En forêt, les espèces vivantes se comptent par milliers ! Arbres, animaux, champignons et organismes microscopiques forment un équilibre qui donne aux espaces naturels leurs spécificités. Chaque espèce a un rôle à jouer, en dispersant les graines, en régulant les populations d’insectes, en pollinisant les fleurs ou en nourrissant les sols.
Les forêts publiques sont gérées par des professionnels tels que ceux de l’Office National des Forêts (ONF), aguerris au fonctionnement de la biodiversité et rompus à la prise de décision en sa faveur. Mais pour les particuliers propriétaires de forêts, soit 400 000 personnes en région Sud, il n’est pas toujours aisé de connaître les bonnes actions à mener sur ce million d’hectares privés. C’est la raison pour laquelle l’INRAE et le Centre National de la Propriété Forestière (pendant privé de l’ONF) ont mis au point, depuis 2018, un outil accessible à tous pour mener l’enquête et évaluer la capacité d’accueil d’une forêt. L’indice de biodiversité potentielle permet d’évaluer la diversité des espèces présentes sur un territoire à partir d’observations relativement simples, qui ne nécessitent pas de connaissances naturalistes poussées.
Ouvrir l’œil, et le bon
Pour déterminer le potentiel d’une forêt, plusieurs caractéristiques sont à prendre en compte. Quels animaux, végétaux et champignons peut-on observer ? La végétation présente-t-elle plusieurs strates ? Y a-t-il de très gros arbres ? Du bois mort ? Des troncs fendus ou présentant des cavités ? Des milieux aquatiques et rocheux ? 10 facteurs au total permettent de poser un diagnostic de biodiversité potentielle, en attribuant à chacun des critères un score allant de 0 à 5. Une fois ces données en main, plusieurs décisions peuvent être prises pour favoriser la diversité des espèces. Car plus les espèces sont nombreuses, plus elles sont résistantes, face aux maladies notamment. Favoriser les essences autochtones, préserver le bois mort, veiller lors des coupes à préserver les vieux arbres, créer des percées pour permettre à des milieux ouverts de s’épanouir sont autant de manières de créer des habitats propices au développement de la biodiversité. Pour mener cette enquête en famille, le CNPF a adapté ses outils aux plus petits, avec un cahier pédagogique.
Une exceptionnelle « biodiversité ordinaire »
2e région la plus boisée de France, Provence-Alpes-Côte d’Azur abrite 85% des oiseaux nicheurs, 94% des espèces de chauves-souris, 85% des espèces de papillons de jour, 87% des espèces de libellules et demoiselles ! Pour protéger ces espèces, la préservation de leurs habitats est un enjeu fondamental. Si l’obligation de débroussailler est bien connue des propriétaires pour limiter le risque incendie, d’autres facteurs sont également à prendre en compte, comme l’équilibre entre la forêt et le gibier, une gestion durable de la forêt de ses ressources par la filière sylvicole, une bonne connaissance des espèces à introduire ou à bannir. Pour se former et s’informer, le CNPF Provence-Alpes-Côte d’Azur propose des rendez-vous tout au long de l’année.