Découvrez l'exposition "Respect"

"Elles sont médecins ou infirmières, chefs d’orchestre ou d’entreprises, supportrices ou championnes. Elles ont gravi l’Everest et plongé dans les profondeurs, ont appris à forger, à créer, à danser, à cuisiner et ont été récompensées, par des médailles ou des étoiles.

En traçant leur voie, elles ont montré qu’il était possible de créer son propre chemin. Animées par leur passion et leur détermination elles sont devenues, parfois malgré elles, des modèles pour d’autres femmes et les témoins d’une société qui change. En faisant le choix ambitieux et pourtant si naturel de vivre la vie qu’elles avaient envie de mener, elles nous inspirent et contribuent à nous rendre tous et toutes, plus libres. Alors, respect !”

Renaud MUSELIER - Président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Président délégué de Régions de France

L'engagement Régional

Menaces, agressions, cyberharcèlement, chaque année en France, des milliers de femmes sont victimes de violences, la Région Sud dit stop ! 

Avec tous les acteurs du territoire engagés dans ce combat, la Région Sud a mis en place dès 2021 un plan de lutte contre les violences faites aux femmes qui intervient dans tous les domaines, culturels, professionnels, éducatifs ou sportifs.

ALERTER, ACCOMPAGNER et PRÉVENIR sont les trois piliers de l’action régionale.

Elle se traduit par :

  • Le soutien régional dans le cadre de Convention Justice-Région  aux 7 associations d’aide aux victimes agrées par la Justice pour accompagner et protéger plus de 38 500 victimes dont :
                       - 12 100 victimes de violences intrafamiliales,
                       - 1 000 femmes bénéficiaires du dispositif "Téléphone Grave Danger" (TGD)
                       - et 160 bénéficiaires du dispositif de Bracelet Anti Rapprochement (BAR).
  • Au titre de la Convention Justice Région, la Région a consacré en 2023  610 000€ à l'aide aux victimes dont 203 000€  pour l'aide aux victimes de violences intrafamiliales 
  • 5 maisons régionales des femmes labellisées dans le Var, les Alpes-de-Haute-Provence, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse, et 5 autres à venir.
  • Le soutien aux Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles de la région, aux plannings familiaux et associations qui viennent en aide aux victimes
  • Le soutien au dispositif SAFER, application permettant de prévenir les violences et le harcèlement dans les festivals de la région
  • L’organisation à l’Hôtel de Région du forum « Respect pour les femmes », une journée de mobilisation ouverte au public et consacré à l’égalité femmes-hommes

Les actions de protection, de sensibilisation, de prévention, d’éducation, de défense, de santé, de dignité, de reconstruction bénéficient à toutes les femmes et permettent à toute la société d’aller vers plus d’égalité ! 

Nous sommes éleveuses de taureaux camarguais, et à 32 et 34 ans nous sommes la 1re génération sur 6 à être des femmes. Les femmes Raynaud ont toujours travaillé dans l’ombre sur le terrain, parce qu’avant, les fils devenaient automatiquement manadiers, c’était une autre époque. Nos parents ont eu deux filles donc la question ne s’est pas posée, le principal était de perpétuer le travail de nos anciens, peu importe qu’on soit homme ou femme. C’est une fierté de ne pas perdre le boulot familial effectué depuis plus de 100 ans ici en Camargue. Ce que l’on aime le plus est d’être au contact de nos bêtes, et voir les taureaux évoluer dans les arènes. À deux c’est plus fun, et comme le dicton le veut : seul on va plus vite, à deux on va plus loin !

Aurélie et Aude Raynaud - Manadières

Petite, j’étais fan de Claudie Haigneré, qui était neurologue et cosmonaute. Je trouvais que c’était la classe absolue. Comme j’étais claustrophobe, cosmonaute ce n’était pas possible, il restait la médecine ! En 5e année, j’ai vu mon premier accouchement et j’ai trouvé ça magique. Aujourd’hui mon domaine c’est la préservation de la fertilité chez les enfants et les femmes qui vont avoir un traitement anti-cancéreux, pour qu’ils puissent devenir parents dans le futur. Aujourd’hui on guérit des cancers. Devenir maman, c’est un point important de la vie après la maladie. En tant que médecin, on suit les évolutions de la société et ses progrès, on est là pour accompagner toutes les femmes dans leurs souhaits de procréation.

Blandine Courbière - Professeur des Universités, Praticien Hospitalier en Gynécologie-Obstétrique

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"Je suis une femme ordinaire, qui a construit sa vie en réalisant des choses extraordinaires. Je ne suis la meilleure en rien, en revanche ma curiosité m’a poussée à aller à la rencontre de personnes passionnées qui nous transmettent leur virus ; que ce soit l’alpinisme, le running ou la natation. J’aime vivre de passions, découvrir de nouvelles choses, et m’enrichir de cultures, afin de pouvoir transmettre une expérience de vie. J’ai l’âme d’une aventurière, qui avance dans une vie remplie de défis. Le plus grand ? Gravir le mont Everest, et c’est chose faite ! Je ne suis pas dans une compétition hommes-femmes, ce n’est pas l’idée, chacun a des aptitudes différentes, l’important est d’aller au bout du challenge que nous nous sommes lancé !”
 

Emma Clair-Dumont - Alpiniste et aventurière

"J’ai découvert la chute libre grâce à un tandem quand j’avais 18 ans et ça a été une révélation. La vitesse, l’intensité du moment vécu, l’adrénaline, tout ça m’a donné envie de reproduire l’expérience, et c’est 5 ans plus tard que j’ai fait mon premier saut en solo. Depuis, le parachutisme rythme ma vie et celle de mon chéri avec qui je forme un duo de choc. Le mélange des qualités de chacun a créé quelque chose de singulier, et ça a été notre force pour atteindre de nombreux titres nationaux et mondiaux. C’est une discipline encore trop peu représentée par les femmes, alors un conseil mesdames : ne vous laissez jamais décourager par votre entourage, écoutez votre coeur et votre for intérieur. Nous pouvons occuper la place que nous souhaitons. Une fois que vous y êtes, rien ni personne ne peut vous enlever votre ambition !"
 

Karine Joly - Championne du monde de parachutisme artistique

"J’ai baigné dans le monde sportif depuis ma plus tendre enfance, j’étais dans l’eau avant même de savoir marcher. Avec un papa en équipe de France de water polo et une maman skieuse, j’ai dû faire un choix à ma rentrée en sport étude. J’ai pris le pari du ski, pour sa liberté et son challenge. 17 ans plus tard, je peux le dire, je ne me suis pas trompée. J’ai vibré à travers ce sport, je me suis transcendée. La compétition a dicté ma vie durant toutes ces années et c’est ce que j’ai préféré, le stress, l’adrénaline ! Je me tourne désormais vers d’autres horizons, et encourage chaque jeune fi lle en soif de compétition, à se surpasser pour atteindre ses objectifs, qu’ils soient personnels, professionnels ou sportifs.”
 

Nastasia Noens - Skieuse Alpine

"Élever des brebis c’est plus qu’une vocation pour moi, c’est un mode de vie à part entière. Quand j’étais plus jeune, j’allais aider mon oncle qui s’occupait des vaches, je pense que ma passion a démarré à ce moment-là. Mes parents n’étant pas agriculteurs, il m’a fallu beaucoup de temps pour y faire ma place, et le parcours a été périlleux. Depuis le départ j’entends que je n’y arriverai pas, que c’est un métier trop physique pour moi, que je suis jeune et surtout que je suis une femme. Et pourtant ! Malgré moult péripéties, 3 ans après mon installation je sais faire vivre mon parc. Si j’avais un conseil à donner à la Mélanie d’il y a 10 ans ce serait de croire en elle et de ne rien lâcher. Même quand le monde est contre toi, même en partant de zéro, tout est possible !"
 

Mélanie Sanmartin - Éleveuse de brebis

"Avec mon amoureux de l’époque, aujourd’hui mon mari et le père de mes deux filles, on partageait notre goût pour la bonne bouffe. J’ai abandonné mes études de médecine pour apprendre la cuisine avec sa mère, Claudette, à la Fenière. Puis elle nous a laissé le restaurant. J’ai appris dans les livres, et je me suis concentrée sur une cuisine provençale généreuse, d’aujourd’hui, d’influence méditerranéenne. Avec du recul, je réalise que j’ai eu beaucoup de chance d’apprendre sur le tas, sur mon tas. Je me fichais des points et des étoiles, je faisais comme j’avais envie. Quand j’ai commencé, on parlait de 6 ou 7 femmes dans ce milieu. J’ai grandi pendant 40 ans, ma fille Nadia a pris la suite à sa manière et aujourd’hui, c’est génial, nous sommes les seules cheffes étoilées de mère en fille."
 

Reine Sammut - Ancienne cheffe étoilée

Je suis arrivée d’Iran avec mon époux en 2011 pour réaliser un documentaire sur Nostradamus à Salon-de- Provence. Depuis, notre vie a changé. J’ai retiré mon foulard, je voulais sentir l’air dans mes cheveux et ce vent de liberté. J’ai donné une interview sans porter mon voile et l’article est arrivé jusqu’en Iran. Là-bas, mon père a été interpellé, et je n’ai jamais pu rentrer. J’y ai laissé toute ma vie. J’ai été très bien accueillie ici et j’ai pu tout reconstruire de zéro, mais je ne peux pas garder le silence. Je dois porter la voix des femmes de mon pays, elles qui n’ont aucun droit. J’espère de tout mon cœur qu’un jour, le peuple iranien connaitra la liberté qui m’est offerte ici.

Mehrnoosh Sahranavard - Artiste d’origine iranienne

Studio Lausié est la première école de mode responsable en région Sud. Je voulais une formation concrète, pour une mode qui met l’humain et l’environnement au coeur de son attention. Après 15 ans dans la mode, j’ai constaté l’envers du décor. Je passais beaucoup de temps dans les usines aux quatre coins du monde et j’ai pris conscience des dégâts qu’engendrait le secteur. J’ai fait un rejet de tout ça, je suis rentrée dans mon Sud natal en me demandant “comment continuer à travailler dans la mode, sans participer à ce désastre écologique ?”. L’idée de Studio Lausié est arrivée comme une évidence. Aujourd’hui, nous préparons la 3e promotion de futurs acteurs et actrices du secteur à ces enjeux écoresponsables. Pour pouvoir changer la donne, l’important c’est d’être passionnée, sûre de soi, et de ses convictions.

Marion Lopez - Directrice et fondatrice de studio Lausié

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"La vie est composée de beaucoup de choses que j’aime, et la musique y est essentielle. Je me souviens encore de la première fois que j’ai dirigé un orchestre, des gestes que j’ai exécutés, de ce qui s’est passé entre les musiciens et moi. À mes débuts, je manquais de modèles mais je ne pouvais pas crier au manque de compositrices. C’était beaucoup plus subtil de s’interroger sur leur absence des grands répertoires. C’est comme ça que j’ai travaillé sur les partitions de Charlotte Sohy et que son travail a pu être entendu pour la première fois. Quand j’ai été nommée à Avignon,

j’ai réalisé le chemin parcouru. Aujourd’hui, les jeunes cheffes d’orchestre ont toutes les portes ouvertes. C’est très rassurant pour l’avenir."
 

Debora Waldman - Directrice artistique et musicale de l’orchestre national d’Avignon Provence et cheffe associée à l’auditorium opéra de Dijon

"J’ai eu une vie de veinarde. J’ai grandi entre la montagne et la Méditerranée que j’ai traversée plusieurs fois. Pendant mon enfance, on avait la culture de la bonne cuisine. Mes parents avaient un hôtel à Val d’Isère, on y mangeait bien mais dans l’établissement on vendait uniquement des torts boyaux de Savoie. Mon goût pour le vin est né plus tard, et j’ai fait ma première récolte en 1988. Je suis non interventionniste, chez moi c’est propre, vivant, mes vignes ne sont pas farcies d’intrants chimiques et je laisse libre cours à la nature. Je suis un peu marginale et je me suis fait une place dans ce

monde. J’ai mis 30 ans à m’imposer en tant que femme dans un métier d’hommes, mais aujourd’hui encore quand je travaille avec eux, il arrive qu’ils ne respectent pas les consignes que je leur donne !"
 

Dominique Hauvette - Vigneronne de Saint-Rémy-de-Provence

"Je plonge depuis mes 16 ans. Mon père était marin-pompier plongeur et mon parrain était gendarme plongeur et participait aux formations pour le GIGN. Pendant 7 ans en tant que plongeuse archéologue, j’ai remonté des amphores romaines aux abords des îles Maïre et Tiboulen. Travailler sous l’eau, manier des outils, c’était ma vocation. Elle ne s’est pas réalisée sans difficultés. Je me suis formée et j’ai appris à travailler avec parfois 50 kilos de matériel sur le dos. Quand j’ai commencé sur les chantiers des scaphandriers, au milieu des anciens, on me faisait passer pour la photographe. 15 ans plus tard, le métier est toujours difficile mais j’ai fait ma place, et de plus en plus de jeunes femmes en font autant."
 

Géraldine Parodi - Scaphandrière

"Je suis une femme accomplie dans ma vie d’astronome chercheuse. Ayant grandi dans une famille où la question de genre n’existait pas, j’ai été surprise à la fin de mes études d’être réduite à mon statut de femme, ouvrant même une brèche au syndrome de l’imposteur. Lorsqu’on commence dans une équipe 100% masculine, il faut savoir démontrer son expertise et obtenir de ses pairs la reconnaissance que l’on mérite. Il y a seulement 30% de femmes astronomes, mais nous accueillons de plus en plus de doctorantes et nous poursuivons nos efforts chaque jour pour inverser la tendance. Actuellement nous avons un projet nommé “Space Girl” : permettant à des classes de primaire de découvrir nos métiers dans le but de briser les stéréotypes. Notre finalité est claire : explorer l’univers et faire avancer les recherches. Alors mesdames, osez !"
 

Isabelle Boisse - Docteur en astronomie, adjointe au Laboratoire d’Astrophysique de Marseille

"J’ai commencé à danser à 21 ans. En 82, à mon grand étonnement, j’ai gagné les prix du concours de Bagnolet, ce qui m’a permis de lancer ma compagnie. En 89, le ministère de la Culture m’a envoyée dans les quartiers, à Marseille. Ça a été une révélation. Je revois à l’école de la Bricarde, les enfants se jeter sur moi. Ils venaient du monde entier et attendaient beaucoup de notre rencontre. J’ai eu l’impression d’être utile, j’avais envie de vivre à travers eux. Au fil des ans, nous avons dansé pour des chorégraphes français, comme Angelin Preljocaj, Jérôme Bel ou Michel Kelemenis et ça s’est vite emballé. Aujourd’hui des grands noms comme Ohad Naharin, Hofesh Shechter, Wayne McGregor, Crystal Pite ou Wim Vandekeybus font danser les enfants du groupe Grenade."
 

Josette Baïz - Chorégraphe, directrice du groupe et de la compagnie Grenade

"Je suis infirmière de nuit aux urgences d’Antibes, pompier volontaire dans la caserne de Mougins et passionnée de skateboard, championne de France de street féminine en 2013. En fait, je ne sais pas m’ennuyer. Mon père militaire m’a enseigné la rigueur et ma mère infirmière m’a initiée au secourisme. J’ai intégré les jeunes sapeurs-pompiers à 12 ans. En tant que femme, petite et métisse, j’ai dû montrer ce dont j’étais capable. Même en rêve, je ne pouvais pas imaginer en arriver là, devenir sergent-chef, pouvoir intervenir avec mon équipe sur des grands feux, recevoir la médaille de la sécurité intérieure. Tout le monde débute un jour, les hommes comme les femmes. Il ne faut jamais se décourager."
 

Maeva Lanier - Infirmière, pompier sergent-chef et championne de skate

"Je suis tombée amoureuse du kitesurf en pratiquant en famille. Mon père et mon frère, tous deux adeptes, m’ont initiée lorsque j’ai déménagé en bord de mer. Initialement je pratiquais l’équitation et j’adorais ça, puis en 2017 j’ai décidé de me lancer sur un kite. J’ai toujours baigné dans une famille qui nous poussait à nous dépenser dans des activités de plein air, c’est un peu grâce à eux que j’en suis là aujourd’hui. J’ai goûté à mon premier championnat du monde en 2021 et ça a été mon premier podium. Depuis, chaque année je gravis une marche jusqu’à remporter le titre. La clé c’est de prendre du plaisir dans ce qu’on fait. Quand la volonté est là, une grande partie du travail est fait, alors foncez !"
 

Lauriane Nolot - Championne du monde de kitesurf

"Petite, je confectionnais des habits pour mes poupées, puis pour ma sœur et moi, mes enfants puis mes petits-enfants. À la demande de mon “maire de mari”, j’ai pris les rênes de l’association du Conservatoire du Costume Comtadin, pour aider les habitants à confectionner leurs tenues en vue des fêtes du patrimoine de Pernes-les- Fontaines. Je n’y connaissais rien ! Petit à petit, nous avons constitué une collection de robes qui racontent la vie des femmes du territoire, leurs habitudes, leurs travaux, leur statut social. La couture était centrale dans leur vie et le clavier, petite pince qui tenait leur paire de ciseaux, un accessoire incontournable. Aujourd’hui, les couturières se retrouvent ici chaque semaine pour parfaire leur propre tenue et perpétuer cette tradition."
 

Sylvette Gabert - Présidente de l’association du Conservatoire du Costume Comtadin

"Enfant, je jouais dans l’atelier de menuiserie de mon père. J’utilisais la scie à ruban alors que le plateau m’arrivait encore sous le nez ! Contrairement à d’autres filles d’artisan qui n’avaient pas le droit d’entrer dans l’atelier de leur père, le mien m’a toujours encouragée. En grandissant, j’ai eu plusieurs boulots avant de me former à la ferronnerie. J’étais la seule femme. Alors pendant 10 ans, j’ai organisé des stages dans mon atelier pour former à mon tour des ferronnières. C’est fou, le nombre de femmes qui, pendant ces moments, se sont confiées sur les violences qu’elles subissaient. Ce sentiment de puissance, procuré par la ferronnerie, se sentir capable de faire quelque chose qui sort de l’ordinaire, avait permis de libérer la parole."
 

Ulla Lutz - Ferronnière

Le livret de l'exposition

Mis à jour le 15 octobre 2024