout en vulgarisation ! NFT, blockchain et metavers n’auront plus de secret pour vous après l’écoute de cet épisode! De retour du CES de Las Vegas avec une délégation Région Sud, Sami nous entraîne dans le monde de demain qui se construit sous nos yeux aujourd’hui. Bonne écoute !
 

Bienvenue dans parle Sud le podcast de la Région Sud. Chaque mois nous partons à la rencontre de personnalités qui dans leur domaine respectif qu'il s'agisse de médecine, de sport d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres c'est ce qui rend leur histoire passionnante. Ce mois-ci, rencontre avec Sami Chlagou jeune entrepreneur basé à Marseille créateur du jeu phénomène Cross the ages. Avec ses équipes, il a pour ambition de faire de la région Sud un pôle du gaming et c'est avec simplicité qu'il nous a reçu dans ses bureaux qui accueillent aujourd'hui 70 salariés, pour un entretien tout en vulgarisation. NFT, blockchain et Metaverse n'auront plus de secret pour vous après l'écoute de cet épisode, c'est promis. De retour du CES de Las Vegas avec une délégation Région Sud Sami nous entraîne dans le monde de demain qui se construit sous nos yeux, aujourd'hui. Bonne écoute !

Caroline Bindel : Mais génial, bonjour, c’est canon !

Sami Chlagou : Bonjour ! Je te présente le groupe de du COMEX donc tu as mon associé Richard qui vient de Dubaï, ça fait 2 mois maintenant qu'il est ici à Marseille. Tu as Anthony qui gère toute la partie technique. Tu as Adir qui est le directeur marketing. Ici c’est toute la partie photo. Je vous présente Caroline qui est journaliste et sur la partie Vegas. Tu veux qu’on se mette à l’étage ?

Et bien dans un endroit calme, là où ça t’arrange. Vous êtes une sacrée équipe maintenant.

On est 70 !

Super, merci beaucoup. C'est bon pour toi, c'est parti ?

C'est parti !

Sami bonjour,

Bonjour !

Nous sommes ravis de t'avoir au micro de Parle Sud. Tu es rentré du CES de Las Vegas il y a quelques jours à peine nous sommes curieux de savoir comment ça s'est passé pour toi là-bas mais pour commencer quelques mots de présentation. Alors Sami, tu es entre autres le créateur du jeu phénoménal made in Marseille Cross the Ages un jeu de cartes nouvelle génération puisque celles-ci sont numériques et échangeables grâce à la technologie NFT. Sami ce n’est pas la première fois que je te rencontre je te l'avais déjà demandé la première fois il va falloir vulgariser beaucoup, beaucoup. Et pour ce faire, revenir un petit peu à la genèse comment tu te présenterais aujourd'hui à quelqu'un qui ne te connaît pas du tout.

Je suis entrepreneur. Je viens du monde du cinéma et j'ai passé 8 ans de ma vie dans l'univers du cinéma et 12 ans de ma vie dans l'univers du jeux vidéo. J'ai fait essentiellement de la production et donc en 2020 l'idée c'était de réunir tout ce que j'avais appris dans ma vie. C'est-à-dire réunir le monde du cinéma et le monde du jeu vidéo pour créer quelque chose d'assez nouveau, créer une nouvelle expérience : un nouveau type d'expérience. Je ne définirai pas Cross the Ages comme étant un jeu, mais vraiment comme étant un univers à 360° qui mélange la fantaisie et la science-fiction.
On a commencé par écrire en fait un livre donc 7 écrivains ont écrit un livre dont donc Arnaud Dollen, Alain Damasio, Pablo Servigne qui se sont engagés sur 10 ans pour écrire une saga exactement comme un Harry Potter, comme un Game of Thrones donc en 7 volumes. Et l'idée en fait c'est de raconter une histoire profonde qui parle de l'homme, qui parle de l'humain, et c'est une dystopie qui se rapproche au fur et à mesure du monde dans lequel on vit aujourd'hui.

Donc très concrètement - parce que je te l'ai dit hein il va falloir être très concret - Cross the Ages aujourd'hui on le trouve où, sur une appli ?

On le trouve de partout. Soit via une app donc sur le téléphone portable donc sur les iPhones sur les Android.

Tu as vu j'ai dit appli, et toi tu as dit app. Non mais déjà ça veut dire quand même je suis une boomeuse quoi.

Non non non ! C’est vrai qu'on le trouve donc dans les applications mais on le trouve aussi donc en livre digital ou en livre audio. Et dans quelques mois, Hachette et Bragelonne vont sortir donc le livre en physique. Il sortira donc dans 10 langues : en français, anglais, espagnol, mandarin, japonais, coréen donc on le trouvera sous différentes formes. L'idée de cette expérience c'est qu'elle soit multiple. C'est-à-dire qu’il y aura des personnes qui ne seront pas intéressées par le jeu vidéo, donc qui vont aller chercher le livre, certains vont chercher le film d'animation, certains vont chercher donc la partie jeu entertainment. Donc il y en aura pour tout le monde mais aujourd'hui on le trouve sur les téléphones portables donc sous forme d'application et jeux mobile.

D'ailleurs tu nous dis là que ce sera pour tout le monde, mais c'est quoi quand même votre cible ?

Ici, aujourd'hui, majoritairement on est sur du 25-45 ans.

Ah quand même !

Ouais et ça tend à monter à 50 et je pense que notre idéal c'est d'aller chercher un 15-77.

Ah oui !

Voilà un peu plus large.

Comme les jeux de société classique jusqu'à 77 ans. Bon, ta passion pour les jeux de cartes remonte à l'enfance, avant d'en faire ton métier tu le disais tu es passé par différents métiers dans le secteur du cinéma. A quel moment et comment as-tu touché du doigt l'aventure qu’est l'entreprenariat ?

Je l'ai touché relativement jeune. Je l'ai touché à partir de l'âge de de 13 ans. J'ai commencé à travailler relativement jeune dans les marchés pour avoir de l'argent de poche donc j'ai travaillé depuis l'âge de 13 ans dans les marchés. Et en fait quelques années plus tard ce que j'ai gagné je l'ai réinvesti en achetant des cartes. Ça peut paraître ridicule de prime abord parce qu'on se dit « dépenser tout cet argent durement gagné dans des cartes ? ». Mais la différence, c'est que ces cartes, ces paquets-là je les ai laissés, je les ai gardés pour une grande partie, fermés. Il faut savoir que dans le marché de la collection, les cartes à collectionner sont l'un des plus gros marchés des collectionneurs où les produits qui ont été achetés et que j'ai acheté il y a il a presque 30 ans maintenant on fait un bon entre X1 000 et X10 000, en tout cas sur tout ce que j'ai pu investir. C'est ce qui m'a permis en fait de me lancer dans l'entrepreneuriat. Ça a été mon premier coup d'entrepreneur et d'anticipation.

Et c'était déjà très réfléchi à l'époque ? Tu savais que ça allait prendre de la valeur ?

Je savais que ça allait coûter cher parce que généralement n'importe quelle personne qui achète des paquets de cartes, ouvre ses paquets de cartes. C'est ce que tout le monde fait. Très peu de gens ont gardé leurs cartes fermées. Et je faisais partie de ces rêveurs qui imaginaient à chaque fois qu'ils pouvaient avoir les meilleures cartes dans ces paquets et donc je les ai gardés fermés. J'en ai ouvert quelques-uns c'est vrai mais la majorité en fait de ce que j'ai acheté je l'ai gardé fermé et en 2020 donc pendant la période du Covid, il y a eu une explosion en fait de de ce marché, ce qui nous a permis de générer un très gros profit pour pouvoir en fait lancer Cross the Ages. C'est comme ça que l'aventure a été lancée.

C'est fou. Tu as donc créé l'entreprise free agent qui possède un studio et une plateforme de vente et téléchargement de jeux vidéo. Tu as lancé Cross the Ages, la première saga NFT qui marie donc l'univers des cartes à jouer la blockchain et les cryptomonnaies et le Métaverse.

Ça fait beaucoup de mots, peut-être faut-il expliquer un peu aux auditeurs en quoi ça consiste ?

S’il te plait oui !

En fait, pour y aller de la manière la plus simple possible, aujourd'hui quand on joue à un jeu vidéo, on va prendre du plaisir, on va dépenser de l'argent et on va pouvoir potentiellement rajouter de l'argent pour avoir ce qu'on appelle des achats complémentaires. Mais on est toujours dans cette notion d'acheter un produit qui ne nous appartient pas. Il appartient au studio et tout ce qu'on a gagné dans le jeu ne nous appartient pas d’une manière virtuelle ou physique. Nous ce qu'on voulait, c'était changer la donne. Ce qu'on voulait c'était créer des assets, créer des cartes d'un environnement, des cartes de personnages, qui seraient tous dans un portefeuille numérique à votre nom.

C'est à-dire que quand on achète une carte digitale on peut devenir propriétaire de cette carte l'échanger ou la revendre. Tout vous appartient. Et c'est en fait un changement radical dans la manière de consommer un jeu vidéo, parce que souvent les parents disent aux enfants « mais arrête de jouer de toute façon ça ne sert à rien de jouer qu'est-ce que tu vas en tirer du jeu mis à part jouer ? »

Et bien cette fois-ci, tout le temps qui va être passé dedans va pouvoir générer et créer de la valeur, pour gagner des cartes qui vont pouvoir se revendre. Ce qui est assez intéressant c'est qu’en un an et demi - la première vente s'est faite en juin 2022 - les paquets de cartes qui ont été mis en vente ont fait entre en moyenne, entre x 3 et x 300, en termes de prix, ce qui est quand même assez intéressant parce que le jeu est quand même tout nouveau. En à peine un an et demi tout a pris de la valeur alors que le marché a été compressé et la plupart des cartes ont baissé. Il faut savoir qu'on a vendu plus de 30 millions de cartes digitales en 1 an, depuis mars 2023. Et quasiment 3 millions de cartes sont devenues des NFT.

Qu'est-ce que c'est des NFT ? Ce sont des titres de propriété. Vous êtes propriétaire de ces cartes. Vous n'avez aucune obligation de l'être, vous pouvez jouer au jeu gratuit, c'est un jeu 100 % gratuit, mais vous pouvez choisir de prendre ces cartes là et d'en devenir propriétaire dans un portefeuille numérique.

Et là où ça devient intéressant, c'est que le concept de Cross the Ages est de mélanger le virtuel au réel. Il faut savoir que ces fameuses cartes servent à différents jeux. Le premier jeu est un jeu qui est un mélange de jeux d'échec, jeux de Go et un jeu de de conquête de territoire.

Voilà c'est ça que je voulais savoir, quelles sont les règles du jeu en gros ?

Donc en gros imaginons que c'est un demi-échiquier avec des cartes et le but c'est de monter des stratégies. Il faut vraiment réfléchir, c'est un jeu qui vous pousse à réfléchir tout le temps, à monter les meilleures stratégies grâce à des éléments et des pouvoirs pour pouvoir gagner en fait le territoire. Vous ne gagnez pas les cartes de votre adversaire, vous gagnez la partie qui vous donne accès à des coffres. Ces coffres vous donnent des cartes. Et ces fameuses cartes, vous pouvez les fusionner entre elles pour avoir d'autres cartes.

C’est relativement simple, comme un jeu d'échec classique, qui triture le cerveau et qui en fait, pousse les gens à compter, à faire des additions et des soustractions. Donc ça incite vraiment à faire du calcul mental. Ca n’abrutit pas les gens, au contraire, ça leur donne une réflexion pour aller beaucoup plus vite dans la manière de réfléchir.

Et bien ça y est j'ai compris !

C'est pas mal non ?

Tu as été super clair. Le côté très abstrait des NFT tout ça, ça peut me faire peur a priori, mais là ça y est j'ai compris.

C’est normal que ça fasse peur, parce que ces termes de blockchain, Metaverse, NFT c'est assez compliqué mais il faut savoir que notre ambition est très simple. Notre ambition, c’est de connecter le virtuel au réel en créant de la plus-value.

Ouais, et ça c'est important parce que je crois que c'est une de vos ambitions 2024 ? Ça, ça m'intéresse parce que justement on en revient au réel, donc une de vos volontés c’est de relier le virtuel au réel. Raconte-nous ça.

Super ! C'est la partie la plus excitante du projet parce qu’on change complètement de paradigme. On a parlé de cartes, on parle de révolution du jeu, beaucoup de gens donc parlent de Cross the Ages comme étant une nouvelle révolution, mais pour l'instant on ne se parle que de cartes. Eh bien il faut savoir qu’il existe un concept depuis 3 ans qui s'appelle le Métaverse. Concept encore plus abstrait que les NFT, qui parle en fait de terrain virtuel. Techniquement parlant, beaucoup de marques beaucoup de grandes enseignes ont acheté donc des terrains dans le Métaverse pour faire la promotion de leur marque. La réalité c'est que c'est très abstrait et que c'est déjà compliqué dans le monde réel d'y arriver encore plus dans le monde virtuel. Nous on s'est dit qu'on allait changer la donne. Comment ? On allait, non pas vendre des terrains qui seraient dans un méta verse mais vendre des terrains réels. Lorsque les gens allaient acheter des terrains dans le monde de Cross the Ages, premièrement ils allaient obtenir un vrai terrain qu'on a déjà acheté. Et ensuite, ils allaient avoir un terrain qui allait générer de l'énergie.

Notre ambition c'est de pouvoir devenir des changeurs d'opportunités. Ce qu'on veut, c'est changer la donne. C'est-à-dire qu’aujourd'hui, la seule chose qu'on ne peut pas conserver c'est l'énergie. On ne peut pas la garder, ni la stocker et il existe aujourd'hui beaucoup d'extra capacités. C'est-à-dire dans l'énergie éolienne, dans l'énergie solaire ou dans l'hydraulique, vous allez avoir de la surcapacité qui va être créée et nous on va utiliser cette surcapacité, pour pas mal de choses. On va se mettre au niveau des barrages récupérer cette énergie racheter cette énergie qui n'était pas utilisée et la revendre à des Data Center, à des serveurs d'AI, à des miners de Bitcoin. Ainsi, le terrain qu'on a acheté va générer de l'argent. Ça veut dire que quand vous achetez un terrain dans Cross the Ages, vous allez avoir premièrement : un terrain généralement dans des champs de maïs qu'on a acheté donc aux États-Unis et en plus de ça vous allez avoir un terrain qui va vous rapporter annuellement un pourcentage qui va tourner entre 5 et 15 % annuel sur le terrain que vous avez. Et là on se parle de quelque chose de réel, ça pourra aller beaucoup plus haut si vous avez des cartes de Cross the Ages, qui vont devenir des gardiens de ces terrains. Parce que l'idée c'est que dans le prochain jeu qui va être créé, vous allez avoir des terres, des cartes qui vont protéger ces terres et vous allez avoir la légalisation du pillage où les gens vont jouer et pouvoir potentiellement récupérer cet argent-là qui n'aura pas été protégé dans ces terrains-là. Vous allez avoir une partie qui sera garantie et une autre partie qui sera gagnable par les joueurs. Vous créez en fait toute une partie Entertainment du jeu, une partie ludique et vous créez en plus une partie qui contribue à l'écologie parce que vous allez créer de l'énergie décarbonée et c'est le but depuis le début.

Oui et tu disais reverser un peu aussi au data center. C'est une prise de conscience écologique globale ?

Complètement, parce que la demande en énergie aujourd'hui est extrêmement importante, surtout sur de l'énergie décarbonée. On est partenaire de carbone 4 sur ce projet, et on pense réellement que ça peut être un changement. Parce que premièrement, toute notre énergie, tout ce que consommerait Cross the Ages pourrait être absorbé par notre création d'énergie et surtout, on a des terres qui vont générer de l'énergie en extra capacité qui pourra être disponible à tous et pour lesquelles on a cette chance de pouvoir la reverser aux acteurs qui ont investi mais aussi aux joueurs.

Super ! Alors il y a quelques jours, on le disait, tu accompagnais une délégation Région Sud au CES de Las Vegas qui est un salon présentant les dernières innovations technologiques dans les domaines de l'électronique grand public. Il paraît que c'est fascinant, qu'on est dans le futur qui est en même temps dans notre présent finalement. Raconte-nous comment ça s'est passé puis à quoi ça ressemble ?

Oh, eh bien ce sont juste des voitures qui volent, des robots un peu partout. Plus concrètement le CES Las Vegas c'est un rendez-vous annuel qui existe depuis fort longtemps maintenant et qui rassemble en fait toute la technologie et tout le fleuron de tous les pays. Donc il y a une grande délégation coréenne cette année, extrêmement importante. Mais aussi japonaise, italienne, suisse, allemande, turque et française. On a eu la chance nous de faire partie de l'équipe Région Sud pour défendre notre territoire, défendre cette partie de l'innovation et ça a été assez passionnant. L'événement est vraiment impressionnant en termes de taille parce qu'il se fait sur quatre points géographiques vraiment différent avec des halls c'est très compliqué de tout voir. Il faut savoir qu'il y a plus de 150 000 personnes par jour sur cet événement c'est complètement phénoménal, c'est vraiment le plus grand événement dans la techno et en termes de visibilité c'est très important pour une entreprise d'y être pour plein de raisons à bien des égards. Donc soit pour trouver des nouveaux investisseurs, soit pour solidifier une présence dans un pays soit pour rencontrer de nouveaux acteurs dans la technologie et aussi pour l'échange pour des partenariats.

Dans notre cas, nous avons eu la chance d'avoir beaucoup d'investisseurs aux États-Unis qui sont entre Los Angeles et San Francisco. Las Vegas se retrouvant pile poil au milieu, ça nous a permis déjà d'avoir beaucoup de rendez-vous. Ça nous a aussi permis d'avoir pas mal de rendez-vous avec le secteur donc des casinos et des jeux pour comprendre un peu comment ils avaient fait évoluer tout ça. Il faut savoir que Las Vegas est une ville de jeu. Même dans l'aéroport vous arrivez directement dans une aire de jeu, et toute la ville est une aire de jeu. C’était important de comprendre un petit peu la logique qui a été mise en place et toutes les études qui ont été faites pour pouvoir comprendre comment faciliter le jeu. Ça a été vraiment une très belle expérience de pouvoir représenter la France et la Région Sud et surtout la partie gaming qui est une partie qui n'était pas trop présente dans la région mais qui commence à devenir de plus en plus importante.

Oui, on finira là-dessus d'ailleurs j'imagine que c'est important aussi pour toi de te trouver là-bas, d'abord c'est une grande fierté. Et tu te nourris aussi de tout ce que tu ce que tu as vu là-bas ?

Bien sûr ! De nature assez curieuse, j'ai eu la chance de pouvoir parcourir les différents stands, les différents étages, les différents halls, les différents points pour pouvoir voir tout ce qui se faisait. Ça nous permet aussi à nous, de nous remettre en question et de comprendre qu'il y a pas mal de choses sur lesquelles il faut qu'on accélère, il faut qu'on avance. Et c'est vrai que ça nous a permis aussi de de faire pas mal de contacts sur place et de rencontrer des acteurs qui ne sont pas forcément accessibles par mail ou par téléphone mais de les avoir comme ça en physique et présentiel ça facilite le contact.

Alors tu joues désormais dans la cour des grands ?

Pas encore !

Ah oui, tu dis «pas encore » ? Quelle humilité !

Non sérieusement, ce n'est pas de la fausse humilité, pas encore. Je pense qu’on ne peut se comparer à la cour des grands, on a beaucoup de travail avant d'arriver dans la cour des grands. Je pense que cette année-là va être une année très très importante pour nous, parce qu’elle va nous permettre d'accélérer en termes de création de contenu.  Comme je disais il y a énormément de mile soul cette année mais ça serait de l'arrogance de dire qu'on est dans le cours des grands aujourd'hui.

Bon en tout cas on te le souhaite pour l'année à venir, de pouvoir rivaliser avec les meilleurs internationaux. Tu as fait le choix de rester dans la région, tu as même une ambition pour le Sud tu l'as un peu dit tout à l'heure : en faire un pôle de de jeux vidéo parce que le gaming n’était pas très représenté dans le Sud. Tu veux changer la vision du gaming en région Sud et devenir une licorne, pourquoi pas pour incuber les projets ? ça c'est aussi une volonté pour 2024 et les années à venir !

Complètement. En fait il faut savoir qu'aujourd'hui le gaming il est très souvent représenté donc sur Montpellier avec Ubisoft Bordeaux, Lyon, Paris, même Nîmes mais pas dans le sud. En tous cas pas chez nous, pas à Marseille et je trouve ça vraiment dommage parce qu’on a quand même un nombre de talents et c'est une pépinière de talents. Et je me dis que ça serait dommage de passer à côté. Ce qu'on veut c'est pouvoir donner cette possibilité, pour nous, de continuer à évoluer dans le Sud, mais surtout de faire connaître tous ces projets qu'il y a dans le Sud et de devenir donc à terme donc un incubateur à projets. On est pour cela, propriétaire de 4000 m², avec mon associé Richard Estev, qu'on a acheté au fur et à mesure de entreprenariat et d'ici 1 an on va déménager au 32 bis rue Fongate, qui est un immeuble de 2000 m² qui sera en fait le quartier général de Cross the Ages, le musée du gaming dans le Sud mais aussi la première école des rookies qui est en fait une école pour les jeunes talents à partir de 13 ans, donc des jeunes qu'on va former à partir du collège en continuant donc leur cursus à l'école pour pouvoir avoir une nouvelle gamme, un nouveau type d'entrepreneurs. Il faut savoir qu'aujourd'hui les entrepreneurs sont relativement jeunes. Il faut tout de suite s’adresser à eux au moment clé qui est en 3e, au collège, qui leur permettra en fait de continuer à vivre leur rêve. Le gaming aujourd'hui sous bien des égards peut être un métier que ce soit dans le eSport, dans le marketing du gaming, dans la conception, la création de jeux vidéo, que ce soit dans l'Ui, UX, l'animation dans le Rig dans tout ce qu'il existe. Il existe une plénitude d'opportunités et de métiers et c'est important d'être présent, de donner la chance donc à ces futurs entrepreneurs d'être assistés mais surtout de donner aussi cette possibilité d'embaucher des jeunes et d'éviter de les voir partir dans d'autres villes et de perdre nos talents qui sont dans la région.

Mais c'est génial, c'est une super bonne nouvelle ça, c'est top bravo merci beaucoup Sami ! Tu parlais de marketing du gaming, tu portes un très joli sweat lors de cet entretien. Qu’est-ce que c’est que ce logo ?

Merci beaucoup ! Ce logo c'est le logo de Cross the Ages, il faut savoir qu’on a lancé toute une campagne marketing avec des tenues. On a vendu plus de 3000 tenues, vestes, survêtements, casquettes. Aujourd'hui c'est devenu complètement une marque qui est décorrélée du jeu de l'univers que les gens portent aujourd'hui.

C'est une communauté ?

Oui c'est une communauté, c'est vraiment une identité. Le 9 et le 10 décembre on a organisé à Marseille un événement qui s'appelle le Hero Legacy. Cet événement a amené 2000 personnes, c'est phénoménal pour une première édition. Pourquoi ? Parce que ce sont des fans qui viennent du monde entier : du Japon, de la Corée, d'Indonésie, de Malaisie, du Brésil, de l'Angleterre et on a été frappé par toute cette communauté internationale qui ne se connaissait que par des pseudos qui se sont rencontrés et qui sont venus avec leur tenue donc Cross the Ages, en signe de de d'appartenance à un groupe et à un mouvement. Je pense réellement que ce n'est que le début, il faut savoir que le jeu en tout cas n'est accessible que depuis avril 2023 donc on est encore des poussins mais je pense qu’à la vitesse à laquelle le livre va se propager et comme il va être diffusé, et vu la campagne marketing qu'on est en train de mettre en place on va toucher les gens de différentes manières : soit par le textile, soit par le livre, soit par l'animation, soit par le jeu. Quel que soit notre âge quelles que soient nos envies, il y aura toujours quelque chose qui vous séduira dans le projet. Et c'est un peu le concept de Cross the Ages.  

Moi ça va être le textile je crois qui va me séduire ! (rire) Non même si tout est beaucoup plus clair grâce à toi. Merci beaucoup Sami, merci, merci et longue vie à tes projets en région Sud.

Merci beaucoup !

C'est la fin de cet épisode de Parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèle à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous, abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférée ! A très vite !

Episode 4 – Les 3 marques monde : La mélodie du Sud

Pour finir cette année en beauté, on vous a préparé un épisode un peu spécial ! Où l’on met à l’honneur nos 3 marques monde : Provence, Alpes, Côte d’Azur, ce territoire béni des Dieux avec 3 invités qui viennent défendre leurs couleurs ! Estelle de la Manade Laurent en Camargue, Romain un niçois haut en couleurs et Greg restaurateur à Montgenèvre ! Partez à la rencontre d’accents, de traditions et de territoires différents mais à la colonne vertébrale commune ! Laissez-vous bercer par la mélodie du Sud et cet épisode qui commence dans le mistral ! Bonne écoute ! 
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Bienvenue dans Parle Sud, le podcast de la région Sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leurs domaines respectifs, qu'il s'agisse de médecine, de sport, d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante. Pour finir cette année en beauté, on vous a préparé un épisode un peu spécial où l'on met à l'honneur nos trois marques Monde Provence, Alpes, Côte d'Azur. Ce territoire béni des dieux avec trois invités qui viennent défendre leurs couleurs. Estelle de la manade Laurent en Camargue, Romain, un Niçois haut en couleurs et Greg restaurateur à Montgenèvre. Partez à la rencontre d'accents, de traditions et de territoires différents, mais à la colonne vertébrale commune.

Laissez-vous bercer par la mélodie du Sud et cet épisode qui commence dans le mistral. Bonne écoute.

Merci beaucoup de me recevoir chez vous.

Bienvenue ! Merci de votre visite ici.

Magnifique ! Les chevaux sont au chaud ?

Non, non, non, non ! Tout vit en liberté. Donc ils sont dans des clos. Là on ne les voit Mais tout vit en liberté, les taureaux, les chevaux, toute l'année, quel que soit le temps, quel que soit des taureaux, sont dans les conditions.

Donc tout est en liberté.

Ah oui, oui, oui, oui.

Mais je ne m'inquiète pas ?

 Non, parce qu'ils sont dans leur clos, enfermés.

On est dans une des salles de réception, Vous me le disiez, on est entouré de selles.

 Ici, il y a toute l'histoire de la manade. Il y a les trophées remportés par les taureaux, il y a les têtes de taureaux célèbres qui ont tous été couronnés du meilleur puisqu'ils ont tous été élus Biòu d'or, meilleur taureau de l'année. Il y a Banco, Fidélio, parce qu'ils ont tous un nom.Donc ce sont tous des vedettes que les aficionados ont plaisir de venir retrouver et que les touristes ont plaisir de voir. Et on leur explique bien qu'ici ils meurent de leur belle mort après une carrière de plusieurs années. Et s’ils sont ici au mur, c'est parce que leur vie a représenté vraiment quelque chose, surtout leur carrière sportive.

Salut Romain

Salut Caroline

Merci de me recevoir sur tes terres. Donc là le service est terminé, tu te poses un petit peu avec moi. Merci de prendre le temps. On va essayer de décrire à celles et ceux qui nous écoutent où nous nous trouvons. Moi je peux dire deux mots parce que je suis venue à pied. Oui, on est à quinze minutes de la place Masséna. Oui, c'est ça qui parle à beaucoup de monde.

Eh bien voilà, tu as tout dit. Je pense que quand on dit qu'on a à quinze minutes de la place Masséna et qu'on monte tout droit, on sait qu'on est, qu'on est à la libé. On est dans un quartier qui est hyper local, dans une ville du sud de la France où il fait bon vivre, avec le côté très chauvin qu'on connaît à Nice, ça veut dire qu'on est sur la plus belle ville du monde.

Ah carrément, ça c'est fait, Ça c'est direct.

Au moins on met la tendance de notre entretien, notre échange. On met les auditeurs dans une condition pour qu'ils savent où ils sont.

Alors tu dis la plus belle ville, mais il va falloir le prouver. Comment tu décrirais ce territoire ? Je pense que c'est un territoire qui est très riche du fait de sa position géographique avec la Méditerranée et parce que je pense que c'est une des seules villes où tu peux aller à la plage en dix minutes et aller skier six mois après en 1 h 15 de voiture. Pour les randonnées, même l'été, tu peux aller à la plage le matin, prendre ta voiture à midi, aller randonner dans le Mercantour. Je pense que ça c'est une richesse de territoires qui est incroyable.

Allez, on s'installe avec notre chocolat chaud.

Alors Greg, merci de me consacrer un peu de temps

Avec plaisir Caro

On va peut-être, puisque c'est de l'audio, on va être obligé de décrire un peu, de raconter où on se trouve aujourd'hui dans le Graal qui est notre établissement, à ma femme et à moi qu'on a fondé en 2003, qui était déjà existant, qu'on a repris et qu'on a essayé de mettre à notre image. Notre goût. C’est le goût de la montagne, c'est le goût aussi des gens que je recherche. Les gens, nous, on aime ça. Mais j'espère que c'est ce que veulent les gens aussi.

Greg Comment tu définirais ce territoire ?

Ça reste un territoire alpin de montagne avec des montagnards qui sont gentils tous gentils, accueillants. Et puis après, en plein hiver, eh bien il y a du monde parce qu'on est là pour avoir du monde, on est là pour recevoir du monde, mais on reste avant tout des montagnards. Parce que quand tout le monde est parti, on est 300 dans le village et on est contents de se retrouver à 300. Mais on est contents de tous vous retrouver aussi après, parce que c'est ce qui nous plaît en fait, c'est ce côté haut, ce côté bas. C'est ça qui est chouette.

On passe de 300 à combien ?

Je pense que le week-end dernier, on était bien douze ou quinze milles. C'était assez impressionnant. Oui.

Comment on pourrait d'ailleurs décrire ce paysage ?

On est au cœur de la Camargue, on est au cœur du Parc naturel régional de Camargue. C'est un paysage sauvage, très sauvage qui est maintenu ainsi grâce aux taureaux, parce que tout est fait ici autour du taureau. C'est lui le dieu de l'arène, mais aussi le dieu du territoire. Et c'est lui qui nous permet de protéger l'environnement et de garder la Camargue telle qu'elle est. Parce que le taureau de Camargue est un taureau semi sauvage, parce qu'effectivement nous on va travailler avec lui tous les jours à cheval pour aller les trier et les mener en course. Mais il vit en extérieur toute l'année et il sait trouver sa nourriture dans des endroits vraiment parfois compliqués au milieu des ronces. Alors on a des clos qui sont plus abrités, du vent, de l'humidité. Donc tout ça c'est la gestion des pâtures par le Mas Nadu qui est mon mari, mais c'est le taureau sauvage ici.

Vivre ici en Camargue, c'est être le garant de la protection de l'environnement de la Camargue telle qu'elle est. Ce serait quoi selon toi la spécificité de ce territoire ?

Ben oui, alors on vient de parler de la position géographique, mais je pense que culturellement, c'est un endroit qui est très riche par son histoire. Il y a le carnaval qui est un moment incontournable de notre cité. On a l'été le festival du jazz aussi, qui draine beaucoup de monde.

On est ici dans ton restaurant. Je ne l’ai pas dit au début, c'est un restaurant de spécialités italiennes. La proximité avec l'Italie, justement, est ce que ça a une influence ?

Bien sûr. Je pense que ce côté, ce côté sudiste et cette chaleur méditerranéenne, elle est très importante et elle se ressent à 1 000 % dans les échanges, dans la façon d'être, dans le caractère de ceux qui sont nés ici, dans le caractère de ceux qui ont grandi ici, dans le caractère de ceux qui sont là de génération en génération. Ce côté un peu sanguin, un peu solaire on peut dire aussi ce côté un peu too much parce que voilà, c'est ça fait partie de la vie grecque.

Ma prochaine question, c'était quelle était la spécificité de ce territoire ? Est-ce que ce n'est pas justement sa proximité avec l'Italie ?

Tout à fait, oui. C'est sa proximité avec l'Italie. On a pour habitude de dire qu'on est plus italien que français et qu'à Clavière ils sont plus français que italiens. Mais c'est exactement ça en fait. Parce que moi je parle couramment italien, mais juste de fait, je n’ai pas appris, c'est comme ça, c'est dans nos gènes, on est obligés de se dépatouiller en italien, donc au bout d'un moment on parle italien, on est on est soudés les uns les autres.

Alors on est ici et on vous a choisi aussi pour ça, parce que ça fait plusieurs générations de manadiers dans votre famille. Vous le disiez, votre mari est manadier et on a envie de tout savoir. En fait, comment ça s'est passé pour cette manade ? Laurent Depuis quand vous êtes ici ? Depuis quand cette manade existe ?

Alors la manade Laurent a été créée en 1944. Au sortir de la guerre, les premières vaches ont été achetées par Paul Laurent, le grand père de mon mari. Il représente vraiment la première génération. Tout part de Paul Laurent et de sa passion et de son envie de devenir manadier au sortir de la guerre. Ensuite, il y a eu la génération de mon beau père, Henri Laurent, qui a continué aussi bien dans la sélection des taureaux. Et on travaille tous de génération en génération en se passant le secret de la sélection, en en façonnant les taureaux à son image aussi. C'est assez drôle de voir au travers des générations une même vision des choses. Et même si les façons de travailler sont différentes, il y a quand même une traçabilité du secret de la manade. Donc Paul Henri Puis il y a eu mon mari Patrick et aujourd'hui il y a notre fils de 19 ans, Paul, qui prend la relève, qui a terminé ses études agricoles et qui sera donc là et qui est, on peut dire parce qu'il a 19 ans, mais ça y est, il vient de commencer à travailler avec nous.

Qui sera donc la quatrième génération ?

 J'ai épousé l'homme et le milieu que je ne connaissais absolument pas.

Toi, ça fait combien de générations ?

Alors cette année-là, on a la première génération, D'accord, je croise mes enfants sur la deuxième génération parce que on a des parents qui sont originaires d'ailleurs, mais on a grandi en nous, on a grandi ici.

Je suis de deux endroits de Saint André de la Roche de naissance à Nice. Donc on les appelle les babys. À l'époque, c’étaient les crapauds et après je suis de la Liber également. Dans le centre-ville, je me sens un peu partout parce que je trouve que même si on est très chauvin, que je suis défenseur de la lib à 1 000 %, je trouve qu'on est qu'on est sur une ville où il fait bon vivre de partout.

Que vous soyez à la libé, que vous soyez au cours Saleya, que vous soyez au port maintenant, qu'il y a un quartier qui a émergé, je trouve qu'il fait bon vivre un peu de partout à Nice.

Greg toi, ça fait combien d'années que tu vis ici ?

Moi je suis né ici, donc on peut parler de générations.

Tes parents aussi ou pas ?

Oui, ma maman n'est pas d'ici, mais elle habite ici. Mon grand-père a fondé l'école de ski ici au tout début. Mon grand-père était un des tout premiers moniteurs de ski. C'était directeur de l'école de ski. Donc troisième génération, troisième génération, tout à fait avec des enfants, tout à fait.

On va parler un petit peu de tradition locale. Si tu ne devais en citer qu'une, ça serait laquelle ?

 Je crois que la plus importante des cultures ici, ça sera la culture du bois de ce fameux arbre qu'on appelle le mélèze. C'est ce qui nous caractérise le plus parce que c'est un bois qu'on utilise pour tout dehors. Dedans la charpente, tout ce dont on a besoin passe au travers du mélèze. C'est un bois qui est fantastique. C'est en circuit court. En général, les charpentes sont faites en mélèze de pays. C’est grande classe.

Si vous ne deviez en citer qu'une de tradition, je crois comprendre depuis le début de notre échange que ce sera la course camarguaise.

Ben oui, la course camarguaise, c'est l'essentiel.

Parce qu'autour du taureau, bien, ça veut dire une langue, le provençal qui est toujours vivante parce qu'il n'y a pas de mot traduisible en français quand on travaille dans les bêtes, parce que c'est tellement un métier ancien que les mots viennent de traditions. C'est aussi un costume traditionnel, aussi bien le costume de gardien que le costume d'Arles. Pour les jeunes femmes, il y a le costume de travail de coton, et puis il y a le costume de soie avec les très beaux bijoux des Arlésiennes, avec le ruban qui est de sortie pour les grandes occasions, que ce soient les mariages, la fête des gardiens le 1ᵉʳ mai, mais aussi la fête du costume à Arles le premier week end de juillet. Donc ce costume d'Arles, il est vivant.

Pourquoi ?

Parce qu'il n'y a pas une seule course camarguaise sans qu'il y ait une, une ou plusieurs Arlésiennes pour accueillir les raseteurs qui vont faire la compétition pour remettre le trophée à la fin de la course. Parce que même le moindre petit village a son trophée et pour les jeunes filles, c'est toujours l'occasion de porter le costume. Et il y a une très forte envie. Ce n'est pas du folklore, c'est vraiment une passion et une chose que les jeunes femmes ont dans le cœur. Ils s'habillent en gardien pour les hommes, pour monter à cheval. Chez nous, c'est assez dans notre façon de travailler, de voir les choses, par respect pour le cheval, de porter un chapeau, une chemise de gardien, un pantalon de gardien. Ici, on n'est pas aux Etats-Unis, on a la chance d'avoir nos propres traditions, donc il faut les respecter et les vivre. On vit, on vit de cette passion. C'est une grande chance.

On va parler traditions. Oui. Si tu devais n'en citer qu'une ?

On parlait tout à l'heure de la proximité avec l'arrière-pays et il y a les festins de village. Ça, c'est une tradition qui existe depuis tellement longtemps et qui a bercé tellement de générations. Les festins, c'est chaque village qui festoie avec deux, voire trois jours d'animations. Et il y a des activités réputées comme le concours de boules carrés principalement. C'est un moment festif pour tout un village. On en parlait. Le carnaval, c'est un moment important. On était dans ce bazar des confettis à gogo. À l'époque, il y avait des jeunes qui portaient les têtes. J'ai eu porté les têtes. Par la suite, il y avait eu tout ce que je ne suis pas. C'est une tradition, mais c'est une coutume qui se faisait. Un mec qui portait fameuse tête avait des trous pour la visibilité et les petits bazardaient les confettis dans le trou. Quand j'ai grandi et que je me suis mis à porter les têtes et que les petits me faisaient ça, j'avais qu'une envie, c'était de les manger tout cru. Mais bon, voilà, ça faisait partie du jeu, je l'avais fait et puis voilà, ça ce sont des choses importantes. Après, tout au long de l'année, il y a la fête des châtaignes aussi, qui est un moment qui est hyper important, puis voilà. Et puis dans les festins dont on parlait, il y a plusieurs traditions niçoises qui sont respectées, telle que les Aubades le matin avec les fifres. Voilà, c'est tout ce qu'il y a instrument niçois avec les tambours derrière.

J'ai envie qu'on parle de quelques mots ou expressions. Alors on dit nissart. C'est ça le patois de Nice. Comment on dit faire une bise ?

Faire la bayete

Aloura, aloura c'est international à Nice. Alors là, je peux employer pour plein de trucs aloura pour dire bonjour. Aloura ça va, en fourme. On utilise tous au quotidien un mot par ci, un mot par là et ça garde côté un peu, très ancré. Niçois.

Est-ce que tu connais quelques mots ou expressions en patois du coin à chaque fois ?

 Ça c'est le seul truc que je ne parle absolument pas, c'est le patois. Mais c'est vrai qu’il est encore pas mal utilisé, un peu plus dans le sud du département ou aux alentours de Briançon, mais chez nous c'est vrai que c'est quelque chose qui s'est beaucoup perdu.

Alors par exemple, le matin, quand on va partir travailler à cheval, on va aller à camper les taureaux.

Ça veut dire les rassembler. Une fois qu'on les a campés, on va trier les taureaux qui sont loués l'après-midi aux arènes, on va aller à Ribe, les taureaux aussi, on va aller leur donner à manger un petit supplément de foin l'hiver, ça nous aide. Dans la manade, on commence fin janvier début février, quand il n'y a pas assez d'herbe, on voit arriver les taureaux.Alors c'est vrai que si, si on dit on va arrêter les bioù, s'il y a une personne étrangère à cette région qui vient, elle ne comprendra pas ce que nous allons faire alors que nous allons tout simplement donner à manger aux bêtes, tout simplement. Tout est dans le tout, simplement.

 C'est quoi pour toi le Sud ?

Je pense que le Sud, c'est un moment.C'est un endroit qui est un endroit à part. Je pense qu’il n'y a que nous qui pouvons comprendre ce que c'est d'être du Sud. Parce que là je parle de manière générale en PACA, le sud de la France, mais le sud dans sa généralité. Je pense qu’au sud on est quand même des gens chaleureux, On est à part parce que nous on a notre caractère à part, on est trempé par cette passion de tout. C'est à dire que les gens du Sud ont parlé d'accessibilité, ce n’est pas de l'accessibilité, c'est juste qu'on vit tout avec passion et on vit tellement les choses avec passion qu'un rien ça devient une compétition, qu'un rien devient un challenge. Et on essaye et on le vit tellement que je pense qu'on respire la vie. On parle de plus belle ville du monde.

On respire la vie dans le sud en général. C'est ce qui fait cette beauté d'être sudiste. Le sud, c'est le début de chez nous, c'est VA, c'est chez le sud, le sud parce que nous on est au nord du Sud comme on dit. On est juste avant la Savoie.

Le sud c'est le soleil et c'est le ciel bleu. C'est le ski sous le soleil, ce n’est pas le ski sous la neige. C'est ce que viennent chercher les gens. Chez nous, on dit toujours une grande saison de ski ce n’est pas une grande saison sous la neige. Et ça, ça nous définit bien ici.

Le Sud, alors, c'est une mosaïque où chaque partie de ce territoire a sa propre tradition, défendue avec des gens à fort caractère, mais des gens passionnés, que ce soit à Manosque, à Nice, à Marseille et ici en Camargue, à Arles. Chaque territoire, c'est une magnifique mosaïque de couleurs, de chaleur où chacun défend son territoire avec force.

Et moi je trouve ça vraiment absolument magnifique ce Sud. Moi je suis du sud et je défendrai toujours.

Est-ce que vous distinguez votre sud ?

Oui, je le mets pas à part. C'est une partie de ce sud qui pour moi chacun a ses spécificités, donc il n'y a pas un plus grand sud qu'un autre mais celui de la Camargue, c'est vraiment pour moi un poumon vert de nature sauvage. Dur parce qu'il ne faut pas voir la carte postale uniquement si c'est le sel, c'est le vent, le mistral qui est très fort ici parce que rien ne l'arrête. C'est une terre aride et difficile mais qui la rend magnifique. Et voilà, c'est le côté sauvage du sud. Je pense que c'est la Camargue.

Voilà, vraiment, c'est toute la cuisine, tout ce partage, tout ce tout, cette culture, ces coutumes, ces traditions dont je t'ai parlé jusqu'à présent. Je pense que c'est ce qui nous rend un peu à part. Et je pense que la richesse en plus de ça, de notre territoire dont on a déjà parlé, ça apporte quelque chose.

T'as vu, je parle avec les mains, je peux te dire que le visage là, je le vis là.

Malheureusement, c'est de l'audio, mais je peux témoigner.  Je le vois là en train d'argumenter Pourquoi ici on est mieux qu'ailleurs et pourquoi il fait bon vivre ?

D'ailleurs, tu le vois, il y a plein de gens du Nord là, à partir de Saint-Laurent-du-Var, c'est déjà le Nord.Et ils essayent de se rapatrier ici, moi, là, oui, on dit on distingue toujours un peu, on a toujours tendance à se dire c'est notre petit coin à nous du Sud. On ne peut pas dire qu’on sera des Marseillais, ce n’est pas possible, on sera pas des Niçois, mais on est quand même dans le sud.

Alors pour finir Greg, qu'est-ce qu'on peut te souhaiter pour la suite ? Du beau temps ? De la neige ? Des gens sympathiques comme vous, puis c'est tout. On n’a pas besoin de plus nous, on est heureux comme ça. Et puis on a de bonnes nouvelles à venir. Donc faut le souligner, on s'en réjouit tous parce que c'est quand même quelque chose d'exceptionnel. On a le droit d'utiliser la bannière olympique. Peu de stations peuvent le faire, c'est vrai. Nous aurons la flamme olympique, peu de stations françaises l'ont, il ne faut pas l'oublier, il faudra le dire. Et puis il faudra peut-être s'en vanter un peu aussi, pour une fois qu'on l'a dans les Hautes Alpes, tant qu'à faire le dire.

Ben ce qu'on peut nous souhaiter, c'est de continuer comme ça. Parce que c'est vrai qu'on a la chance d'être heureux de vivre. Comme je le disais, on vit de notre passion, on travaille pour notre passion et avec notre passion. Donc j'espère ça va continuer ce travail en famille. On a la chance aussi de travailler les trois générations, donc de travailler le plus longtemps possible en tout entente, même si les façons pour y arriver parfois sont différentes.

C'est normal, les générations se suivent et il faut s'adapter parce que c'est tout le savoir-vivre qu'on essaye de passer aux touristes et aux gens qui viennent nous visiter et que ça continue comme ça, voilà le plus possible et que ça rayonne. Que ce Sud et la Camargue en particulier continuent de rayonner dans le monde entier. Ecoute un peu de positivité, parce que la vérité c'est que même en venant du sud et en essayant d'être optimiste, les temps sont un peu difficiles pour tout le monde.

On a la santé, on est entourés, on a des amis qui nous aiment et on les aime en retour. On a une famille. Oui, je pense qu'il faut savoir relativiser et kiffer.

Et pour finir, battle à distance entre nos trois invités sur la promenade des Anglais avec un ciel tout dégagé et le début de la Corse et de la colline du château.

Alors là, c'est le sud. Ben moi j'ai envie de vous dire que le taureau c'est aussi le sud, ça c'est le sud. Ben c'est ce qu'on a en face de chez nous quand on se lève le matin, la vue, la lumière, le soleil, ça c'est ça, c'est le sud, voilà, c'est chez nous. La luminosité c'est quand on est dans la vallée, on a besoin de lunettes de soleil chez nous, on les met du matin au soir.

Voilà, ça c'est le sud. C'est la fin de cet épisode de parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous. Abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférés.

A très vite.

Episode 3 – Margaux Keller, Designer et créatrice de Margaux Keller Collections

Ce mois-ci rencontre avec Margaux Keller, designer produit, mobilier et architecte d’intérieur et créatrice de la marque Margaux Keller Collections. Elle n’a pas attendu que la frénésie s’empare de Marseille pour rejoindre sa ville de coeur et c’est au sud qu’elle rend hommage dans chacune de ses créations élégantes et poétiques. C’est dans ses bureaux du centre ville que je la retrouve et son univers est là, partout, l’odeur d’une de ses bougies embaume les lieux et on se sent tout de suite bien. La Région Sud est une terre d’industrie d’excellence et Margaux Keller l’incarne à elle-seule. Bonne écoute.
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Bienvenue dans par le sud, le podcast de la région sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui dans leur domaine respectif qu'il s'agisse de sport d'industrie ou de culture. Ils ont su casser les codes nos, invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante. Ce mois-ci, rencontre avecMargaux Keller designer de produit mobilier, architecte d'intérieur et créatrice de la marque Margaux Keller collection. Elle n'a pas attendu que la frénésie s'empare de Marseille pour rejoindre sa ville de cœur et c'est au sud qu'elle rend hommage dans chacune de ses créations élégantes et poétiques.C'est dans ses bureaux du centre-ville que je la retrouve et son univers est là, partout. L’odeur d'une de ses bougies embaume les lieux et on se sent tout de suite bien. La région sud est une terre d'industrie d'excellence et Margaux Keller l'incarne à elle seule. Bonne écoute.

Margaux bonjour

Bonjour Caroline

Je suis très heureuse de t'avoir à notre micro. Alors comme tu le sais la région Sud est une terre d'industrie d'excellence et ta réussite la fait rayonner bien au-delà de nos frontières. Alors Margaux pour commencer si tu devais te présenter en quelques mots aujourd'hui que dirais-tu ?

Et bien écoute je dirais que je suis designer avant tout. Designer de produits et de mobilier et j'ai ajouté quelques cordes à mon arc depuis ces quelques dernières années. Je suis aussi chef d'entreprise, j'ai créé ma propre maison d'édition il y a 4 ans et demi avec mon associé Anaïs Frettini. On a une maison d'édition de design où on fait fabriquer nos objets le plus possible en Provence, sur cette terre de savoir-faire comme tu dis. J'ai également quelques autres casquettes je suis architecte d'intérieur, je suis designer d'espace, c'est très complémentaire et ça me plaît beaucoup.

Alors on est ici dans tes bureaux à Marseille. Cette ville tu as fait le choix d’y revenir pour y vivre et pour installer Margaux Keller collection pourquoi tu as fait ce choix-là et à quel moment ?

Et ben écoute j'ai c'est vrai que j'ai grandi ici donc j'ai eu une enfance très heureuse àMarseille et en Provence à 18 ans je pense que comme j'aspirais à un domaine créatif j'ai eu besoin d'aller voir ailleurs ce qui se passait. J'ai eu besoin d'ouvrir un peu mes horizons donc je suis partie à Paris j'ai fait des deux écoles de design l'école Olivier deser et l'école Boule et après je suis partie en Italie à la Fabrica qui est une résidence de design et là j'ai retrouvé le soleil du sud j'ai retrouvé ce bien-être, la dolce Vita italienne et donc ça m'a rappelé à quel point ça me manquait et ça m'a rappelé à quel point Marseille était vraiment une ville où on pouvait s'épanouir autant professionnellement que personnellement. Donc je suis rentrée en 2012 et c'était une année un peu charnière puisque c'était l'année où on préparait l'année capitale de la culture européenne.C'était un pari quelque part, parce que c'est vrai qu'en design à ce moment-là il ne se passait pas grand-chose mais j'ai eu envie de de relever le défi et de poser mes valises ici pour installer mon agence de design dans un premier temps et quelques années ensuite ma maison d'édition.

Tu as parlé d'un pari, un peu un challenge de revenir dans le sud. Ça t'a inquiété à un moment ou pas du tout ?

Oui ça m'a inquiété, je me suis dit s’il n’y a pas de design comment je vais réussir à parler de ce monde-là que personne ne connaît trop ici. Et en fait très vite j'ai réalisé que au contraire ça allait être une force. On parlait de moi comme la designer marseillaise très régulièrement et voilà ça a créé un peu la surprise. C'est vrai que la plupart des designers que je connaissais étaient à Paris, moi ça me permettait de tirer mon épingle du jeu en fait et de me créer une identité à moi et de le revendiquer.Donc finalement ça a été plutôt positif.

Ça c'était il y a un peu plus de 10 ans. Entre-temps on a envie de savoir un peu comment on crée sa marque de design, comment on gère un développement significatif qui est le tien. Tu es passée de deux à une dizaine de salariés aujourd'hui.

C'est l'envie de raconter mes histoires, ça c'est ce qui a un peu guidé, ce pourquoi j'ai fait du design. C'est pourquoi je suis devenue designer mais surtout l'envie de raconter ces histoires à travers ses objets tout en maîtrisant toute la chaîne de production, l'éthique de fabrication de ces produits. Pendant plusieurs années, j'ai travaillé pour différents éditeurs, différentes marques qui faisaient fabriquer un peu partout dans le monde et il manquait cette relation entre l'artisan le façonneur.Celui qui vraiment fabrique l'objet et moi, pour pouvoir mettre au point l'objet idéal et du coup c'est pour ça que j'ai créé cette marque là en rencontrant mon associé Anaïs. Il y a quelques années on avait toutes les deux l'envie d'entreprendre aussi l'envie d'écrire les choses à notre façon avec nos valeurs notre éthique donc on a écrit comme ça les lignes de ce qu'on voulait pour cette marque. C’est vrai qu'au début on s'est dit on va lancer une collection comme ça parce que ça nous fait plaisir et que on a eu envie de faire travailler des artisans locaux. On a rencontré Quentin qui est notre miroitier qui est basé à Marseille on a rencontré Nicolas qui est fondeur d'art près d'Aubagne donc on a commencé voilà comme ça à rencontrer des artisans et à fédérer un petit groupe de gens passionnés comme nous. Puis voilà petit à petit on a rajouté des collections à ces collections et on est on est hyper fier de pouvoir valoriser ces savoir-faire là et d'avoir notre propre petite entreprise aujourd'hui à échelle humaine mais une sacrée entreprise quand même.

Moi, ce qui m'étonne toujours c'est que tu es très créative évidemment à la base enfin tous les designers ne sont pas entrepreneurs. Toi tu disais que c'était peut-être quelque chose que tu avais déjà en toi mais tu n’as pas été formée à ça et aujourd'hui tu gères des gens. Comment ça se passe ?

C’est vrai qu’il n’y a pas vraiment de formation pour ça, l'école de l'entreprenariat c'est un peu comme l'école de la vie quoi. Tu l'apprends au fur et à mesure. Je pense que ce qui nous a formé c'est aussi les rencontres qu'on a pu faire avec Anaïs, d'autres entrepreneurs qui nous ont guidé dans leur façon de faire et après se laisser guider. Comme je te dis l'école de la vie c'est de te laisser guider par ton instinct par ce que tu penses être le mieux. Voilà la façon dont on forme les gens qui nous entourent, la façon dont on vit tous les jours tous ensemble comme une petite équipe comme des colloques presque. Parfois au sein de l'agence c'est aussi ça, c'est que on ne nous a pas dicté de règles et donc c'est à nous d'écrire nos propres règles du jeu. Donc c'est une grande liberté et c'est une grande chance.

La presse te qualifie parfois de feel good designer, qu'on peut traduire par la designer du bien-être. Ton univers est très poétique, est-ce que tes origines et ton attachement à la région t'inspirent ? Est-ce que finalement ça finit par caractériser ton travail ?

Écoute j'ai l'impression que je m'en suis rendue compte au fur à mesure, enfin on me l'a souvent fait remarquer. Et je pense que c'est parce qu'on me l'a fait remarquer que je me suis rendu compte qu’effectivement ça avait certainement un lien. Par exemple je me rends compte aussi que souvent mon travail se rapproche plus de la mouvance des Espagnols ou Italiens, que de la mouvance des designers même de certains designers parisiens. Donc je pense qu’à travers mes dessins ouais j’ai une identité qui appartient au sud quoi qui appartient à cette joie de vivre, cette chaleur, ces couleurs, cette lumière, ce besoin de rire, de s'éclater, de s'amuser de ne pas se prendre au sérieux et d'être tranquille aussi quoi. Je pense que c'est ça qui nous caractérise. Être tranquille c'est une espèce de sérénité un sourire aux lèvres et on avance quoi sans se sans se prendre la tête dans un travail dont on dit qu'il est également tout en rondeur.

C'est comme ça que tu le définirais, toi ?

Je cherche encore dans la psychanalyse de mon design en fait. Je pense que c'est juste s'entourer d'objets. C'est pour moi aussi une façon de s'entourer de de petites choses rassurantes qui vont nous créer comme ça un lieu de vie qui va être hyper réconfortant hyper rassurant, soit lié je ne sais pas, au monde, à notre condition, je n’en sais rien, je n’ai pas poussé plus que ça sur le côté philosophique mais voilà il y a un côté rassurant enveloppant et dans le toucher aussi, dans l'approche sensorielle qu'on peut avoir avec les objets.

Il y a un truc où du coup on a envie de les toucher, de les prendre dans la main et je peux tomber un peu dans les clichés en disant ça mais que le travail en rondeur est propre aux femmes. Qu'est-ce que tu penses de cette idée, et d'ailleurs est-ce que ça a été simple pour toi de t'imposer dans le monde du design en tant que femme ? J'adhère pas du tout à ce à ce principe qui dirait que la rondeur serait propre aux femmes. On me l'a fait remarquer plusieurs fois votre travail est souvent qualifié de féminin mais pourquoi le la rondeur serait plus féminine que masculine ? donc je ne crois pas du tout que ça ait un rapport à la féminité, à la poésie, certainement la sensibilité aussi à la joie peut-être au plaisir, au sourire, aux émotions mais la féminité je ne vois pas le lien, si ce n'est que c'est une femme qui dessine ses objets sinon je ne vois pas trop le lien et en tant que femme.

Comment tu as réussi à t'imposer dans ce monde, est-ce que ça a été simple ? Est-ce que c'est aujourd'hui une évidence ?

Pour être très honnête j'ai pas du tout ressenti à aucun moment une pénalité du fait d'être une femme dans ce domaine. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir eu mes chances autant que quelqu'un d'autre et que voilà c'est plus une question que c'est un métier difficile, qu'on soit un homme ou une femme. C’est un métier où pour exister, avant d'exister, il faut se battre, il ne faut rien lâcher, il faut tout donner. C’est un métier à plein temps, de jour comme de nuit, c'est un métier passion, c'est un métier qui se vit mais ce n’est pas forcément un métier d'homme ou de femme.

On va parler un peu du processus créatif maintenant. Tu parlais tout à l'heure des dessins, moi je me suis posé la question en préparant cet entretien justement, de savoir si tu dessinais encore vraiment, avec un crayon et des feuilles ?

Tout commence par une idée bien sûr, tout de suite après, ça se passe comment. Alors justement ce sont des dessins, l'écriture, des échanges avec les équipes. Ce sont d'abord des dessins, j'ai une collection de petit carnet moleskine qui me suivent depuis l'école. J'ai démarré cette collection quand j'étais à Olivier Deser en 2e année design et depuis en fait je constitue cette bibliothèque. Je dois en avoir, je ne sais pas une quarantaine là aujourd'hui, donc tout se passe dans ce carnet-là. Il est tout le temps avec moi dans mon sac à main, dans ma valise, si je ne l’ai pas je ne suis pas bien. C'est vraiment un objet qui me suit depuis toujours. Donc l'idée voilà, d'abord elle mûrit un peu dans ma tête ou parfois c'est au fil des dessins. Je commence à dessiner quelque chose et puis en fait petit à petit ça se transforme assez vite. Une fois que j'ai quelques dessins je me mets sur l'outil informatique, c'est sur les logiciel 3D j'ai toujours adoré ça. J'ai un truc un peu geek quand même. La magie de ces logiciel 3D où on passe du dessin traverse les âges quoi, le dessin au crayon sur du papier c'est un truc qui existe depuis la nuit des temps et de pouvoir d'un coup le mettre en 3D, le transformer en quelque chose de réel sur l'ordi ça m'amuse beaucoup. Je m'amuse aussi beaucoup du logiciel et j'ai même réalisé ces derniers temps que ça faisait partie de de ma créativité ce logiciel-là, les contraintes du logiciel, la façon dont on pose les formes et les volumes c'est aussi comme si on jouait avec des volumes en vrai quoi, on joue avec une boule, avec un cube, avec un cône et puis on les assemble et puis si on les fait fusionner, qu'est-ce qui se passe ? Donc c'est aussi beaucoup sur le jeu entre les courbes et les formes, j'ai un attachement vraiment particulier à l'angle de courbure donc je suis toujours en train de saouler aussi un peu mes équipes de travail sur cet angle parfait, l'angle donc arrondi. La plupart du temps j'ai rarement des angles droits dans mes dessins mais de chercher voilà le la courbe parfaite la ligne parfaite qui va déclencher une émotion. Et si moi-même je me prends à mon jeu c'est-à-dire d'un coup je dessine un truc et là clac il se passe quelque chose, il y a une émotion qui se dégage là c'est bon c'est emballé c'est pesé on sort la fiche technique et on envoie au fabricant.

On te connaît évidemment aussi beaucoup pour les collaborations que tu as fait on a Monoprix en tête évidemment. Est-ce qu'il y en a une qui t'a marqué plus que les autres ?

Monoprix ça a été quand même énorme. Je ne m'attendais pas à ça, déjà les équipes Monoprix m'ont fait confiance. Je sais plus on a dessiné plus de 150 produits différents donc on a sorti comme ça un univers créatif tellement global et complet. Créativement ça a été un exercice, mais moi qui aime bien la création intense là c'était vraiment de la création intense, j'ai dessiné, dessiné, dessiné pendant plusieurs mois je m'arrêtais plus de dessiner et j'ai été freinée à aucun moment au contraire elle m'encourageait. Ah mais est-ce qu’on ne rajouterait pas la théière, mais est-ce qu’on ne rajouterait pas ceci. Toutes les équipes étaient à fond et après il y avait quand même cette exigence aussi de fabrication. Donc c'est Monoprix qui a géré toute cette fabrication là on n’a pas géré nous en interne mais avec un super résultat. Et on s'est beaucoup amusé à ensuite shooter toutes les pièces ensemble enfin il y avait un vrai univers global et c'est vrai que c'était agréable aussi de pouvoir proposer cette collection en série limitée mais qui était très démocratique parce que voilà il y avait vraiment des super prix abordables alors que c'est vrai que parfois nous du fait de travailler avec des manufactures locales françaises on a du mal à avoir ces prix-là évidemment. Donc c'était agréable de pouvoir le temps comme ça un instant suspendu de dire voilà allez-y c'est pour toucher plus de monde. Parce que tu crées tout type d'objets, des luminaires, du mobilier, des vases, des tapis, j'en passe.

On parlait d'aménagement d'espace aussi, y a-t-il quelque chose que tu préfères faire dans toutes ces activités ?

Le moment où on cherche la forme parfaite, c'est un moment qui est à la fois hyper excitant et je n’ai jamais trop l'angoisse de me dire je vais pas y arriver, je ne vais pas trouver. J'arrive en général à ce que je veux, mais ce cheminement-là de dessin et de trouver vraiment la forme parfaite qui va déclencher l'émotion est chouette. Le meilleur moment de ce métier c'est quand on arrive chez le fabricant qui a réalisé le premier proto et qui nous attend avec un grand sourire et le proto, posé sur la table ou et que là on découvre l'objet en vrai quoi, avec le bon matériau, la bonne couleur, la bonne finition. Là il y a un truc magique quand même. Depuis mon petit dessin sur mon carnet Moleskine et puis d'un coup la chaise sur laquelle on va s'asseoir, retravailler le confort et tout j'adore. Ce moment-là c'est un peu Noël à chaque fois, donc autant de plaisir à créer une chaise qu'un vase ou qu'un tapis. La chaise c'est quand même un vrai sujet pour un designer. C'est un à la fois un objet qui doit véhiculer de l'émotion pour qu’il y ait un coup de cœur et un attachement à cet objet mais il y a aussi quand même toute une contrainte d'ergonomie, de fonctionnalité, de poids, de rapport au corps, en fait alors que la plupart des autres objets tu n’as pas ce lien direct au corps. Là c'est vraiment le corps et l'objet et comment on dessine cet objet qui va supporter le corps et qui va l'épouser. C'est un vrai exercice de design.

Aujourd'hui, on attend du design qu'il soit responsable. Ça fait quelques années déjà c'est un point sur lequel tu as toujours été irréprochable, notamment en favorisant l'artisanat local, en circuit court, on en a parlé tout à l'heure. C'est une évidence ?

Il faut encore qu'on le soulève, il faut encore le dire, mais je crois que c'est en train de rentrer dans les mœurs. Je crois que c'est une question de génération. Je pense que voilà je vois nos enfants pour eux c'est une évidence et heureusement qu'on va dans ce sens- là. C'est vrai qu'il y a encore des gens pour qui ce n'est pas une évidence et voilà sans rentrer après dans des problématiques économiques c'est difficile aussi d'être que dans ces envies de circuit court, de local, parfois pour le consommateur final, parce que ça veut dire un cout mais on est quand même plusieurs entreprises à défendre ce truc en disant bah peut-être acheter un vase tous les 5 ans plutôt que trois vases par an. Et puis vous l'achetez, il est fabriqué à Marseille ou pas très loin et vous l'aimerez encore plus en fait.

Alors ça commence à bouger ici dans les bureaux, tes équipes commencent à arriver donc je ne vais pas tarder à te libérer. Juste pour finir Margaux j'avais envie de savoir de quoi te nourris-tu pour nourrir ton art, de lecture, de nature ?

Ecoute ça dépend des phases, ça dépend des périodes. En ce moment c'est vraiment la nature. Ça paraît bête mais en fait qu'est-ce qu'on est attaché à la nature en tant qu'être humain, on en a tellement besoin, donc là ce sont les grands espaces verts, les balades en forêt. J’étais dans le Luberon ce weekend et la lumière quoi, la lumière que ces paysages de nature peuvent dégager. Autant je suis amoureuse de la lumière de Marseille de la fin de journée, là les couchés de soleil à Marseille ils sont quand même dingues avec ce ciel rosé, mais autant cette lumière d'hiver dans le Luberon, ça ce sont des couleurs qu'on a envie d'essayer de de capturer et de retranscrire à travers des objets ou des espaces. Voilà ça dépend des moments. En ce moment c'est plutôt ça qui m'inspire, c'est plutôt la nature.

Est-ce que je peux savoir comment tu vas commencer ta semaine ?

Ecoute là on va démarrer par une petite réunion d'équipe donc il y a du pain sur la planche avant Noël et donc on va aller faire un petit débrief de tout ce qu'on va préparer pour la semaine et pour les périodes des fêtes.

Merci beaucoup merci à toi pour un bon moment

Et j’espère que vous serez fidèle à ce rendez-vous, parlez-en autour de vous, abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférées

A très vite

 

Épisode 2 - Jérémy Teyssier, organisateur du Mondial de rugby amateur

Ce mois-ci rencontre avec Jérémy Teyssier, président du Rugby Club Dignois et organisateur du premier mondial de rugby amateur qui s’est déroulé en région sud en septembre dernier, offrant une sublime image de notre territoire. Organiser une coupe du monde amateur en parallèle de la coupe du monde de rugby à XV, c’est le défi un peu fou lancé par Jérémy. De la préparation, à l’organisation des matchs, jusqu’au succès de ce tournoi, on revit l’aventure ensemble ! Bonne écoute !
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Bienvenue dans Parle Sud, le podcast de la région Sud. Chaque mois, nous partons à la rencontre de personnalités qui, dans leur domaine respectif, qu'il s'agisse de médecine, de sport, d'industrie ou de culture, ont su casser les codes. Nos invités ne font rien comme les autres. C'est ce qui rend leur histoire passionnante.
Ce mois-ci, rencontre avec Jeremy Teyssier, président du Rugby club dignois et organisateur du premier Mondial de rugby amateur qui s'est déroulé en région Sud en septembre dernier, offrant une sublime image de notre territoire. Organiser une Coupe du monde amateur en parallèle de la Coupe du monde de rugby à quinze, c'est le défi un peu fou lancé par Jérémy.
De la préparation à l'organisation des matchs jusqu'au succès de ce tournoi. On revit l'aventure ensemble. Bonne écoute.

Jérémie Teyssier Bonjour, 
Bonjour. 
Très heureuse de vous avoir à notre micro. Alors que le premier Mondial de rugby amateur s'est achevé avec le sacre de l'Afrique du Sud, vous êtes le président du Rugby club dignois, organisateur de ce Mondial. Vous avez fait de Digne la capitale mondiale du rugby amateur. Quelle est la genèse de ce projet ? 

La genèse de ce projet, c'est une réunion entre amis. On s'est dit « et si on organisait une Coupe du monde ? » En réalité, en 2017, j'ai amené mes joueurs de Digne au Pays de Galles pour qu'ils voient un peu notre rugby. On a fait un séjour là-bas et à la fin de ce séjour à l'aéroport, on s'est dit c'est assez simple de voyager à travers l'Europe. Et si on faisait venir six clubs venant des six nations européennes pour organiser un tournoi des six nations du rugby amateur en 2018. Nous réalisions ça. C'était un beau succès. Et à la fin de cette journée, on s'est dit dans les travées du Stade, ici au stade Jean Rolland Et si on organisait une Coupe du monde ? C'est né comme ça. C'est vraiment né comme ça. 

Vous avez été assez fou pour imaginer ça ?

Imaginer, ça s'imagine facilement. La folie, c'est de le réaliser parce que c'est il y a quatre ans, ça a été beaucoup de travail et voilà, on l'a fait.

Alors ça y est, c'est fini, c'est terminé. Vos réactions à chaud, comment ça s'est passé ? Quels sont les premiers retours ? 

C'est que c'est un incroyable succès. Je n'avais jamais accueilli une compétition avec autant de monde, autant de spectateurs, autant de joueurs, autant de nations. C'est un succès. C'est un succès régional sur l'ensemble des villes hôtes Arles, Port de Bouc, Saint-Maximin, Saint-Raphaël, Manosque, Sisteron, Tignes.

Ce succès régional, il s'est ressenti sur le plan médiatique aujourd'hui, où nous avons de très, très bons retours à ce sujet-là. C'est un succès du bénévolat également, où 700 bénévoles ont été mobilisés sur la région pour pouvoir le réaliser. C'est un succès des étrangers, des équipes. Ce n'est pas facile de mélanger seize nations, cinq continents pour vivre ensemble pendant dix jours.

Ça n'a pas été facile. Mais nous y sommes arrivés et aujourd'hui, on a toutes des délégations qui nous contactent pour nous remercier. J'étais avec un Argentin avant hier soir qui me disait « Mais Jeremy, vous avez changé nos vies ». Il y a des Argentins qui viennent d’endroits reculés qui n'avaient jamais croisé de Japonais de leur vie, et qui ont passé des soirées ensemble avec des Japonais à fêter et à jouer au rugby. Donc voilà, c'est un très fort succès sur lequel j'en tire une grande satisfaction avec mon équipe. 

Justement, on va dire un mot de sport et du parcours de l'équipe du Rugby Club dignois qui représentait la France et qui termine sixième. 

Oui. En organisant cet événement, nous ne connaissions pas le niveau des équipes. Dignes a un niveau régional naturellement. Je l'ai fait pour mes joueurs, donc c'était eux qui représentaient la France. Mais on s'est vite aperçu, notamment sur le premier week-end, qu'ils avaient du gros niveau. Ils ont ouvert le Mondial avec le match contre la Nouvelle-Zélande qui avait un gros niveau. Ils ont élevé leur niveau de jeu. Ils ont joué à un niveau supérieur au leur pendant dix jours. J'ai discuté tout à l'heure avec l'entraîneur. Ça va leur apporter énormément pour le reste de la saison et pour leur vie. On a conclu leur dernier match. Ils en ont conclu sur le match de classement avec contre la Nouvelle-Zélande devant son public avec un magnifique Haka où ils sont à l'un contre l'autre. Une très grande satisfaction pour eux. Je viens de recevoir un message d'un des joueurs et j'en reçois toutes les heures de remerciement. Ils ont pleuré tous les jours d'émotion et ça, ça fait vraiment plaisir.
 
Alors une semaine de sport et de fête autour du rugby amateur. J'ai envie que vous nous parliez de l'implication des commerçants, des habitants, de celles et ceux qui ont vécu ce moment sur leurs terres.

Aujourd'hui, le retour, il est économique. C'est certain que les commerçants, les restaurants, que ce soit sur nous, sur l'ensemble des villes, sont satisfaits de ce que nous leur avons offert. Les habitants, je pense aux officiers, disons par exemple, qui ont été habitants et bénévoles, qui sont restés avec ces personnes-là durant une semaine, avaient les larmes aux yeux quand ils se sont séparés. Je pense également aux gamins, les gamins, pendant une semaine dans toutes les villes, ont vu arriver les Néo-Zélandais. Comme les All Blacks ont vu arriver des Sud-Africains comme les Boks. Voir les gamins demander des autographes à la sortie des matchs à tous ces joueurs-là, c'est tout simplement magique. Et donc je pense que on a vraiment impacté en région le rugby sur un public large qui n'était pas forcément à la base un public supporteur du rugby.

Vous parliez des équipes pros justement, évidemment. Parallèlement à ce Mondial se tenait la 10ᵉ Coupe du monde de rugby à quinze. Comment les pros vous ont accompagnés et soutenus ? 

Les pros ? Nous, on a tous eu des agendas très chargés et très peu de disponibilités. Mais on a reçu un soutien du monde professionnel depuis maintenant plusieurs années dans la construction du programme avec Province Rugby à Aix ou le RCT à Toulon, qui nous ont aidé pour nous accueillir au moment où nous avions besoin, pour construire le projet de manière technique sur la réalisation de l'évènement, de la manière médiatique et parlant de l'événement. On a eu le retour de joueurs qui nous ont contactés. Un message de Raphaël Ibanez à l'ouverture à quelques minutes à quelques heures du France -Namibie, un message des joueurs du RCT qui étaient en stage en soutien aux joueurs représentant la France et ici avec la présence de joueurs internationaux du quinze avec Gary et également Christian Tilly Fanon qui est notre ambassadeur et qui était présent ici pour la finale. Ça fait plaisir de voir qu'ils n'oublient pas en fait, qu'ils sont tous passés par des clubs amateurs. Et évidemment, comme le disait Raphaël Ibanez dans son message, les joueurs du quinze et l'ensemble du staff gardent un lien très étroit avec le rugby amateur et je pense que c'est très fort. Et dans notre société, des gamins voient à la télé des stars, mais ils ont besoin de comprendre que pour être une star, il faut être un sportif de haut niveau, il faut travailler dur et qu'on n'oublie pas ses racines. Et je pense que c'est tant mieux pour nous. Pour nous c'est cool, c'est médiatique, mais pour les valeurs du rugby c'est très fort et j'aime ça. 

Alors la région Sud est résolument une terre de sport, une terre de jeu. Vous le disiez tout à l'heure de Port de Bouc à Arles en passant par Sisteron, Saint-Raphaël ou Digne. C'était d'ailleurs une volonté de votre part de refléter l'essence de la région dans chaque ville hôte. C'est ça ? Vous habitant l'une des plus belles régions du monde. 

Nous recevions 500 joueurs de ces nations de cinq continents. Nous voulions leur faire découvrir notre région et valoriser cela. Nous avons choisi des villes hôtes sur l'ensemble du territoire pour qu'ils puissent avoir les différents panels de notre territoire. Ils ont adoré la sortie touristique aux Gorges du Verdon. Ils sont tous venus me voir en me disant Wow, c'est magnifique et on est vraiment fiers de leur avoir proposé ça et d'avoir fait découvrir notre région à ces joueurs venus du monde entier, qui pour certains reviendront pour visiter comme ils nous l'ont indiqué. 

Alors fondamental aussi le volet social. Vous avez proposé trois projets Rugby School, Rugby de rue et rugby solidaire. Il y a deux ans, vous disiez vouloir laisser un héritage à tous ces jeunes. 

Pari gagné totalement. Nous avons aujourd'hui des gamins qui sont allés voir des matchs de Coupe du monde. Nous avons des gamins qui ont été porte drapeau de la France dans un vélodrome rempli archi, avec une très belle ambiance. Nous avons des gamins qui sont allés dans les clubs de rugby à la suite de notre programme rugby de rue. Nous avons fait une journée Rugby School avec 600 enfants qui ont passé une journée extraordinaire aux côtés des joueurs amateurs en faisant ramasseurs de balle, en ayant tout le volet social également. Donc c'était très important pour nous. Et aujourd'hui, ce que nous nous étions dit, nous allons le faire. C'est à dire que les résultats de notre événement sont là pour faire perdurer ces programmes dans le temps. J'ai déjà des sollicitations par rapport à Paris 2024 et voilà. Donc l'idée, nous ne sommes pas une société privée, nous sommes une association. Et c'est dans cette philosophie que nous voulons laisser un héritage au monde du rugby, mais également aux enfants de tout horizon. Parce que c’était déjà un projet au long cours.

C'était avant le début du Mondial et donc vous êtes en train de nous dire que ça va durer. Et ça, c'est une super bonne nouvelle. 

C'est ça, c'était un projet de trois ans. Tout ce que l'on a fait, on ne va pas le laisser tomber. Et l'idée c'est de le faire perdurer sur la région pendant encore plusieurs années.
Alors, vous en avez déjà dit deux mots, mais concernant les retombées économiques et touristiques sur l'ensemble du territoire, c'est peut-être un peu tôt pour le savoir vraiment. Mais a priori, les premiers retours sont plutôt positifs. 
Oui, c'est sûr, quand vous avez 600 joueurs trois fois par jour en restaurant, que vous avez joué pour 500 personnes, je ne pensais pas qu'il y ait des supporters étrangers.

Je pense aux Chiliens qui étaient très importants, qui étaient venus en grand nombre dans les tribunes. Ces personnes-là ont séjourné un long moment. On avait des joueurs internationaux de ces nations-là qui étaient présents ici très discrètement, mais qui sont venus séjourner sur les différents territoires. Nous avions dans la ville de Port de Bouc 1500 personnes sur des matchs de poule, nous avions 1500 personnes sur les quarts de finale. Donc oui, l'impact économique est important. Nous n'avons pas encore tiré les premiers chiffres de cela, mais j'en parlais déjà hier soir avec mes collaborateurs. J'en ai missionné pour justement calculer l'impact économique que cela a et on l'a fait aussi pour ça sur des sur des territoires qui sont reculés et qui ne bénéficient pas directement de la vraie Coupe du monde.

Donc, c'est un pari réussi. Un pari réussi également en termes d'ambiance, on l'entend un peu à votre voix. La troisième mi-temps, ça s'est bien passé ? 

Oui, le rugby se joue en trois mi-temps et la troisième est pour le bon temps. Nous avions organisé une troisième mi-temps avec nos amis de l'Association of the Top de Gregory Montel. On a offert ce cadeau aux joueurs avec une soirée mémorable rassemblant 2000 personnes avec des groupes qui étaient engagés autour du rugby. Je pense notamment à Moussa Akim de Zebda, qui ont construit un collectif spécialement sur le rugby en mettant en avant de l'espagnol, de l'anglais, un clin d'œil à Nelson Mandela pour les Sudafs. Donc voilà, c'est dans la philosophie avec beaucoup d'humanité à l'intérieur de cette soirée.

Oui, donc ça c'est important aussi. Désormais, les liens entre Digne, les Bains et le monde sont tissés. Donc rendez-vous dans quatre ans en Australie où le rugby club dignois représente la France. Juste retour des choses. 

Oui, c'est un beau cadeau. Maintenant, nous allons attaquer à travailler là-dessus en tirant les bilans. Mais aujourd'hui, nous avons un World Rugby qui attend le bilan. Mais nous avons la Fédération australienne qui a manifesté un intérêt depuis maintenant trois mois. Nous voulions attendre de tirer toutes les conclusions et réaliser l'événement avant de pouvoir travailler sur le futur. Mais oui, du coup, nous serons en Australie en 2027, ce qui permet également du coup un accent sur les projets sociaux et tout ça, de faire perdurer cette philosophie pendant quatre ans jusqu'à cette prochaine échéance. 
Il y en aura d'autres des échéances avant ça, Mais comment le club va se préparer à celle-là ? Vous le savez déjà ? 
Oui, à la fin de ce Mondial, ça nous a encore plus ouvert sur le monde. C'est à dire que nous avons envie de réaliser des choses, d'utiliser l'outil mondial pour nos écoles de rugby, que ce soit celles de mes copains sur l'ensemble de la région pour pouvoir accueillir des gamins, mais également leur ouvrir l'esprit sur le monde. Et ils l'ont vécu pendant ce Mondial là et il faut absolument y travailler. Donc on y parle, on en discute déjà depuis deux jours avec mes collaborateurs sur comment utiliser le Mondial sur nos écoles de rugby. 

C'est quoi le programme pour vous ces prochains jours ? 

Je vous dis repos. Non, c'est du repos, mais également clôturer de la même manière que ce qu'on a construit, c'est à dire proprement tout ce que l'on a mis en place. Tirer les premiers bilans, s'organiser pour remercier les bénévoles, s'organiser pour réaliser une assemblée générale permettant de conclure tout ce qu'on a mis en place, finaliser toute la partie financière. Voilà. 

Merci beaucoup Jérémie Alors dans quatre ans, nous serons là pour vous encourager, en espérant que vous ferez rayonner la région Sud à l'autre bout du monde. On compte sur vous, vous pouvez compter sur nous.

Merci beaucoup Jérémie. Merci beaucoup ! 

C'est la fin de cet épisode de parle Sud. Nous espérons que vous avez passé un bon moment et que vous serez fidèles à ce rendez-vous. Parlez-en autour de vous, abonnez-vous pour être les premiers informés de la diffusion des prochains épisodes et n'hésitez pas à nous encourager en laissant des avis et des étoiles sur vos applications de podcast préférés.
A très vite.

Épisode 1 - Professeure Blandine Courbière, au cœur de la santé des femmes

Ce mois-ci, rencontre avec la professeure Blandine Courbière, gynécologue obstétricien à l’hôpital de la Conception à Marseille, spécialisée dans la fertilité féminine, très impliqué dans la recherche à l’institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie et enseignante à Aix-Marseille Université. La transmission ? Une des missions qui lui tient le plus à cœur et qui rend cet épisode extrêmement précieux pour celles et ceux qui souhaitent apprendre et s’inspirer aux côtés des meilleurs. La Région Sud fait de la santé l’une de ses priorités, alors bonne écoute ! Écouter l'épisode sur une plateforme dédiée

Professeure Blandine Courbière, bonjour. Vous êtes gynécologue obstétricien, on le dit au masculin. Je vais vous laisser vous présenter, en quelques mots, quel est votre parcours ? 

Alors, professeure Blandine Corbière, gynécologue obstétricien et médecin de la reproduction. C'est une spécialité dans la spécialité. Mon parcours est assez classique parcours du public. Je suis un pur produit de l'école publique, maternelle, primaire, lycée, faculté de médecine à Marseille, et de la recherche à Lyon. C'est dur de quitter la région, donc voilà, professeur à Marseille dans la spécialité que je voulais faire. J'avoue, j'ai eu la chance de faire ce que j'ai toujours voulu faire. 

J'ai envie de vous demander à quoi ressemble vos journées, même si j'imagine qu'une journée type, ça doit être difficile à décrire pour vous. Elles ne se ressemblent pas vos journées ? 

Non, c'est ça qui est bien. J'ai la chance de faire un métier qui a accès à la fois sur le soin, la recherche et l'enseignement. Même si le soin prend un peu plus de temps et grignote un peu sur l'enseignement et la recherche. Ça me permet en tout cas d'avoir des journées toutes différentes et où j'apprends tous les jours 

Et c'est le fait de pouvoir faire les trois qui vous nourrit vraiment ? Il n'y a pas un truc que vous préférez ? 

Non, les trois. 

Alors aujourd'hui, la Région Sud forme les soignants de demain dans 66 instituts de formation sanitaire et sociale. La Région organise également la couverture médicale du territoire. Était-ce déjà le cas quand vous vous êtes formé, vous ? Où vous avez vu l'évolution ? 

Je pense que quand on est étudiant, on ne se rend absolument pas compte de ça. On s'en rend compte quand on commence à grandir, à avoir des projets et à chercher des moyens pour faire vivre ces projets. C'est vrai que dès le début de mon internat, la préservation de la fertilité des femmes qui avaient des cancers était un sujet important pour moi, aussi bien au niveau de la recherche clinique que fondamentale. Et donc je me suis rendu compte quand j'ai commencé en 2005, qu'il n'y avait pas vraiment de réseau de soins d'organisé, et un oncologue, quand il y pensait, adressait la patiente en centre de reproduction. Il nous est donc venu l'idée d'organiser un réseau de soins. Et ça, c'est certain que sans le soutien d'institutions publiques, on ne peut pas y arriver. 

La Région rayonne en France, peut être au-delà de nos frontières. Comment on est perçu ? Vous qui voyagez, vous m'avez parlé du Vietnam juste avant. J'ai envie que vous nous détaillez ça aussi. Comment est perçu notre système de soins ailleurs ? J'ai même envie de dire à Paris parce que dans l'esprit des gens, souvent, on se dit que pour avoir le meilleur, je vais aller à Paris, le meilleur des soins, le meilleur dispositif, les meilleurs équipements, les meilleurs médecins. 

On est des provinciaux et on est forcément toujours un petit peu complexé. On a tellement entendu que Paris était la capitale de la mode etc. J'ai peut-être une réaction chauvine à montrer que en région aussi, on travaille bien et que l'on sait faire. Mais je pense que, en tout cas, du moins dans notre spécialité, vu les publications, les travaux de recherche, j'espère en tout cas donner une bonne image de Marseille et du Sud. 

Alors c'est ce que vous avez fait ? Vous m'en avez parlé un petit peu avant en souriant et en disant à jamais les premiers. On a envie d'en savoir plus sur ce réseau "Onco Paca Corse". On a de très bons médecins, de très bons équipements et en plus, sur certains sujets, on innove et c'est ce que vous avez fait. 

Nous avons été innovants puisque le réseau cancer et fertilité "Onco Paca Corse" a vu le jour en 2012. Et là, c'était vraiment novateur, où nous avons eu l'envie de créer un parcours spécifique de soins pour les hommes, les femmes et les enfants atteints d'un cancer et qui vont avoir un traitement qui va altérer leur fertilité. Donc, quand il y a un diagnostic de cancer, c'est souvent un coup de massue pour pour les personnes atteintes et a fortiori pour les parents, quand c'est leur enfant. Et donc l'idée était de s'intercaler dans le parcours de soins. Penser à préserver des gamètes ou du tissu germinale pour penser à l'après, parce que maintenant, on guérit d'un cancer de plus en plus grâce aux progrès thérapeutiques énormes dans ce domaine. Mais maintenant, on ne se pose plus la question de guérir, mais de comment guérir et de bien guérir, et de pouvoir se projeter dans le futur en tant que futurs parents, même quand on n'est qu'un enfant ou un adolescent. Et ça, c'était tout à fait nouveau à l'époque. 

Alors, autre volonté de la Région Sud, c'est que la santé soit un droit pour tous sur notre territoire. Est ce qu'on est tous égaux face au parcours de soins ? Très concrètement, vous, avec les personnes que vous accompagnez, qu'est-ce que vous observez ? 

En tout cas, c'est la volonté du service public et de l'hôpital public que tout le monde soit égaux. A la Conception on a le Professeur Bretelle qui a monté la "Maison de la Femme" pour venir en aide aux femmes en vulnérabilité. C'est aussi un magnifique projet. En tout cas autour de la médecine de la femme on voit que l'évolution du regard sur les femmes ces dernières années a permis quand même une évolution de la prise en charge des violences faites aux femmes. Moins de tabou autour de quelque chose aussi bête que les saignements, les fibromes, les règles hémorragiques, dont personne n'aurait parlé avant ou maintenant. Il y a la mise en place dans le service d'un réseau, justement sur le fibrome, alors que je pense qu'il y a 40 ans on nous aurait demandé pourquoi. Donc maintenant on prend en charge, que ce soit l'endométriose, les fibromes, tout ce qui pourrit la vie des femmes et en particulier aussi la prise en charge et la reconnaissance des violences faites aux femmes qui est dans tous les milieux. 

Donc l'importance de la parole et de l'information, c'est ce que vous disiez. En préparant cet entretien, j'ai vu que vous aviez travaillé avec des biologistes, des biochimistes, des mathématiciens, entre autres, sur un projet de recherche intitulé "Biomarqueurs Environnement Santé". Alors, le troisième Plan Régional Santé Environnement a pour objectif de réduire les risques sanitaires liés au changement climatique et par là même, garantir la santé et le bienêtre de tous. Est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus sur ce travail de recherche en vulgarisant au maximum ? 

Alors oui, je fais partie d'un grand laboratoire de recherche qui s'appelle l'IMBE, qui regroupe en effet énormément de chercheurs, d'enseignants chercheurs. Si je vous donne l'acronyme, vous allez vous demander ce qu'un gynécologue peut bien faire là-dedans ? Puisque l'IMBE veut dire Institut Méditerranéen de Biodiversité d'Ecologie marine et continentale. 

Vous pensez bien que je me suis posé la question. 

Oui, mais qu'est-ce qu'un gynécologue peut bien faire là-dedans ? Donc nous sommes en effet la branche santé de l'IMBE, et dans notre équipe, on essaie de s'intéresser à l'effet de l'environnement sur la reproduction humaine. Donc j'ai une collègue biologiste, qui va s'intéresser à l'effet sur la reproduction des hommes, sur les spermatozoïdes etc. Moi depuis toujours, je m'intéresse à l'impact des cancers, des traitements anticancéreux sur l'ovaire, sur l'ovocyte, et finalement, les outils pour étudier ces impacts peuvent aussi servir à étudier l'impact de certaines expositions environnementales. Un petit exemple les hydrocarbures polycycliques. Alors, qu'est-ce que c'est que ça ? Ce sont tout simplement des hydrocarbures qu'on peut retrouver dans la fumée du tabac, mais aussi dans les pots d'échappement sur le boulevard à l'heure de pointe. Actuellement, on a un projet où on travaille sur la chlordécone qui est un pesticide qui est extrêmement présent aux Antilles, de voir s'il pourrait y avoir une transmission et un effet sur l'embryon si une femme enceinte était exposée à ce pesticide. L'idée, en fait, c'est dans ce laboratoire de recherche, c'est de développer des outils de biogénotoxicologie pour voir l'impact éventuel de certaines substances environnementales sur les gamètes. 

Ça doit être passionnant. C'est vrai que ça tracasse tout le monde aujourd'hui, forcément, on se pose des questions vu ce qu'on respire, ce qu'on mange aussi parfois, ce problème de pesticides. Donc tout ça permet justement de faire avancer les choses et d'identifier peut-être même des nouvelles pathologies ? 

On a déjà bien à faire avec les pathologies de la femme ou beaucoup de pathologies. On se pose beaucoup de questions sur des pathologies, sur l'irritabilité de ce qu'on appelle les l'épigénétique, c'est à dire sur les transmissions aussi intergénérationnelles. Finalement, est ce que certaines maladies comme l'endométriose, comme le syndrome des ovaires poli kystique, ne pourraient pas être dues à des expositions, même avant la naissance, à des perturbateurs endocriniens, à des polluants environnementaux ? On a des doutes, on a beaucoup de questions. Après, c'est très difficile de répondre de façon certaine sur des modèles humains. 

Mais la recherche avance. Vous êtes également professeure des universités, troisième casquette. Quand vous avez les étudiants en face de vous, qu'avez-vous envie de leur transmettre en priorité ? 

L'envie. J'ai toujours adoré ma spécialité. Une de mes réussites, c'est que quelques étudiants que j'ai eu un petit peu sous le coude dans les services, ont finalement fini gynécologue obstétricien. Donc ça, ça fait toujours plaisir parce qu'on a l'impression d'y être pour quelque chose, d'avoir réussi à transmettre. C'est agréable de transmettre. A la limite, quand je consulte toute seule et que je n'ai pas un étudiant près de moi, j'ai moins de partage. C'est quelque chose qui m'a toujours plu. Je pense que je m'ennuierais terriblement toute seule dans un cabinet à consulter en ville. 

Alors, vous le disiez tout à l'heure, vous partez au Vietnam dans un peu plus d'un mois, vous enseignez là-bas ? 

Oui, alors j'ai la chance d'enseigner au Vietnam dans le cadre de Campus France. Ce sont des missions en lien avec l'ambassade de France au Viêt Nam, au cours de laquelle on rencontre des gynécologues obstétriciens vietnamiens qui souhaitent se spécialiser en médecine de la reproduction. On fait donc des ateliers, des cours, beaucoup d'échanges. C'est extrêmement enrichissant, j'espère pour eux et pour moi beaucoup, parce que ça permet de regarder sa spécialité sous un autre angle. Ça rend humble parce qu'on n'est pas les seuls à bien travailler et on se rend compte que l'organisation pourrait prendre deux ou trois tips de l'organisation asiatique. C'est un pays formidable avec des gens formidables. C'est un pays que j'adore, et c'est vrai que j'adore aller y enseigner. On repart tous enrichis de ce type d'expérience. 

Alors pour finir, je vais dire un mot du Pass Santé Jeune entre 15 et 26 ans, qui leur permet d'accéder gratuitement à un ensemble de prestations chez les professionnels de santé et les psychologues libéraux. Donc c'est via douze e-coupons : consultations médicales, protection périodiques, contraception, suivi psychologique ou encore concernant la vaccination contre le papillomavirus. La demande de ce pass santé jeune se fait exclusivement sur le site maregionsud.fr. Vous souhaitez dire peut-être un mot de ce dispositif qui s'adresse aux plus jeunes ? 

C'est formidable, après est-ce qu'ils vont oser ? Il faut qu'ils osent demander parce que parfois on se rend compte que certaines personnes, et souvent celles qui en ont le plus besoin, ont des aides mais ne vont pas forcément oser les demander ou aller vers. Par exemple, la prise en charge des psychologues, c'est vraiment une opportunité extraordinaire. Mais comment faire pour que ces jeunes qui ont le plus besoin d'un psychologue osent demander. Là le rôle de la cellule de communication de la Région Sud est primordial. 

On en revient à l'information, c'est essentiel. Merci beaucoup, Blandine Courbières de m'avoir accordé un peu de temps dans votre folle journée. 

Saison 1

À la « question, aimez-vous le Sud ? », tous ont répondu avec un grand « oui » !

D’interview en interview, faites connaissance avec des personnalités incontournables du territoire. Ils y sont nés, y ont vécu ou y vivent encore et ont le sud au cœur. Leur histoire affective avec leur région est une source d’inspiration qu’ils partagent avec nous. Bonne écoute !


Mis à jour le 10 octobre 2024